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Jérôme Van Den Hole :  »Je suis un faux pessimiste »

L’artiste que je dois rencontrer aujourd’hui va sans doute, en tout cas c’est ce que je lui souhaite, apporter un grand coup de frais à la pop et à la chanson française. Son premier album, qui sort le 2 Mai 2011, est truffé de refrains et de mélodies entêtantes, aux textes en apparence légers, mais qui se révèlent bien plus sombres si on en gratte un peu la surface. Jérôme Van Den Hole, c’est son nom, devrait faire beaucoup parler de lui à l’avenir … Avec son côté Zorro / Clark Gable il pourrait se la jouer arrogant et sûr de lui, mais paradoxalement on le sent plutôt humble, vulnérable, voire angoissé. L’humour, le second degré et l’ironie sont souvent les armes, ou les protections préférées des personnalités touchantes, sans doute un peu écorchées par la vie. Vu que Jérôme en est plutôt friand j’ai tout naturellement voulu profiter de cet interview voir si j’avais vu juste … Plus que quelques minutes dans les locaux d’EMI avant que la porte s’ouvre et laisse apparaître notre homme, radieux … Un seul mot me vient alors à l’esprit : Cool !

Tof : Bonjour Jérôme et merci de m’accueillir pour parler de ton tout premier album … Autant te le dire tout de suite : Je vois en toi une vraie bouffée d’air frais dans la chanson française, qui va peut-être enfin nous débarasser de l’insupportable Christophe Maé et de l’ennuyeux Grégoire …

Jérôme Van Den Hole : [Rires] Merci ça me fait plaisir ! J’aimerais avoir le talent de pouvoir supporter sur mes épaules cette responsabilité. Après je ne vais pas m’étendre sur le sujet … Chacun fait sa came !

Tof : Alors alors … peux-tu m’en dire un peu plus sur toi ?

Jérôme Van Den Hole : D’abord je suis bien français et non belge ou hollandais comme pourrait le laisser entendre mon nom. J’ai 34 ans et j’ai vécu la majeure partie du temps à Paris, mais en fait je viens de Picardie, de l’Oise plus exactement …

Tof : Tu n’as pas pensé à prendre un pseudo ?

Jérôme Van Den Hole : C’est vrai qu’a priori Van Den Hole, c’est pas évident à googliser [Rire] Au début on en a parlé avec ma maison de disques, et puis on a conclu que ça pouvait certes être compliqué au début, mais que par la suite ce serait plutôt un atout. En fait je voulais absolument éviter de me présenter avec un nom passe-partout ou juste un prénom à la Grégoire, justement [Sourire]… C’est pour cette raison d’ailleurs que l’album est éponyme. Il fallait laisser le temps au public de mémoriser mon nom …

Tof : Ok, attaquons les choses sérieuses … J’ai l’impression que tu trimballes ce projet de disque depuis un moment. Peux-tu me raconter son histoire ?

Jérôme Van Den Hole : Et bien à la base j’ai déjà un père musicien. Je me suis mis à la musique hyper tôt et j’ai ensuite suivi un parcours fait de plein de trucs très différents. J’ai appris la guitare et puis j’ai eu des groupes de rock. Ensuite j’ai fait des études mais toujours avec l’idée de me remettre de toutes façons à la musique. Pour que ça se passe plutôt bien avec mes parents et puis parce que je voulais vraiment apprendre le chant j’ai choisi le conservatoire. Il s’est avéré qu’on n’y apprend que le chant lyrique et que ça m’a plu. J’ai ainsi suivi des cours pendant huit ans. A la fin de mes études, vers 29 ans il a fallu que je choisisse et j’ai fait un premier disque chez Universal, qui n’est pas sorti mais sur lequel on pouvait déjà sentir les prémisses de la musique que je fais aujourd’hui. Attention par contre ce qui sort aujourd’hui ne contient aucune vieille chanson !

Tof : Et sachant ce qu’est l’industrie musicale actuelle, on n’est pas d’emblée un peu refroidi de se lancer dans une telle aventure ?
Jérôme Van Den Hole : Mais est-ce que ce n’est pas aussi le meilleur moyen d’écrémer et de garder ceux qui en ont vraiment envie …? Je rencontre souvent des gens qui me demandent comment je fais pour accepter les sacrifices que tout ça implique. Le fait est que je ne me vois pas faire autre chose, et ça c’est une certitude !



