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Persephone’s Bees : Les hommes du groupe assument totalement leur part féminine

Paris a une fois de plus déployé son manteau gris et une fine bruine donne une consistance moite à l’atmosphère. Je me presse dans une des rues du 11ème arrondissement, guidé par le GPS de mon Iphone tout neuf, et intrigué par la nouvelle rencontre qui s’annonce au bout du chemin … 3 musiciens au look senventies, accompagnés d’une sublime chanteuse au charme glamour, on n’avait pas vu cela depuis le Velvet Underground et Nico, ou Blondie et Debbie Harry ! Quelque temps après mon arrivée dans ce nouvel hotel très design, je suis guidé jusqu’à une petite table où m’attendent Angelina Moysov et Tom Ayres, les membres fondateurs de Persephone’s Bees, un groupe que tu connais sans le savoir, puisque son tube « Nice Day » sert de musique au spot de pub pour les Pages jaunes. Une interview chaleureuse avec un charmant accent russe, presque murmuré, peut commencer …

Tof : Bonjour et bienvenue en France ! Tout d’abord pouvez-vous vous présenter et raconter la façon dont vous vous êtes rencontrés ?

Angelina et Tom (Persephone’s Bees) : [Sourire] Hello ! je suis donc Angelina, j’écris les textes, je joue du synthé et je chante, et voici Tom, guitariste au sein du groupe ! Si je ne m’abuse on s’est rencontrés en 1993 à Monterey et on a tout de suite commencé à faire de la musique et à nous produire dans des concerts …

Tom (Persephone’s Bees) : Oui ! A une période, Angelina a voulu apprendre à jouer de la basse sur scène pour que le groupe ait la consistance d’un trio, et puis les deux autres compères sont arrivés ! C’était l’époque nous jouions surtout pour vivre, nous nourrir et payer notre loyer.

Angelina (Persephone’s Bees) : Avant que nous nous retrouvions officiellement au sein du projet Persephone’s Bees, nous jouiions chacun dans d’autres groupes, des styles de musique très différents … Le groupe est né bien plus tard.

Tom (Persephone’s Bees) : Je me souviens du jour où je suis allé chez Angelina et où elle m’a annoncé « J’ai écrit une chanson ! » J’ai répondu « Okay, fais-moi écouter… » Elle a pris une guitare, s’est exécutée, et ça a été pour moi une vraie révélation ! Dès ce moment nous avons su ce que nous voulions faire et ce que serait Persephone’s Bees.

Tof : Angelina, tu es originaire de Russie … Pourquoi as-tu choisi de quitter ton pays pour San Francisco ?
Angelina (Persephone’s Bees) : A vrai dire au départ je suis juste allée rendre visite à mon frère… Tu sais en 1993, l’atmosphère en Russie était socialement et politiquement très trouble. Je suis arrivée aux Etats-Unis avec simplement l’idée de perfectionner mon anglais avant de regagner la Russie, mais lorsque j’appelais ma mère pour lui donner de mes nouvelles, elle me disait « Ne reviens pas tout de suite, le pays traverse une période trop mauvaise » . Pourtant j’avais vraiment le mal du pays et j’étais déterminée à y revenir un jour … Petit à petit je me suis sentie chez moi en Amérique !

Tof : Angelina est toujours très mise en avant et c’est elle qui écrit les chansons. Peut-on dire que Persephone’s Bees, est une vraie entité de groupe, ou est-ce que c’est plus une chanteuse, avec des musiciens ?

Tom (Persephone’s Bees) : Avec Paul à la batterie et Mike à la basse, nous jouons ensemble depuis environ 6 ou 7 ans, et c’est vraiment à partir du moment où nous nous sommes retrouvés à quatre que le groupe a pu exister en tant que tel. Persephone’s Bees, c’est vraiment quatre personnes, quatre personnalités très fortes et complémentaires.

Angelina (Persephone’s Bees) : Il s’agit d’ un groupe étrange, une entité bizarre, parce que je pense que ses racines ne pouvaient pas donner grand chose, avec juste moi en train de chanter une chanson. Ensuite le deuxième chapitre du groupe a vraiment été marqué par le fait que Tom me rejoigne, et que nous travaillions les arrangements ensemble, pour aboutir aux versions finales. Lorsque nous nous sommes retrouvés au complet en studio et que nous avons joué les morceaux aux deux autres membres, ils ont à leur tour ajouté leur touche. Tout ça a finalement abouti à notre son unique … Tu vois c’est un groupe assez singulier car je trouve qu’il a plusieurs niveaux … Je ne peux pas dire si c’est plutôt Moi, plutôt Tom et Moi, ou plutôt nous quatre, parce que ça change tout le temps…


Tom (Persephone’s Bees) : Moi je vois les choses différemment. La magie du groupe opère vraiment grâce à une symbiose entre nous. En tant que musicien, je pense que c’est mon travail de m’assurer que ce que je fais fonctionne en harmonie avec ce que font les autres.

