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Contre l’homophobie, un manga : Le mari de mon frère

Akata Editions a sorti le 8 septembre 2016 le premier tome du manga Le mari de mon frère, qui a pour thème l’homosexualité et comme cadre le Japon moderne, où le problème de l’homophobie n’existe pas.

Le problème de l’homophobie n’existe pas au Japon au sens littéral : on n’en parle peu, on ne l’explique pas, on ne lutte pas contre. L’homosexualité est traité au pays du manga au mieux comme un fantasme féminin, au pire comme une tare comique. Heureusement, on peut trouver récemment de plus en plus d’oeuvres qui, même si elles ne mettent pas l’homosexualité au centre de leurs propos, proposent des personnages gay qui ne sont pas des clichés péjoratifs ou des outils scénaristiques. C’est encore rare et c’est une respiration quand cela arrive.

Le frère de mon mari est un manga à part de ceux-ci : il s’agit d’une véritable lutte contre l’homophobie et d’une éducation réussie. Le héros, qui possède une certaine ouverture d’esprit il est vrai, sinon il n’y aurait pas d’histoire, se pose les bonnes questions comme les mauvaises, et surmonte ses propres préjugés un par un. Encore faut-il aussi surmonter l’homophobie des autres.

Yaichi élève seul sa fille. Mais un jour, son quotidien va être perturbé. Perturbé par l’arrivée de Mike Flanagan dans sa vie. Ce Canadien n’est autre que le mari de son frère jumeau. Suite au décès de ce dernier, Mike est venu au Japon, pour réaliser un voyage identitaire dans la patrie de l’homme qu’il aimait. Yaichi n’a pas alors d’autre choix que d’accueillir chez lui ce beau-frère homosexuel, vis-à-vis de qui il ne sait pas comment il doit se comporter. Mais ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Peut-être que Kana, avec son regard de petite fille, saura lui donner les bonnes réponses.

On pourrait dire qu’une fois de plus, l’homosexuel de l’histoire n’est pas japonais, mais canadien. Seulement, le frère perdu était bien japonais et l’auteur Gengoroh Tagame montrera dans le manga d’autres japonais homosexuels pour aborder différents aspects du problème.

Au Japon, traiter de tous ces aspects de l’homosexualité confrontée au quotidien n’est pas fréquent. On pourrait croire qu’en France, un tel manga serait moins nécessaire. Mais on sait tous qu’on ne peut snober aucun moyen d’aider la lutte permanente contre l’homophobie, surtout avec l’intelligence, la simplicité et la sensibilité de Le Mari de mon frère. Si vous ne l’achetez pas pour vous, achetez-le pour l’abandonner dans une école, des bureaux, un hôtel, n’importe où. Il y a encore du monde à éduquer, un Yaichi après l’autre.

Source : IGN




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