Tof : Justement es-tu satisfait de ton premier album et s’est-il fait au prix de compromis ?
Jérôme Van Den Hole : Aucun ! Le disque a été enregistré live, avec des musiciens que j’ai connu au conservatoire. D’ailleurs on avait déjà fait pas mal de concerts ensemble avant. Je pense qu’on s’est bien trouvés car on a tous une culture classique, tout en restant ouverts à des tas de styles musicaux différents. On s’est rendus compte que les morceaux qu’on avait en boîte fonctionnaient déjà très bien et puis pour ma part je n’avais aucune envie de retourner en studios pour qu’on se retape quelque chose de plus laborieux. Je voulais vraiment garder une certaine fraîcheur. On s’est retrouvés dans une grande maison avec du bon matériel et en sept jours on a tout enregistré. A chaque fois on faisait cinq ou six prises par morceau, basse/batterie/guitare/piano et puis on gardait la meilleure. Les voix lead et les arrangements de cordes ont été faits après …

Tof : Partout sur ton site et jusque dans ton logo il y a un chat …
Jérôme Van Den Hole : Oui oui j’ai toujours eu des chats et j’aime bien cet animal pour tout ce qu’il représente. Je ne sais pas si les autres me voient comme ça mais je m’y identifie assez … [Sourire] La féminité qui s’en dégage, sa sensualité, mais son côté sauvage aussi. Je trouve qu’il y a tout un mystère qui plâne autour, et puis bien sûr, c’est un animal qui retombe toujours sur ses pattes !

Tof : Il y a peut-être un tatouage quelque part ? [Rires]
Jérôme Van Den Hole : Bientôt je pense oui ! On verra … Peut-être ! En tout cas si j’en fais un un jour ce sera sûrement un chat oui !

Tof : Ton album sonne aussi un peu américain. Et notamment utilises souvent les expressions « baby » ou même « darling » …

Jérôme Van Den Hole : Alors ça c’est un tic de langage ! C’est marrant parce que ça aurait pu se retourner contre moi, où peut-être que certains pensent que c’est un genre de maniérisme. Pourtant c’est complètement naturel … En fait je le faisais en concert. Au début ça gênait quelques personnes et puis elles s’y sont faites et maintenant ça fait partie du truc.

Tof : J’ai été un peu frustré par certaines chansons que j’ai trouvé trop courtes. Sur certaines, comme « Crocodile » y a un vrai côté symphonique que j’aurais bien aimé voir développé davantage … Du coup je me suis demandé si c’était une question de formattage ou tout simplement pour coller à un style légèrement retro …

Jérôme Van Den Hole : [Rires] Non non c’est moi, je suis une feignasse ! [Rires] Quand j’ai écrit trois couplets je me dis que c’est déjà bien ! [Rires] Mais je vois ce que tu veux dire pour le côté musical, et je suis d’accord … Encore une fois on ne m’a vraiment rien imposé du tout. J’ai été hyper libre à tous points de vues. Maintenant il est prévu qu’on fasse un concert avec quatuor à cordes et qu’on réarrange tous les morceaux. Ce sera pas un orchestre symphonique mais je pense que pour le coup on refera des arrangements plus étirés …

Tof : Comment s’est passée l’élaboration du projet … Tu as privilégié le travail avec des amis ou tu souhaitais travailler avec des producteurs en vue ?

Jérôme Van Den Hole : Ecoute à vrai dire je savais surtout comment je voulais faire ce disque, c’est-à-dire live, sur bande. Celui qui a enregistré l’album je l’ai rencontré un peu par hasard parce que je l’ai vu s’occuper du son d’un concert. On s’est tout de suite bien entendus. Il s’est trouvé que c’était l’assistant de Philippe Zdar (de Cassius; Ndlr) chez Motorbass. Je savais que chez eux il y avait une culture du vinyle et des vieux instruments mais pas juste pour la posture et le côté vintage. C’est vraiment des types qui aiment ce son là, toujours doté d’une dynamique incroyable et qui ont réussi à l’amener au goût du jour en gardant les vieilles techniques…

