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Point de suture, Mylène Farmer

Une icône gay est-elle intouchable quoiqu’elle fasse ?

Lorsqu’il s’agit de Mylène Farmer on est tentés de répondre oui, surtout à l’écoute de ce nouvel album, qui va forcément ravir bon nombre d’entre vous, mais qui n’en reste pas moins bien passable …

Je te rassure Point de Suture contient son quota de tubes calibrés pour les dance-floors, et de ce fait se vendra sans doute mieux que son prédécesseur Avant que l’ombre qui n’avait engrangé que 450 000 ventes, alors que la sirène est plutôt habituée à des scores à 9 chiffres.
Mais honnêtement s’il fallait résumer ce nouvel opus par quelques mots, ce serait sans doute Kitsch, euro-dance 90’s, et … facile !

Dès le départ Mylène semble reprendre les vieilles recettes qui ont fait leurs preuves, avec un clin d’oeil à sa « génération » désenchantée. Ca démarre donc assez fort avec le titre Dégénération, transe technoïde ambient, au format assez peu conventionnel puisque contenant de longues plages instrumentales. Le rythme est entêtant et la voix de Mylène n’a jamais été aussi proche, pour le coup de ce qu’ont du être les chants des sirènes, qui ont réussi à attirer Ulysse et son équipage sur son île. Avec un premier single comme ça, pourtant bien marqué par la techno des années 90, on pouvait s’attendre à bien mieux pour la suite (par mieux, comprendre courageux, risqué), d’autant plus que le titre s’accompagne d’un superbe clip, qui pourrait être une suite du 5ème élément de Luc Besson (Comme ça, la suite au moins aurait été réussie).

Pourtant après on retombe dans du son Mylène-Boutonnat tout ce qu’il y a de conventionnel et sans surprise.

Appelle mon numéro plutôt agréable au demeurant, ne donne pas pour autant une envie irrépressible de réécoute sans délai.

Je m’ennuie porte très bien son nom et pourrait même porter le sous-titre J’insupporte

A Paradis inanimé, l’auditeur commence à se demander « mais où suis-je tombé ? Au secours ! »

Le titre suivant Looking for my name, est un duo mystérieux et torturé, qui évoque un peu le « Don’t Give Up » de Peter Gabriel et Kate Bush, dans les années 80 . Lorsqu’un extrait de ce titre avait été délivré en primeur sur le net, tout le monde avait fait des paris, se demandant qui pouvait être la voix masculine. Bono et Peter Kingsberry, de vrais chanteurs avec de vraies voix, avaient été évoqués, mais aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est bien Moby qui donne une nouvelle fois la réplique à la chanteuse. Il s’agit en fait d’une chanson enregistrée au moment de leur premier duo Slipping Away. Quand je te dis qu’elle ressort les vieilles confitures …

Point de suture, arrive ensuite, et c’est une magnifique ballade dans la plus pure tradition Farmer-Boutonnat, qui fera certainement un très bon single assorti de nombreux remixes. Seulement voilà, ce titre a encore un je ne sais quoi de déjà entendu. Il sonne comme une réminiscence du Farmer de la fin des années 90.

Passons sur Réveiller le monde, ou je vais être vraiment méchant…

Sextonic, clin d’oeil facile à la tektonic (bonjour l’originalité !) est forcément un single… à la gloire du sextoy ! Désolé chérie, mais ça aussi, Yelle l’a déjà fait …

C’est dans l’air est tout simplement hilarante. Déjà à l’époque de Désenchantée, je trouvais que Mylène avait tout d’une Chantal Goya pour adultes, scandant généraaaaaaaatiiiiiiiiiioooooooon désanchantée, comme si elle imitait une navette spatiale du capitaine Flam en plein décollage. Et bien ce titre me confirme totalement cette impression . On imagine déjà le clip, avec des danseurs évoluant autour de la rousse incendiaire, et reprenant en choeur « C’est dans l’air », façon « Ca c’est Palace ! » D’ailleurs c’est bien simple, quand tu écouteras cette chanson, remplace le refrain « C’est dans l’air !», par « C’est guignol ! », ben figure-toi que ça le fait ! par-dessus toute cette mascarade joyeuse, on a Mylène qui prend sa grosse voix, façon Zazie sur « Je suis un homme », avec le même message : la pollution, et la méchanceté c’est pô bien !, ou pour être plus précis : «Vanité c’est laid/Trahison c’est laid/Lâcheté c’est laid/Délation c’est laid» . Whaou ! Rappelez Cindy Sander !

Permets-moi de passer mon tour sur Si j’avais au moins revu ton visage, le dernier très long titre (5 minutes 31 tout de même), que je trouve complètement indigeste (ce qui ne veut pas dire qu’il l’est) .

Enfin, si tu as l’âme intrépide un titre bonus est disponible sur la version physique de l’album …

En conclusion voici un nouvel opus de Mylène Farmer qui commençait bien avant de s’embourber dans la redite. Le son très euro-dance 90s, évoque du Kate Ryan ou du Army Of Lovers en français. Pour les quelque fans que j’ai sollicité (et dont l’avis n’est bien sûr pas représentatif), la star peine à se renouveler depuis Innamoramento.

L’album est sommes toutes du Mylène Farmer sans surprise, juste suffisant pour enflammer de façon triomphale les dancefloors et les stades de France qui attendent la star en 2009 !

Point de suture semble par contre être un album bien plus positif que les précédents, où Mylène fait manifestement preuve d’humour, de second degré, et d’autodérision, ce qui ne fait bien entendu pas de mal !

En téléchargement légal : ICI





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