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Journée mondiale contre le sida : de la responsabilité du monde et de ses dirigeants

En prélude à la Journée mondiale de lutte contre le Sida qui a lieu aujourd’hui, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, qui quittera ses fonctions fin décembre, a appelé jeudi les citoyens du monde, et les dirigeants politiques, à une mobilisation accrue contre le Sida qui constitue à ses yeux le «plus grand défi de notre génération».

«Pendant trop longtemps, le monde a refusé de voir la réalité en face. Mais depuis 10 ans, les attitudes ont changé et le monde a commencé à prendre la lutte contre le sida avec le sérieux qu’elle mérite», a déclaré le dirigeant onusien qui souligne que «Des ressources financières sans précédent sont débloquées, les gens ont un meilleur accès aux traitements antirétroviraux et plusieurs pays gèrent leur combat comme jamais auparavant. Maintenant, alors que le nombre des infections continue de croître, nous avons besoin de mobiliser une volonté politique sans précédent».

Sous le thème de la «responsabilité» cette journée mondiale doit être encore l’occasion pour Kofi Annan pour «chaque président ou Premier ministre, chaque parlementaire et politicien» de s’engager sur le sujet : «Cela exige d’eux de renforcer la protection de tous les groupes vulnérables: personnes contaminées, jeunes, travailleurs de l’industrie du sexe, utilisateurs de drogues injectables, hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes» et «Cela implique qu’ils travaillent main dans la main avec les groupes de la société civile (…) et qu’ils oeuvrent à des changements réels et positifs qui donneront plus de pouvoir et d’autonomie aux femmes et aux filles et transformeront les relations hommes-femmes à tous les niveaux de la société».

Sur le front thérapeutique, le traitement des malades demeure un luxe pour patients demeurant dans les pays riches malgré les efforts internationaux visant à une prise en charge des malades des pays pauvres. Alors que les multi thérapies permettent des pronostics de survie à plusieurs dizaines d’années pour les patients pris en charge, le développement de résistances médicamenteuses, les effets secondaires, les vacances thérapeutiques et les mutations du virus mettent à mal les avancées de la recherches pharmaceutiques et les molécules à la disposition des malades. Dans les pays en développement, seulement 1,6 million de malades bénéficient de traitements sur près de 7 millions qui en ont un besoin urgent, a estimé Onusida. LA hausse des copûts des traitements et le prix élevé des nouvelles molécules ont été également soulignés par les ONG et associations de malades alors que les freins commerciaux, politiques et juridiques au développement des médicaments génériques pour les pays du sud ont été également une nouvelle fois dénoncé.

Sur le terrain économique justement, une rapport publié par le Bureau international du travail (BIT) estime que le sida a un impact direct important sur le monde du travail dans les pays pauvres, les plus affectés par l’épidémie, et que leur croissance économique s’en trouve ralentie, particulièrement en Afrique.

En 2005, «plus de trois millions de personnes faisant partie de la population active dans le monde étaient totalement ou partiellement inaptes au travail du fait du sida, les trois quarts en Afrique subsaharienne». Selon le BIT, 1,3 million d’emplois sont ainsi perdus chaque année dans le monde, dont 1,1 million pour la seule Afrique, et 24,56 millions de travailleurs âgés de 15 à 64 ans vivaient avec le VIH dans le monde en 2005, dont près de 67 % toujours en Afrique. Le cumul des pertes de travailleurs par décès dû au sida devrait passer de 28 millions en 2005 à près de 86 millions d’ici à 2020 avec 4,5 millions de décès de travailleurs pour la seule année 2020.

Onusida estime à 39,5 millions le nombre de personnes séropositives ou malades du sida dans le monde, dont près de 25 millions en Afrique noire. Avec 4 millions de nouveaux cas par an il n’y a jamais eu autant de porteurs du virus dans le monde qui fait encore 3 millions de morts annuellement dont 500000 enfants.

EN SAVOIR PLUS

Le message complet de Kofi Annan (Format PDF) : Ici

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