Tof : « S’en Aller », une chanson en forme d’aveu de manque de confiance en soi, a été choisie comme premier single, alors que c’est « Boum Boum » qui devait sortir initialement …
Jérôme Van Den Hole :
Grand débat ! J’aurais peut-être préféré quelque chose de plus représentatif de l’album, qui montre mon côté un peu vanneur. « S’en Aller » est une chanson plus droite … La maison de disques a trouvé que c’était une façon plus classique, moins « perturbante » de me faire découvrir … Un peu une entrée avant le plat de résistance [Sourire]

Tof : Comment s’est passé le tournage du clip ?
Jérôme Van Den Hole : Ben écoute le tournage était super. J’ai fait ça avec Frank Seiler et Arnaud Delord, qui ont déjà fait plusieurs clips pour les BB Brunes. Le pitch c’était un peu de faire un screen-test d’acteur, face caméra, en enchaînant des émotions, joie tristesse colère. Ils m’ont demandé de faire ça pendant toute une journée avec des lumières différentes donc c’était assez éprouvant et puis eux avec des heures de roughs, ils se sont amusés à faire un montage. C’est vraiment une présentation. Et malgré tout l’égocentrisme qui caractérise les artistes, ça m’a quand même fait bizarre de me voir tout le temps … Et puis avec ce clip je voulais un peu désamorcer le côté un peu sérieux de la chanson. Je ne voulais pas qu’on me prenne pour un pleureur …



Tof : Pourquoi un album uniquement en français ?
Jérôme Van Den Hole :
Déjà j’aime beaucoup la langue française. Je ne suis pas un énorme lecteur mais j’ai lu pas mal de poésies et j’aime vraiment ça … Pour tout dire je déteste les gens qui chantent en anglais mais qui ne savent pas s’exprimer dans cette langue… Je ne te parle même pas de ceux qui ont un accent de merde parce que ceux-là c’est les pires ! [Rires] L’anglais n’est pas ma langue. J’ai la prétention de vouloir exprimer des sentiments suffisament profonds et complexes. Pour cela il faut au moins que j’utilise l’arme que je maîtrise le mieux … Je comprends que les gens de ma génération et a fortiori ceux d’après trouvent normal de chanter en anglais puisqu’ils ont été nourris à l’anglais. Le fait est qu’il y a quand même une facilité à chanter dans cette langue aujourd’hui. C’est pas un snobisme ou une posture, c’est juste que les textes sont importants pour moi, vraiment très importants, et que donc si j’ai un truc à dire – et dieu sait que c’est casse-gueule de parler des relations amoureuses – ça me paraît plus évident de le faire en français.

Tof : Est-ce que l’ordre des chansons sur le disque est important ?
Jérôme Van Den Hole : Très ! Ca a été étudié avec un logiciel … [Rire]

Tof : Comment vois-tu l’évolution de la musique ? Tu penses qu’on peut encore trouver des moyens de la réinventer avec des choses inédites ou tu la vois plutôt comme une espèce de boucle qui s’alimente elle-même et qui fait du neuf avec des anciens éléments ?

Jérôme Van Den Hole : Les deux ! C’est une histoire qui avance mais qui se répète aussi … Elle se nourrit toujours de ce qui s’est passé avant mais en même temps il y a toujours des gens qui sont là pour amener des nouvelles choses. C’est souvent les évolutions techniques qui amènent des sons et des évolutions de styles. A l’échelle de l’humanité, la musique qu’on fait maintenant a 300 ans, la musique tonale telle qu’on à l’habitude de l’entendre. Il y a une telle somme de choses déjà, et grâce aux disques on a l’impression qu’on a des bibliothèques entières à écouter pendant des milliers d’années mais en fait la musique, c’est un truc assez balbutiant dans l’histoire de l’humanité. Ca ne pourra qu’évoluer. Après ce qui me dérange et ce qui se fait beaucoup depuis quelques années, c’est vraiment l’exercice de style. Si tu veux sur mon disque j’ai l’impression qu’on peut entendre mes influences mais en même temps je n’ai pas fait un disque « à la façon de … » Alors qu’en ce moment je trouve qu’on est beaucoup face à ce phénomène, avec notamment cette espèce de vague soul … On relance le label Motown, on s’appelle Ben L’Oncle Soul et on prend exactement les mêmes sons, l’image et les costumes de l’époque … Ca pour moi c’est le Carnaval … Je veux dire que c’est carrément de l’ordre du déguisement ! [Sourire]