Tof : Comment avez-vous décidé de la couleur musicale qu’aurait le groupe, et comment définiriez vous votre style ?

Tom (Persephone’s Bees) : Peut-être qu’il y a un peu de glam. Je ne filtre pas vraiment là où je veux aller. Si Angelina écrit une chanson et que je ressens une espèce de feeling par rapport à ça, je suis mon intuition …

Angelina (Persephone’s Bees) : C’est vrai qu’on ne s’est jamais vraiment préoccupé d’avoir un style spécifique. Nous aimons des tas de choses différentes, comme le punk, le rock la pop. Moi j’aime beaucoup la musique classique, et la folk … Je pense que Persephone’s Bees est un condensé de toutes ces influences et j’aime beaucoup l’idée . Je ne veux pas que notre musique soit mise dans une seule boîte, nous condamnant à ne faire que de la pop, que du rock ou que de la folk… La plupart du temps c’est la chanson elle-même qui dicte la direction qu’elle va prendre …

Tof : Tu veux dire qu’il y a une certaine musicalité dans les mots que tu choisis en écrivant un texte, et que tu peux déjà imaginer ces mots évoluer en musique ?

Angelina (Persephone’s Bees) : Oui tout à fait ! La plupart du temps je ne pense pas à un genre spécifique pour la chanson que je vais faire. C’est lorsque nous nous retrouvons ensemble que nous réalisons ce que ça va vraiment dégager … Et puis chaque chanson se révèle encore davantage live. C’est comme un enfant qui grandit et qui découvre petit à petit sa personnalité. C’est très difficile à décrire !

Tom (Persephone’s Bees) : C’est quelque chose de totalement aléatoire. On plonge un peu dans l’inconnu en écrivant un texte sans savoir vraiment où on va. Ensuite on essaie différents accords, différents tempos, différents arrangements. En fait je pense qu’Angelina écrit le texte et qu’ensuite nous décidons tous ensemble de la direction à prendre.

Tof : J’ai lu que le nom « Persephone’s Bees » était directement inspiré d’un poème russe, mais on ne peut pas non plus ignorer la référence à Persephone, déesse de la mort dans la mythologie grecque. Il y a un vrai contraste entre ce nom assez sombre, et l’aspect positif et naïf de certains de vos titres (moins à la fin de l’album tout de même) …

Angelina (Persephone’s Bees) : [Sourire] Je ne sais pas ! Je peux dire que nous sommes tout le temps heureux et aussi que nous sommes tout le temps mécontents. Nous traversons toutes sortes d’émotions. J’aime bien confronter les contraires, l’ombre et la lumière, le triste et le joyeux. Personnellement je suis une grande fan de musique dark et même quelquefois déprimante ! [Rires] Pourtant le public nous dit que nos chansons procurent du bonheur, et je n’arrive pas à comprendre d’où ça vient … Paradoxalement, j’essaie d’écrire des choses sombres mais ça finit toujours par venir à la lumière.

Tom (Persephone’s Bees) : C’est vrai que Persephone a été contrainte de vivre dans les limbes du temple d’Adès mais son mythe est plein de contradictions.

Angelina (Persephone’s Bees) : Oui, en fait c’était juste une fille ordinaire, qui s’est retrouvée prisonnière des Enfers et qui dans un premier temps ne les a pas du tout aimés. Petit à petit elle s’y est sentie à l’aise, jusqu’à devenir la déesse de la Mort … D’une certaine façon c’est un peu l’histoire de mon installation aux Etats-Unis. J’ai d’abord détesté, mais après y avoir vécu 10 ans, d’une manière très bizarre, j’ai commencé à aimer. Dans l’histoire de Persephone, elle revient à la surface au bout de 6 mois, puis y retourne, et ainsi de suite. C’est une succession d’ombre et de lumière, de Printemps et d’Hivers … Ca ressemble tout à fait à la personnalité du groupe …


Tof : Et les abeilles (Bees), que symbolisent-elles ?

