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Conférence mondiale sur la recherche vaccinale contre le Sida

Sous l’égide de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS) et de la Global Hiv Vaccine Enterprise, les plus grands spécialistes mondiaux dans la recherche vaccinale contre le VIH se réunissent depuis ce lundi 19 octobre à Paris pour 4 jours d’échanges sur leurs travaux. La conférence est présidée par Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, et co-animée par Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008 et son collègue, le Professeur Yves Levy.

En prélude à la conférence, l’ANRS avait convoqué la presse, mardi dernier, pour sensibiliser sur les enjeux de cette rencontre : état des recherches en cours mais aussi nécessité du financement de la recherche vaccinale.

Ainsi, les chercheurs vont revenir en détail sur l’annonce faite le mois dernier par une équipe de chercheurs américains et thaïlandais relative à des résultats encourageant d’un candidat vaccin préventif contre le Sida. Ils vont également revenir sur l’arrêt en 2007 d’un essai conduit par le laboratoire Merck sur un candidat vaccin contre le VIH. On se résignait alors en partie à ce qu’un vaccin préventif puisse un jour être trouvé. Cet échec largement commenté lors de la dernière conférence mondiale contre le Sida qui se tenait à Mexico avait conduit à un appel à un retour à la recherche fondamentale, les chercheurs estimant comme plus probable la découverte d’un vaccin à visée thérapeutique, bloquant les effets du virus sur l’organisme, qu’un vaccin préventif empêchant la contamination même. Avec les résultats thaïlandais, comme ceux très préliminaires évoqués hier, d’un candidat vaccin contre le VIH testé en Tanzanie, il ne faudrait pas revenir aux annonces médiatiques et autres surenchères scientifiques sur le sujet.

Concernant l’essai tanzanien, Britta Wahren, professeur émérite à l’Institut Karolinska de Suède, a déclaré hier penser « que notre vaccin pourrait assurer une protection allant jusqu’à 50%» mais la faiblesse du corpus d’étude (60 policiers tanzaniens volontaires) comme la précocité de l’annonce doivent amener à la plus grande prudence.

Du côté français, la recherche vaccinale souffre d’un manque de moyens comme l’a affirmé Jean-François Delfraissy : «Nous manquons de budget pour porter les projets et souhaitons aborder 2010-2011 dans de meilleures conditions financières». Au niveau international, les mêmes inquiétudes sont exprimées par Peter Piot, responsable de l’Institute for Global Health de l’Imperial College à Londres : «De nombreux pays coupent les budgets, l’intérêt pour la lutte contre le sida diminue alors même que nous avons de vrais résultats, avec quatre millions de personnes bénéficiant d’une thérapie antirétrovirale et des succès dans la prévention».

La seule et véritable annonce est l’affirmation par Jean-François Delfraissy que «Nous n’avons pas le vaccin contre le VIH» et qu’au regard des 25 années de recherche écoulées, il se peut toujours qu’on ne l’ait pas avant de nombreuses années encore même si des dizaines d’essais de vaccins sont en cours dans le monde.

Rien qu’en 2007, on estime à 2,5 millions le nombre de nouvelles contaminations de par le monde et 2,1 millions de décès dû au VIH pour cette même année 2007. Plus de 33 millions de personnes seraient actuellement séropositives et 25 millions de personnes sont décédées des suites du Sida depuis l’apparition de la pandémie.

EN SAVOIR PLUS

Le site de la conférence : Ici

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VIDEO PLUS

Un reportage d’un JT de 1984 pour se rappeler combien il faut être prudent concernant l’annonce d’un possible vaccin :

retrouver ce média sur www.ina.fr




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