Tof : Aujourd’hui, avec notamment Britney Spears ou Lady Gaga on n’a jamais autant employé le mot « plagiat », comme si la possibilité des combinaisons d’accords et de mélodies était en train de s’épuiser …

Jérôme Van Den Hole : Non non ça n’arrivera jamais ! Mais c’est excellent que tu parles de ça parce que quand Madonna est arrivée on pouvait dire qu’elle ressemblait à Blondie, qu’elle prenait des influences, mais elle amenait quand même un truc. Hors pour moi Lady Gaga c’est quand même un copié-collé de Madonna en moins bien ! Je n’ai rien contre elle mais je préfère La Isla Bonita à Alejandro quoi … Chez Madonna il y a un vrai travail de production, bien plus intéressant. Chez Lady Gaga, il y a une démarche plus ouvertement marketing et pour une oreille musicale, pour le coup là vraiment je trouve les morceaux moins intéressants. Elle est à deux doigts du plagiats et à mon avis ça l’amuse elle-même ! Mais bon voilà elle fait son truc et en tout cas elle est sûrement très très intelligente !

Tof : Comment on arrive à faire un album comme le tien, plutôt pop française un peu décallée, tout en étant fan d’AC/DC, et en ayant, il me semble, une culture musicale plutôt anglo-saxonne ?

Jérôme Van Den Hole : Non non non, en fait je pense avoir une culture musicale vraiment large et approfondie dans le sens où je suis pas un fan de hard rock mais j’adoooore AC/DC … J’ai découvert ce groupe jeune et je suis fasciné par le groove de leurs morceaux. En fait je suis fasciné par le groove en général et ce groupe m’a fait bouger la tête immédiatement ! A l’époque c’était assez ringard d’aimer ça mais je m’en foutais, j’écoutais déjà Michael Jackson, Madonna ou Run DMC, beaucoup de choses différentes. Ma mère m’a fait connaître la variété française, mon père le jazz, bref je n’avais pas d’a priori… Je trouvais qu’ AC/DC était un groupe complètement à part alors que j’aime pas du tout Iron Maiden ou tous ces trucs là …



Tof : Tout est auto-biographique sur cet album ?… Parce que j’y ai trouvé des choses un peu inquiétantes …

[Gros éclat de rire collégial]

Jérôme Van Den Hole : Inquiétantes c’est-à-dire ? Tu fais allusion à la fin de la chanson « Je sais pas » c’est ça ? Oui oui tout est autobiographique, et j’aurais pu tuer des chiens oui effectivement … [Sourire] Non je déconne … A la campagne il y a beaucoup de chiens et quand on est noctambule comme moi, qu’on aime la fête, et bien il y a des matins où c’est difficile à supporter … Donc voilà il y a eu plein de fois où j’ai eu envie de faire taire le chien « un peu rapidement »

Tof : Si je te dis que ton album est l’album d’un anti-héros, et que c’est une des choses qui le rend intéressant et touchant, tu en penses quoi ?

Jérôme Van Den Hole : Oui, je vois ce que tu veux dire, mais c’est pas non plus l’album de Calimero ! Il y a un équilibre entre le côté triste et le côté marrant.

Tof : Et toujours des textes avec plusieurs degrés, plusieurs niveaux de lecture …

Jérôme Van Den Hole : Je t’avoue que c’est ce que j’aime dans l’Art en général. Et puis c’est difficile se prendre au sérieux lorsqu’on écrit une chanson où on parle de soi. Comme si on se considérait suffisament intéressant pour se dire que son histoire et ses problématiques va forcément intéresser les autres. Il fallait déjà trouver une façon d’écrire personnelle et puis ensuite d’essayer de trouver un truc un peu universel. Et le procédé que je préfère moi c’est le petit twist, c’est-à-dire le fait de raconter quelque chose qui n’est pas toujours facile tout en essayant de le désamorcer avec une vanne, mais ce n’est pas du cynisme attention !