Angelina (Persephone’s Bees) : Je ne me suis jamais réellement posé la question ! En fait elles étaient mentionnées dans le poème. Ca disait quelque chose du genre « Goûte ce miel sur mes paumes, Il m’a été apporté par les abeilles de Persephone ». Dans la mythologie je n’ai jamais rien trouvé à leur propos. En fait ce poète, Osip Mandelstam était surtout connu pour utiliser des métaphores écologiques ! [Sourire]

Tof : Angelina, tu as l’air très influencée par la littérature …

Angelina (Persephone’s Bees) : Oui mais pas seulement. Tout, d’une conversation à table à une phrase reccueillie dans un film ou un livre, est susceptible de se retrouver dans un de nos titres ! [Rires]

Tof : [Rires] Beaucoup de vos chansons sont utilisées en bande son pour certaines publicités à travers le monde. En France par exemple « Nice Day » est associée à la campagne des Pages Jaunes. Je suppose qu’en terme de visibilité c’est le top, mais n’y a-t-il pas un risque d’être catalogué « musiques de pub » ? Est-ce que ce n’est pas finalement mauvais pour votre crédibilité en tant que musicien tout simplement ?

Angelina (Persephone’s Bees) : C’est vrai que ça pourrait être très mauvais en ce qui concerne notre crédibilité , vraiment très mauvais ! Mais nous sommes témoins d’un étrange phénomène … [Rire]

Tom (Persephone’s Bees) : Je pense que cette stygmatisation concernait plutôt la période d’avant la fin des années 90. A cette époque c’était probablement assez mal vu de travailler avec tout cet establishment, toute cette industrie. En même temps en Amérique, je me souviens d’un spot pour une célèbre marque allemande automobile, qui utilisait un morceau du groupe français Air. C’était vraiment surprenant parce que tout le monde en parlait de façon très positive. Du genre « Hé, tu as vu cette pub, elle est tellement cool ! » Je ne sais pas si c’est une bonne chose ou non mais j’ai plutôt l’impression que le public perçoit la musique dans la pub de la même façon que lorsqu’elle passe à la radio. Tu sais les gens ne se prennent pas la tête tant que ça. Ils écoutent, et puis ensuite ils aiment ou pas, tout simplement …

Tof : Vous ne vous dites pas quand même que votre musique va être considérée comme « commerciale », ce qui n’est pas toujours flatteur ?
Angelina (Persephone’s Bees) :
Si bien sûr, pour moi c’est quelque chose de très important, j’y pense souvent et ça me fait même assez peur ! Mais je suis le genre de personne qui va toujours contre vents et marées quoi qu’il arrive ! Et puis j’ai noté qu’il y avait beaucoup d’hypocrisie autour de ce sujet. En Amérique il y a beaucoup de jeunes groupes qui apparaissent, et qui font un peu les rebelles en disant qu’ils sont contre l’utilisation de leur musique dans les pubs, que c’est un système qui peut permet de gagner de l’argent sans réel talent ni travail. Ce ne sont que des conneries ! En terme de crédibilité c’est même peut-être le contraire parce que l’argent que nous gagnons parce qu’un de nos titres a été utilisé dans une pub, nous permet de louer un studio et de travailler à de nouveaux morceaux. Tout bêtement, cela nous permet aussi d’investir dans l’album suivant, et d’être bien plus créatifs … En fait, tout dépend de la manière dont va être dépensé la recette, et de ce que vont permettre ces publicités. Ca n’a rien à voir avec la créativité… J’ai arrêté de me sentir coupable par rapport à cela parce que ce que nous avons gagné ne nous a pas seulement permis d’acheter une nouvelle voiture [Sourire] On a fait de très bonnes choses et ça justifie tout, vraiment …

Tom (Persephone’s Bees) : Tu sais, aux Etats-Unis la chanson d’Iggy Pop « Lust For Life » a dû passer au moins 10 fois par jour dans une pub télévisée. On ne lui a pas demandé « Ho Iggy, qu’est-ce qui t’arrive ? » A l’époque où il avait écrite, ses intentions étaient pures, il se préoccupait juste d’écrire la meilleure chanson possible… Et puis franchement : écrire une BO de publicité, qu’y a-t-il de plus déprimant ?


