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Jean-Paul Gaultier, sa grand-mère l’a empêché de devenir homosexuel :  »ils sont malades »

Ce soir, Marc-Olivier Fogiel recevra Jean-Paul Gaultier dans son divan rouge. En pleine promotion pour son exposition dont le coup d’envoi a été lancé le 1er avril, le créateur enchaîne les plateaux télé. Très bon client, il n’est pas en reste lorsqu’il s’agit de se raconter avec humilité, de partager ses souvenirs avec ses interlocuteurs, de rebondir sur des sujets sensibles. Ce soir, l’homme à la marinière fera des confidences sur son enfance, notamment sur un membre de sa famille : sa grand-mère. Marc-Olivier Fogiel précise que les liens qui l’unissent à sa grand-mère sont particuliers. En effet, ayant perdu une de ses filles (la tante de Jean-Paul Gaultier), l’arrivée du créateur a comblé ses peines et une sorte de « transfert affectif » s’est opéré. « Elle me tirait les cartes en me disant que tout allait bien se passer, que j’allais avoir une vie formidable, que je pouvais avoir confiance. En fin de compte, elle m’a donné toute la confiance que je n’avais pas car je doutais tout le temps, pour tout » confie Jean-Paul Gaultier.

Depuis, le petit Jean-Paul a fait du chemin et est devenu l’un des couturiers les plus en vogue. Appelé aussi « l’enfant terrible de la mode », il a fait bouger les codes vestimentaires, faisant du genre un détail et non un précepte immuable, de la différence un atout, de l’ignoble quelque chose de noble. La marinière, le corset, la lingerie libertine, il s’est amusé à détourner les vêtements de « basse classe » ou jugés trop intimes pour les faire briller en société. Cette créativité et ce goût pour la dissonance, il les doit à sa grand-mère, comme il le raconte à Marc-Olivier Fogiel : « Des fois, elle allait voir ses clientes mais elle était en retard. Elle avait sa grosse combinaison de satin noire, ce qui était un sous-vêtement, et elle mettait son pull par-dessus. Et puis, comme elle était très en retard, elle mettait son manteau sans mettre la jupe. Je ne lui disais pas, ça me faisait rire, c’était pour faire une farce. Mais en fin de compte, ça m’a donné des idées. C’est pour ça que j’ai mis des corsets avec des robes, des combinaisons dans des robes, etc. »

« Elle m’avait fait lire un livre qui parlait de l’homosexualité »

En plus d’avoir réveillé sa créativité, elle a également senti très tôt sa sensibilité qui « allait [le] mener vers l’homosexualité ». Craintive, elle a donc présenté un livre à son petit-fils, alors qu’il avait 13 ans, pour lui montrer les dangers de l’homosexualité : « Elle m’avait fait lire un livre qui en parlait, je devais avoir 13 ans. Je ne savais pas trop ce que c’était, je ne comprenais pas très bien mais je sais qu’elle m’avait dit « Tu vois, ils sont malades ». Infirmière, elle était conditionnée à penser que toutes les maladies « ça se soigne », comme le raconte, l’air amusé, Jean-Paul Gaultier. Malgré tout, le créateur garde une profonde tendresse envers cette tentative dite de « normalisation » : « Ce n’était pas du tout méchant ce qu’elle disait. Elle disait « tu vois, ils sont malades mais il faut être gentil avec eux. Elle ne savait pas que j’allais devenir très gentil avec eux » dit-il, un sourire en coin.

Rendez-vous ce soir, dans « Le Divan » sur France 3 pour découvrir l’intégralité de l’interview.

Source : Non Stop People



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