Tof : Dans « Juste une Minute » tu dis que tu aurais pu claquer 100 fois mais que tu es toujours là. C’est la vérité ou c’était histoire de faire ressortir ton côté « rock star » ?

Jérôme Van Den Hole : [Jérôme s’étrangle de rire] En fait ça a deux sens ! D’abord bien sûr ça parle des excès mais ensuite c’est aussi le fusible de la relation. Ca veut dire qu’on aurait pu déjà se séparer 100 fois … Quand je dis « Ca me tranquilise d’avoir les doigts dans la prise », c’est que finalement j’aime bien avoir ce mode de vie tout sauf plan-plan, quitte à prendre le risque de la séparation …

Tof : Je ne sais pas si ton expérience dans le lyrique t’a servie mais je trouve que les mots de chaques chansons sont super bien articulés et que tu as vraiment une façon particulière de les appuyer … Et puis tu donnes une importance aux silences …

Jérôme Van Den Hole : Ca me touche vachement parce que je fais un vrai travail là-dessus. Je suis content que tu le remarques. Le lyrique m’a effectivement vachement aidé pour ça, en tout cas le fait d’apprendre la prosodie ( Ensemble des règles concernant l’étude de l’intensité et de la durée des sons; Ndlr). C’est tout bête : il y a des mots en français qui sonnent et puis il y en a d’autres qui ne sonnent pas. Pour moi la chanson française, ce sont des textes intéressants que tu mets en musique, ou alors tu chantes des conneries. Je voulais faire un vrai effort de texte au niveau du sens et en même temps au niveau de la prosodie, que ce soit beau à chanter quoi … La mélodie française est très riche de ça avec notamment Fauré, Poulenc, Debussy etc …

Tof : Parlons de tes influences. Si je te dis Jacques Dutronc, Eddy Mitchell, Claude Nougaro, Claude François, les Korgis, Il était une fois, Pierre Lapointe, et puis Katerine voire Julien Doré …?
Jérôme Van Den Hole : Alors Pierre Lapointe je ne connais pas vraiment et puis Julien Doré pour le coup il avait pas encore écrit sa première chanson que je finissais la dernière ! [Rires] D’ailleurs je lui ai écrit un texte pour son premier album, qui s’appelle « J’aime Pas ». Pour le reste je suis plutôt d’accord merci …

Tof : Si le thème du Plaisir tient une grande place dans cet album, il y a un titre qui, pour moi correspond tout à fait à la définition du « Plaisir Coupable »« Debout » – pratiquement ma chanson préférée pour son côté festif et entrainant, est aussi assez régressive, un peu à la Gotainer …

Jérôme Van Den Hole : Ha mais j’assume ! [Rires] « Debout » est tout simplement la seule chanson politique de l’album … Le principe du texte, c’est une sorte de Big Brother qui dit à tout le monde « Debout, bougez-vous ! » et puis moi je suis dans mon pieu et je dis « Ben non quoi … Moi je me lève pas parce que c’est pas l’heure ». Je fais un listing des gens mal-vus de cette société, les putes les chômeurs les poètes et compagnie, et puis je me mets évidemment dedans, pour finir par dire que le meilleur moyen d’être droit dans ses bottes, c’est justement de ne pas se lever, d’aller contre ce qu’on vous demande de faire. Je vois ce que tu veux dire en évoquant le côté guignolesque du morceau … Oui Gotainer à fond oui ! J’adore Richard même si en faisant le morceau je n’y ai pas pensé directement …

Tof : Il y a un moment où tu bégaies et on se retrouve quand même quasiment catapulté dans le « Youki » … [Rire]

Jérôme Van Den Hole : [Gros éclat de rire] Oui oui tout à fait ! Ben c’est ma génération à fond en plus Gotainer … Ce titre pourrait complètement être un single mais le problème c’est qu’on ne pouvait pas commencer par ça parce que c’est un duo.