Tof : J’ai l’impression que votre album est construit en deux parties : Une face A, plutôt féminine et insouciante, et une face B, plus masculine, violente et sombre. Est-ce que les hommes qui font la majorité du groupe sont vraiment toujours à l’aise avec la façon d’écrire d’Angelina, forcément féminine ? Comment vous organisez-vous ?
Tom (Persephone’s Bees) : On se bat et on s’insulte beaucoup en effet ! [Rires] Après l’enregistrement d’une chanson on se regarde et on se dit : « Attends une minute, qu’est-ce qu’on vient de jouer là ? » Non je plaisante bien sûr !
Angelina (Persephone’s Bees) : Moi je pense surtout que j’ai la chance de travailler avec des hommes qui sont très « pro-femmes » et très peu machos … Ce sont des garçons très doux qui assument totalement leur part féminine.
Tom (Persephone’s Bees) : Pour ma part je suis très fan d’absolument tout ce qui vient d’Angelina. Et être capable de jouer du Rock à la guitare, cela revient un peu à faire sa petite « cuisine » un peu lourde à une jolie jeune fille. C’est un mélange vraiment unique que j’aime beaucoup dans notre formation. Les chansons deviennent vraiment plus riches, avec d’un coté cette sensibilité féminine, et de l’autre cette trâme musicale rock assurée par des mecs …

Tof : Pouvez-vous me parler de la chanson « Little Boxes »?
Angelina (Persephone’s Bees) :
Il y a tout un esprit russe dans cette chanson chantée à la fois en anglais et en russe, et le clip en dessins-animés reprend aussi un peu l’imagerie du pays. Le directeur britannique du clip , est un grand amateur des contes de fées d’Europe de l’Est … Lorsque nous avons réfléchi à la vidéo, nous lui avons décrit ce que nous voulions, mais il nous a dit « non non non il ne faut pas que la vidéo de cette chanson soit trop sombre »

Tom (Persephone’s Bees) : Là tu parles plutôt de Nice Day ! Nous n’imaginions pas qu’elle puisse être déclinée en cartoon … C’est vrai que contrairement à ce que peut laisser entendre le titre, ce n’est pas une chanson joyeuse !

Angelina (Persephone’s Bees) : Le truc c’est qu’on a l’impression que ça parle de quelque chose de paradisiaque alors que les paroles sont vraiment sombres, et c’est ce que nous voulions représenter. Nous voulions même faire une vidéo politique mais ça nous a été déconseillé. On a donc trouvé un compromis avec ce clip très inspiré des contes de fées d’Europe de l’Est, que j’aime aussi beaucoup. J’ai dit : « Faisons quelque chose de spécial » , transcrivons quelque chose de sérieux en dessins-animés. Pour ce qui est du texte de la chanson « Little Boxes » , nous avons été approchés par les créateurs de la série « Weeds », qui voulaient l’utiliser pour leur bande son. Cette chanson comporte à la fois de l’anglais et du russe. Et alors là Tom, je te laisse expliquer pourquoi elle est moitié anglaise moitié russe … [Sourire]

Tom (Persephone’s Bees) : Certainement ! [Sourire] Initialement Angelina avait fini les paroles tout en russe et le producteur du disque l’a écouté un peu au dernier moment. Il nous a dit « -Vous savez quoi ? » On a répondu « -Non ! » « -Bon à mon avis dans cette version il y a un mot qu’il faut que nous évitions … » On a découvert que le mot qui veut dire « comme » en russe, donne « cock » en anglais, « bite » si tu préfères. Alors j’ai répondu « Bon Ok, on va changer tout ça ! » [Gros éclat de rire] La chanson est une « protest song » qui vient d’une jeune fille près de San Francisco, dans une ville appelée Daily city, une ville construite dans les années 60. Les « Little Boxes » ( « petites boîtes » ) ce sont les maisons de cette ville, chacune peinte d’une couleur différente. En fait c’est un prétexte pour parler de toutes les choses compartimentées, étiquettées de la vie, les cases dans lesquelles chacun essaie d’entrer. C’est une bonne chanson qui parle de l’intérêt d’être au contraire « différent »

Tof : J’ai vu que la version originale de cet album date de 2006. Celle qui sort en France y est fidèle ou vous avez dû retravailler certains titres ?
Angelina (Persephone’s Bees) : C’est exactement le même album ! A l’époque il n’était pas sorti en Europe et pourtant en 2007, le magazine Elle français l’avait mis dans son classement des 10 meilleurs albums de l’année. En Russie il n’est jamais sorti mais on a pu le trouver facilement via Internet. Columbia voulait le sortir en Amérique mais nous avons arrêté notre contrat avec eux lorsque nous avons réalisé qu’ils ne prévoyaient pas de le promovoir. Maintenant nous sommes avec le label KusKus et ils font du bien meilleur boulot !


