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Toronto : les voix militantes anti-sida se font entendre

Les grand rendez-vous internationaux se veulent d’habitude consensuels et diplomatiques, concernant la lutte contre le VIH les activistes anti-sida n’hésitent pas à aborder les sujets qui fâchent et interpeller décideurs, gouvernements, structures privées et autres pour faire entendre leurs revendications.

Ainsi, mardi dernier, des activistes de Corée, France, Etats-Unis, Inde, Japon, Thaïlande, Afrique du Sud, ou encore du Canada , dont des militantEs d’Act Up-Paris, ont investi l’espace libre que le laboratoire Abbott a laissé à la conférence sur le sida de Toronto, et l’ont utilisé comme leur propre stand, annonce les associtions dans un communiqué : «En effet, le cette firme pharmaceutique a finalement renoncé à l’emplacement qu’elle avait réservé (et qui figure sur tous les plans de la conférence). L’excuse officielle (de la bouche d’un de ses responsables) est qu’ils ont préféré donner l’argent prévu pour le stand à des oeuvres caritatives (sic). La vraie raison c’est qu’Abbott a préféré ne pas s’exposer aux critiques qui montent du monde entier sur une stratégie marketing inacceptable.». La raison de l’ire des militants ? Les reproches, tant sur le prix du Kaletra que sur la question du Norvir dont la formulation actuelle exclue un grand nombre de malades, principalement ceux les plus fragilisés. Plus tard le même groupe d’activistes a interrompu le symposium organisé par Abbott.

Les associations estiment que «Abbott avait les moyens de mettre à disposition le plus tôt possible une formulation qui ne nécessite pas une conservation au frais. Mais le laboratoire, pour des raisons purement économiques, n’a pas tout mis en oeuvre pour que cette forme, dite «forme sèche» ou «Meltrex», soit disponible». Act Up Paris avait déjà dénoncé ce qu’elle avait estimé être une pression du laboratoire qui avait retiré une subvention de 4000 euros qui devait servir à financer notre activité à la conférence mondiale sur le sida, à Toronto. La raison pour l’association ? Un article paru dans Protocoles, la revue d’information thérapeutique de l’association, toujours sur la nouvelle formulation du Norvir.

Une autre action militante lors de la conférence qui se poursuit cette semaine dans la cité canadienne s’est déroulée hier. Des activistes sida, les professionnels et les étudiants en médecine ont demandé plusieurs milliards au gouvernement américain pour financer les travailleurs de santé en Afrique. Lors d’une session plénière pendant le discours du Dr Mark Dybul, chef du programme sida américain, les activistes ont interrompu son discours et ont lâché des blouses blanches portées par des ballons pour pousser les pays donateurs à trouver de nouveaux financements afin de former et de retenir des professionnelLEs de santé dans les pays les plus touchés par le sida.

«Des initiatives d’envergure contre le sida, la tuberculose et la malaria dans ces pays échoueront tant que les donateurs comme les Etats-Unis continueront à s’appuyer sur le même (et trop faible) contingent de professionnels de santé» a déclaré Laura Fry de l’American Medical Students Association.

Selon la Joint Learning Intiative, affiliée à l’ONU, l’Afrique sub-saharienne aura besoin d’au moins un million de nouveaux postes de médecins, d’infirmièrEs et autres professionnelLEs de santé pour atteindre les Objectifs du Millénaire. Les estimations des experts pour atteindre les besoins minimaux en terme de démographie médicale vont de 2 millions à 6 millions de dollars par an sur 5 ans. Presque la moitié de cette somme serait allouée au recrutement et au soutien d’au moins 750 000 travailleurSEs en santé communautaire, avec une formation continue et un soutien spécifique aux femmes et aux personnes vivant avec le VIH pour assurer le soutien et l’accès aux soins essentiels.

La 16e conférence mondiale sur le sida a débuté dimanche dernier et s’achèvera demain, vendredi 18 août. Elle réunit près de 25000 participantEs. La prochaine édition aura lieu en 2008 au Mexique, premier pays latino-américain à accueillir ce rendez-vous biennal.

EN SAVOIR PLUS

Sur son site web, www.actupparis.org, Act Up-Paris rend compte du déroulement de la conférence : chroniques quotidiennes des sessions rédigées par les militants membres de la commission Traitements & Recherche de l’association présents sur place ainsi que des images des actions et interpellations qu’elle mène à Toronto.

Le site officiel de la 16ème Conférence mondiale sur le Sida : www.aids2006.org

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Toronto 2006

CP: Jean-Luc ROMERO – Jacques CHIRAC – UNITAID