Tof : Et pas n’importe quel duo puisque tu chantes avec Camille. Comment l’as-tu rencontrée ?
Jérôme Van Den Hole : Ca s’est fait tout simplement parce qu’il se trouve que le batteur qui joue avec moi est son mec, et le père de son fils [Sourire]. Elle est venue me voir en concert, ça lui a plu et puis on est devenus potes assez rapidement.

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Tof : Je trouve qu’il y a un côté très « Carnaval de Rio » qui ressort de tes textes … Dans le sens « on fait la fête pour oublier qu’on va mourir » …
Jérôme Van Den Hole : C’est ça … Oui oui bien sûr complètement ! Il y a un vrai aspect mélancolique presqu’amplifié par la dérision, mais en même temps le message, il est quand même super hédoniste : il faut profiter de la vie au maximum ! Et puis foncièrement je suis un faux pessimiste …



Tof : C’est un album qui sonne assez années 70 … Je me suis dit que si on devait le résumer à un titre connu universellement, ce serait « Love Is All » de Roger Glover and the Butterfly Ball …
Jérôme Van Den Hole : Oui carrément ! D’ailleurs j’ai beaucoup écouté ce morceau pour les arrangements de « Paradis »

Tof : Parlons de cette chanson justement … Heu comment dire … En fait c’est une invitation à la grosse partouze ?

Jérôme Van Den Hole : Mais ce n’est que ça ouiiiii ! Carrément !

Tof : Tu y annonces dis que tu as donné dans la haute fidélité mais que tu en es un peu revenu … Quelle est ton point de vue sur la fidélité ?
Jérôme Van Den Hole : [qui s’étrangle encore une fois de rire] Partir dans une relation et se dire qu’on s’interdit tout écart, c’est quasiment vouer la relation à l’échec. Le principe même de la fidélité de toutes façons, c’est un truc moral bizarre. Je veux dire que c’est quelque chose qui a été inventé alors que l’espérance de vie était de 35 ans. A l’époque les gens se mariaient et évidemment ils étaient fidèles. Mais maintenant qu’on a une espérance de vie de plus de 80 ans c’est plus pareil. Ca veut pas dire que je ne pense pas que ce soit possible et je ne condamne pas les personnes qui y croient, mais se dire « bon ok on se met ensemble mais attention on ne bouge pas une oreille », ça ça me dérange ! Je ne comprends pas … Le sexe pour le sexe ? J’aurais envie d’adhérer à ça … J’ai essayé. C’est super dans le discours mais dans les faits c’est pas toujours aussi évident. Et dans le cadre d’une relation amoureuse c’est bien sûr très compliqué. Je ne vois pas de généralité ni sur les hétéros ni sur les homos mais je pense que malgré tout le rapport amoureux fait que ça doit toujours faire chier, à moins que ce soit un fantasme assumé, de se dire « bon j’aime quelqu’un mais il est allé s’en taper un autre » … Quand on est vraiment amoureux de quelqu’un , j’ai du mal à penser que c’est un truc qu’on peut vivre sereinement. Après, peut-être que c’est bon au bout d’un certain temps, pour entretenir la relation. Mais partir du principe qu’une relation doit être figée je trouve ça absurde …

Tof : J’ai pu t’applaudir en concert et je peux dire que ça déménage. Que nous réserves-tu pour les prochaines dates ?
Jérôme Van Den Hole : Pour l’instant la formule est assez simple. Après si l’album fonctionne il peut se passer beaucoup de choses … Et puis bien entendu j’espère que Camille pourra être là sur quelques dates …

Merci beaucoup Jérôme pour ce rendez-vous plein de bonne humeur. Ton album mérite vraiment le détour et on sera là pour aller t’applaudir en concert au fur et à mesure des dates qui s’annoncent. Surtout que c’est à mon sens vraiment sur scène que ta musique prend une très belle dimension … Bonne continuation sur les ondes et les routes de France !!!



VIDEO PLUS : S’en aller

La chronique de l’album sur CitéGAY : ICI

EN SAVOIR PLUS : http://www.jeromevandenhole.com

Jérôme Van Den Hole sera en concert :

le 24 avril au Printemps de Bourges
– le 19 mai à l’Eglise Saint Eustache à Paris
– le 6 juin au Nouveau Casino à Paris
– le 12 juillet aux Francofolies de la Rochelle




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