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 »François Sagat – The Story » : L’interview française

Le 1er Octobre, le site http://www.yvymag.com dévoilait un premier fragment de « François Sagat – The Story », le très mystérieux projet arty né d’une collaboration entre Franck Glénisson, artiste-photographe et réalisateur dans le milieu de la mode (French Fashion Talent Award 2009), et François Sagat, acteur porno gay qu’on ne présente plus.
CitéGAY te propose de découvrir la version française de l’interview décalée et quelque peu surdimensionnée que François a donné au site, avec en conclusion quelques indices (mais pas trop) sur ce que sera la totalité du projet, dévoilé lors de la Fashion Week parisienne en Janvier 2011.
Film ? Série d’images ? Expositions ? Fiction ? Installation multimédia ? Documentaire ?
L’intrigue demeure intacte …







« Le jour s’évanouit dans le ciel ensanglanté de la campagne. Il fait très chaud, les chiens hurlent de ferme en ferme. Elle approche, ce soir j’ai rendez vous avec la Créature la plus désirée de la planète, François Sagat.

1 / Créature vénérée par votre puissance érotique mais aussi par l’Univers que vous véhiculez.
Êtes-vous votre propre créateur ?

Je suis flatté merci mais…
« créature » vénérée c’est vous qui le dites, on pourrait dire aussi « être détesté » et « marginal », ça j’en ai les preuves lol : oui j’me considère comme mon propre créateur quoiqu’en disent les premières personnes m’ayant fait « travailler » au début de ma carrière d’acteur et de performer, où celles (un bon nombre) qui pensaient que je ne durerai pas plus d’un an.

On peut se remercier mutuellement oui, mais je ne dois rien à, personne, oui je suis mon propre personnage.

Quand votre image explose, se révèle la toute première fois à son premier public, dans un secteur très précis, c’est comme si elle lui appartenait à jamais , or c’est complètement faux…l’évolution du personnage est perpétuelle, la nostalgie ne fait pas partie de mon mécanisme d’évolution, et seul le travail présent et futur sont les plus importants…la complaisance sur les acquis n’est pas constructive…et j’espère explorer de nouvelles missions grâce à l’identité que je me suis créée et ne pas dépendre de l’opinion de tous…décevoir beaucoup de personnes vous ayant suivi depuis le début n’est pas un problème majeur. De toutes manières, j’ai l’esprit de contradiction.



2 / Enfant, étiez vous solitaire ? Si oui, vous inventiez vous des Univers à protéger ou qui vous protégeaient ?

Un enfant très proche de sa famille, de ses chats, de ses chiens, de ses films, de sa musique, de ses livres, de ses jouets et extrêmement solitaire oui…par choix , plus qu’autre chose..je le dis avec beaucoup d’arrogance : les autres enfants de mon âge n’étaient pas à la hauteur de mes espérances…
Pas d’univers si imaginaires que ça non, en tous cas pas étant éveillé, non, absolument pas, j’étais bien sur cette planète mais les yeux rivés sur tout, vers le ciel, vers mon prochain, vers l’horizon …et très sensible à ce qui se passait autour de moi ,à ceux qui étaient autour de moi, qu’ils me déplaisent ou non, autour de cette réalité…la vue et l’ouïe plus affutées que jamais… UN SCANNER.
Enfant et adolescent, je pense avoir été une éponge d’images et de sons…avec une digestion très rapide…aussi un destructeur, un manipulateur, un collectionneur, un emmagasineur d’images…mais modestement d’une culture générale assez pauvre…j’étais plus dans la perception que dans la connaissance.



3 / Jamais dans l’histoire de l’industrie X, un acteur a su exister au-delà de sa filmographie de genre. Vous avez tissé non seulement à travers vos collaborations artistiques (Kevin Greutert (SAW)Bruce la Bruce (La Zombie),Tony Ward,Christophe Honoré,Franck Glenisson (dont une partie de l’ouvre intégrera ce mois ci la Collection Nationale du Patrimoine Français de la BNF.) mais à travers la mise en scène de votre propre personnage ,une identité unique. Vous êtes devenue une icône contemporaine. Votre nom est murmuré comme une référence dans les couloirs des beaux Arts. Comment ce besoin d’exister hors cadre est il né ?

« Jamais dans l’histoire de l’industrie X… », vraiment ??? je vais trembler lol…c’est un peu exagéré…vous avez d’autres exemples que moi j’en suis certain. Traci Lord, exemple Numéro 1.Je tiens à dire que je n’ai que 10 secondes dans le SAW Six et qu’on n’entend pas un seul son sortir de ma bouche…ça pour être anecdotique…
Besoin d’exister , n’est ce pas dans la nature humaine avec des degrés différents ?? oui, peut être un besoin d’exister mais de manière non totalitaire, ne jamais imposer les choses aux autres puisqu’  »on est » avec les autres dans ma conception…enfin une certaine catégorie d' »autres », ceux dont la sensibilité m’attirent…(donc pas le plus grand nombre)…je déteste faire chier le monde et être de trop, il n’y a rien de pire que de nuire à un entourage.

C’est toujours ce désir d’éveiller du plaisir chez « l’autre », de la curiosité, du dégout mais du dégout captivé, parfois, de la haine…de la réaction….pure et dure…ou tout simplement de l’autosatisfaction, de la branlette comme ils disent…la différence c’est qu’ à notre ère d’internet , on peut avoir le geste VULGAIRE de tout vouloir faire partager…peu importe, les choses meurent encore plus vite, on s’en fout…on passe à autre chose très vite, la rapidité , l’immatérialisassions.

