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Camille Saint-Saëns

Camille Saint-Saëns est l’auteur de 12 opéras. Quelques uns portent des noms délicieux : La Princesse jaune (1872), Le Timbre d’Argent (1877), Ascanio (1890), Phryné (1893), Frédegonde (1895), Proserpine (1897), Les Barbares (1901), Hélène (1904), L’Ancêtre (1906) et le dernier opus du maitre, Déjanire (1911). D’autres évoquent des événements historiques précis, comme Étienne Marcel (1879) ou Henry VIII (1883).

L’oeuvre lyrique de Saint-Saëns est cependant tombée d’un bloc aux oubliettes, à l’exception de Samson et Dalila (1877), souvent enregistré et régulièrement proposé à l’affiche des opéras du monde entier. Grâce aux interprétations inoubliables de la Callas, « Mon coeur s’ouvre à ta voix » et « Printemps qui commence » sont devenus des tubes. A l’automne 2000, le Met donna Samson et j’eus le grand bonheur de pouvoir y écouter Placido Domingo. Un très beau souvenir.

Resté longtemps célibataire, il se marie en 1875, âgé de 40 ans, avec Marie-Laure Truffot. Alors âgée de 19 ans, elle n’est visiblement pas bien fufute mais a le grand avantage d’être la fille d’un industriel fortuné, maire du Cateau-Cambrésis. De toute évidence, pour Saint-Saëns, ce mariage est bien plus une contrainte sociale qu’un réel désir. Sa femme lui donne deux enfants, deux garçons, qui meurent tous deux en 1878, l’un d’une chute et l’autre de maladie. Le couple se déchire et le compositeur se sépare de sa femme. Ouf !

En 1888, le compositeur, très affecté par le décès de sa mère, multiplie les voyages en Algérie et en Egypte, peut-être pour y trouver de quoi soulager sa libido, comme le feront plus tard André Gide et tant d’autres. C’est d’ailleurs à Alger que Camille Saint-Saëns rendra son dernier souffle, le 16 décembre 1921.

Des témoignages de l’époque relatent que le compositeur a plusieurs fois fait l’objet de chantage concernant son orientation sexuelle. On le savait en effet a la tête d’une certaine fortune, ce qui rendait le chantage intéressant. On lui a aussi prêté des amants célèbres, comme Reynaldo Hahn, ce qui aurait rendu Marcel Proust fou de jalousie. Interrogé sur le sujet par un journaliste de l’époque, il aurait répondu « Je ne suis pas homosexuel, je suis pédéraste ». Boutade qui le conduirait aujourd’hui sous les barreaux.

A l’instar de Tchaïkovsky dans Eugène Onéguine, de Szymanowski dans le Roi Roger ou de Britten dans Billy Bud, Saint-Saëns a certainement laissé quelques indices dans ses opéras, mais faute d’information facilement accessible sur ces oeuvres oubliées, il est difficile d’aller plus loin dans les investigations. A suivre…

JEF pour CitéGAY ( http://jefopera.blogspot.com/ )





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