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Vih/hépatites : des députés UMP et le directeur de la MILDT opposés aux salles de shoot

Expérimentés avec succès dans plusieurs pays, dont l’Espagne, les salles de shoot semblent loin de pouvoir ouvrir et accueillir en France des usagers de drogues injectables dans des lieux sécurisés avec du personnel soignant et des travailleurs sociaux formés.

DES DÉPUTÉS DE LA DROIT DURE CONTRE TOUTE EXPÉRIMENTATION

Quinze. C’est le nombre de députés UMP signataires d’un communiqué contre les salles de shoot. Rien de surprenant concernant le fait que treize d’entre eux – dont notre ami Christian Vanneste – fassent parti du Collectif de la droite populaire, populiste pour certains, droite décomplexée pour ses partisans, dont «Nation, Patrie, République et travail» en sont les maîtres-mots. Ce collectif revenu en odeur de sainteté surfe sur le discours sécuritaire affiché ces dernières semaines et porte sa croisade idéologique ce coup-ci contre les salles de shoot, alors même que n’est évoquée qu’une éventuelle expérimentation et qu’il y a urgence sur le sujet à ouvrir de tels lieux. Figurent également parmi les signataires les élus parisiens Jean-François Lamour et Philippe Goujon dont l’intérêt électoral rejoint l’intérêt idéologique alors que Paris pourrait être l’une des premières villes à accueillir des salles de shoot et alors que le conseil régional d’île de France et la municipalité gérés par la gauche s’investissent sur le sujet.

«Mais pourquoi Roselyne Bachelot, pourtant Ministre de la Santé et toujours prompte à lutter contre le tabagisme, s’est elle laissée aller en se disant plutôt favorable à la création de salles de consommation de drogue ?» s’interroge ainsi le Collectif rappelant les «ravages provoqués par les drogues» que personne ne conteste et alors même que l’ouverture de ces salles permet une prise en charge sanitaire et sociale des drogués. Devons-nous leur préciser que c’est bien par ce que Roselyne Bachelot est Ministre de la Santé qu’elle étudie l’expérimentation de tels lieux sic

«Comme si le fait de se droguer dans un local aseptisé rendait la drogue plus douce et moins dangereuse !» écrivent encore ces députés dont la connaissance du sujet est inversement proportionnelle à la volonté d’affichage du radicalisme de leur idéologie conservatrice. Ils reprochent encore à Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris, dont la qualité de médecin et spécialiste des questions de santé publique comme d’ancien directeur de l’APHP est opportunément tue, d’avoir fait voter une subvention de la mairie de Paris pour une étude sur le sujet. Une même subvention régionale francilienne est porté au discrédit de la gauche, accusée à demi-mot de proférer au sujet de la drogue «des discours permissifs qui tentent d’en minimiser les dangers».

Plus surprenant, les députés contestent l’idée même non pas d’inscrire dans notre système de santé publique des salles de shoot à travers la France entière mais de la seule proposition d’expérimentations locales, temporaires et dans un cadre réglementé et contrôlé. Solution pourtant préconisée par l’Inserm et qui est loin d’être acquise comme l’indiquait encore Roselyne Bachelot à Vienne. La ministre dont on attendait l’annonce de ces expérimentation n’a appelé qu’à la mise en place d’une «concertation avec tous les partenaires concernés et notamment les collectivités locales».

LE DIRECTEUR DE LA MILDT ÉGALEMENT OPPOSÉ AUX SALLES DE SHOOT

Dans leur fronde, les députés sont rejoints par Etienne Apaire, le directeur de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MIDLT)

Dans un communiqué, Act Up dénonce le discours du haut fonctionnaire. Dans une interview donnée au Monde daté du 10 août 2010, Etienne Apaire réitérait son opposition aux salles de shoot au motif que «ces centres sont discutables sur un plan philosophique». «Act Up-Paris suggère donc à Etienne Apaire de démissionner de son poste pour animer un café-philo» ironise l’association pour qui «La fréquentation de philosophes donnera à Etienne Apaire une rigueur dont il est totalement dépourvu. En effet, il prétend parler au nom du gouvernement alors qu’il n’est pas ministre, et que Roselyne Bachelot-Narquin l’a contredit : 0/20 en philosophie politique. Il prétend contre toute évidence que dans le rapport de l’INSERM, « L’impact des salles d’injection sur la réduction des infections (VIH, hépatites) n'[..] est pas démontré », preuve qu’il ne l’a simplement pas lu : 0/20 en philosophie des sciences».

Act Up-Paris réclame la démission d’Etienne Apaire et le début de l’expérimentation des salles à Marseille et Paris.

Malheureusement, le discours sécuritaire actuel et le calendrier électoral ne balance en faveur de politiques actives et réalistes de lutte contre la toxicomanie. Aux jeux politiques et postures idéologiques, les premières victimes demeureront les premiers concernés soient les usagers de drogues injectables..

VIDEO PLUS

Reportage de France 3 suite au discours de Vienne de Roselyne Bachelot

Reportage Arte : expertise Inserm et salles de consommation

Reportage sur la salle de consommation « Quai9 » à Genève, le 28/12/09 dans le JT de M6 de 19H45

Salles de consommation de drogues : la position du conseil de Paris lors de la séance du 8 juin 2009





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