… aussi peut être une envie de proposer quelque chose de déjà existant en moi que je n’avais pas eu l’opportunité de faire découvrir au début d’une notoriété assez « primaire » et « sans recul », car les choses qui ressortent aujourd’hui, remarquées, hors porno ou désexualisées, et d’un attrait plus artistique ressurgissent aussi de mon vécu ,et d’un passé beaucoup plus lointain et d’éveil d’enfance…
c’est juste une question de timing, on reprend des informations, des archives de soi et on les remix avec des inspirations du moment…
c’est de la pure fantaisie , car il n’y a rien d’utile dans beaucoup de choses que j’ai créées personnellement…
Vouloir impressionner à tout prix reste assez vulgaire au final, j’en ai fait les frais …




4/Vous vous déclinez également en live lors de strip tease plus proches de performances artistiques dignes de Bowie,Mercury et Gaga que d’un simple show de gogo dancer. Votre performance lors des 15 ans du magazine TETU restera à jamais gravée dans les esprits.
Les performances ?? elles ont chacune un degrés de qualité artistique ,et d’impact très très aléatoires… elles sont aussi dépendantes des moyens techniques….lol,si je devais faire la rapide rétrospective des derniers shows que j’ai exécutés en images , vous n’auriez pas alors commencé votre question de cette manière !
Je me suis retrouvé dans des clubs , en Australie, Usa ou ailleurs,(dans des pays civilisés et des établissements soi disant « hype ») livré à moi même, avec des gens soi-disant compétants plein de promesses sur le déroulement de la soirée , soirée(s) qui s’avérai(en)t se dérouler dans le chaos Total au niveau technique : l’écran pour la background vidéo défectueux ou carrément absent, la scène minuscule, le lecteur cd cassé, changement de ma musique au dernier moment…le disque qui saute; le son pourri, les lumières cheap ….bref .Etant comme vous dites « une icône gay », travailler avec des établissements majoritairement gays et habitués à la complaisance totale de performances de gogo dancing répétitives….c’est très dur de tirer son épingle du jeu face à des gens qui ne vous écoutent pas et qui ont le nez dans leurs caisses…ou le nez ailleurs…(lol)
…et également face à un public qui attend que vous sortiez votre bite.

…au final ,pas un big deal pour eux et leur chiffre d’affaire de merde, mais un vrai drame pour moi question légitimité…apparemment on n’avait pas l’habitude de travailler avec un acteur porno comme moi ….qu’est ce que j’espérais !!!

Je suis très fier de mon show pour Tetu , bien que pas encore assez abouti a cause du timing …et encore quelques problèmes techniques avec un club parisien du 8ème arrondissement … HELLO !!!

5/Comment avez-vous eu l’idée de commencer à monter des performances d’effeuillages aussi pointues ?
J’ai eu l’idée il y a 3 ans avec une personne qui désirait manager ma carrière à l’époque…ça a commencé de manière assez brouillon , mais encore une fois adaptée à un cahier des charges très gay et très formaté « Gay Clubbing »… le « gay Clubbing » qui pour moi est une combinaison très très péjorative…je ne cherche pas à ressembler à qui que ce soit, je puise dans ce qui me fait vibrer…mais tout a déjà été fait…j’aurai besoin de plus de moyens si vraiment je voulais une chose très aboutie…mais c’est juste du happening et ce n’est pas mon activité première, loin de là.





6/L’un des événements de la rentrée fut votre collaboration avec Chiara Mastroîani sous la direction de Christophe Honoré. Pouvez-vous nous en dire plus sur le sujet de ce film ?

Oui c’est un long métrage qui a été tourné le printemps dernier qui s’intitule « HOMME AU BAIN » inspiré d’un tableau de Gustave Caillebotte…tourné entre Gennevilliers et NewYork, histoire de deux jeunes mecs ne s’épargnant rien pour apporter à l’autre la preuve qu’ils ne s’aiment plus…
Emmanuel (moi), le personnage principal erre de rue en rue, d’immeuble en immeuble, diversifie les partenaires sexuel(le)s sans grande conviction, se fait suivre, reste toujours accompagné, mais fini toujours seul.
Film interdit au moins de 16ans en salles…pour scènes plus ou moins sulfureuses, mais pas selon moi évidemment….

7/ « YVYMAG » dévoile en avant première 8 extraits de l’événement « Arty » de la Fahion Week Parisienne de Janvier 2011,« François Sagat – The Story » , l’histoire d’un homme qui tente d’exister debout malgré la férocité de son entourage. Expliquez nous la genèse de votre collaboration avec Franck Glénisson ?
2008, Franck et Moi avions donc décidé d’illustrer la naissance et l’évolution du personnage qui est le mien…déjà depuis 2008 il s’est déjà passé tant de choses dans mon parcours et les différentes directions que j’ai explorées..
Pourtant, début 2008 déjà à cette période je pense que Franck considérait avoir suffisamment de recul pour pouvoir exploiter et exprimer les antagonismes de la force de mon personnage : dans la lumière absolue, vu de haut, vu par tous, dominant les regards, mais vulnérable et dépendant de ceux là …jugé, traqué, dénoncé…2008 pour moi, correspondait à une période de peur , de doutes sur mon devenir, de remise en question..j’en suis toujours là aujourd’hui, mais la peur en moins.
Je pense qu’il a voulu illustrer la « capture » et « l’ enfermement » à travers l’idée essentielle de la critique et du jugement par rapport à la première perception qu’on a de moi, extérieurement….la bête de foire, l’amusement, l’attraction, la curiosité malsaine…le fameux problème de l’acteur porno enfermé dans son image sexuelle… l’histoire est très jolie et narre un parcours bourré d’obstacles mais dont la fin reste conquérante. « 

crédits-photos : Franck Glénisson

EN SAVOIR PLUS : http://www.yvymag.com
http://www.franckglenisson.com/






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