Tof : Ma question fétiche, Pensez-vous qu’actuellement il est préférable d’avoir un contrat avec une maison de disques, ou plutôt d’être libre et de rester indépendant ?
Angelina (Persephone’s Bees) :
Il y a des maisons de disques qui font vraiment leur travail correctement et certaines autres qui sont carrément laxistes. En France, avec notre label, ça semble différent, ils font vraiment attention à nous … C’est une immense différence. Lorsque tu as un label vraiment impliqué dans ce que tu fais et travaille avec toi pour ce que tu es, ce sont des conditions idéales. mais à l’inverse si le label ne s’intéresse pas à toi ça peut être très difficile.

Tom (Persephone’s Bees) : Les deux acs de figure sont intéressants. Tu sais j’ai passé des années à être musicien, pas à évaluer le coté « business » des choses. J’ai eu un téléphone et j’ai survécu … Je veux dire qu’avant je n’avais pas d’argent mais j’étais libre !

Tof : Comment pensez-vous que la crise de l’industrie du disque va évoluer ?
Angelina (Persephone’s Bees) :
C’est difficile de dire ce qu’il va arriver. C’est un sujet très sensible pour moi parce que je pense qu’aujourd’hui la musique n’est plus prise au sérieux, autant par le public que par les musiciens. De nos jours tout le monde peut devenir musicien grâce aux nouvelles technologies, et je pense qu’à cause de cela c’est très difficile pour le public de voir ce qui est réellement bon et ce qui ne l’est pas. Ils ne peuvent pas s' »attacher » à un groupe comme ils pouvaient le faire il y a encore quelques années. Je pense que les musiciens sont coupables de ce phénomène que les maisons de disques. C’est une situation très violente mais je pense que ce qui importe avant tout pour un musicien, c’est de rester vrai par rapport à ce qu’il fait.
Tom (Persephone’s Bees) : Aujourd’hui tout tourne autour de la question : « Faut-il payer ou non la musique ? », et grâce au net il y a aussi beaucoup de moyens de se connecter à un artiste, réputé intouchable, innaprochable. Toutes ces choses font que la musique perd sa dimension de mystère. Nous-mêmes tenons un blog et il y a encore peu de temps je n’aurais jamais imaginé que ce serait possible ! En même temps je pense que tout cela à ses avantages : Avec toute cette saturation d’informations, les musiciens sont amenés à se focaliser davantage sur ce qu’ils font, ce qu’ils écrivent et ce qu’ils veulent vraiment exprimer …

Tof : Une dernière question : avez-vous un public gay et lesbien, et pensez qu’un jour à Moscou, la Gay Pride sera enfin permise et possible sans les violences régulières qui nous sont rapportées ?
Angelina (Persephone’s Bees) : Tu sais la Russie est un pays très vieux, avec une culture très ancienne. Là-bas la société n’est tout simplement pas encore prête par rapport à l’homosexualité. Les choses sont tellement « établies » qu’il est difficile de dire quand ça va changer. J’aimerais beaucoup te dire que c’est pour bientôt mais je n’en ai aucune idée . J’ai un ami gay en Russie, et qui n’a heureusement jamais été victime de violences. Lorsque les homosexuels s’unissent et descendent dans la rue, là il y a des violences. J’ai donc l’impression qu’individuellement si la personne reste discrète, elle peut probablement être acceptée.
Tom (Persephone’s Bees) : C’est très spécial la Russie, très fermée en ce qui concerne les manifestations et l’expression en général.
Angelina (Persephone’s Bees) : Je pense tout de même que la jeune génération est bien plus ouverte aux choses. Attendons encore 15 ans et ça aura forcément évolué !

Merci Angélina et Tom pour cet entretien sympathique et chaleureux. On espère vous voir bientôt sur les routes de France et de Navarre pour des concert qui j’en suis sûr doivent laisser des souvenir impérissables … L’album « Notes from the Underworld » est quand à lui toujours disponible chez les bons disquaires (ceux qui existent encore) et en téléchargement légal !

L’album de Persephone’s Bees est chroniqué [ ICI ]

N’oublie pas de visiter persephonesbees.com

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