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Charlie Winston :  »J’essaie de penser chaque jour à la mort, ça me donne une excellente raison de vivre ! »

Le temps est un peu pluvieux en cet aprés-midi de Février 2009. Pourtant c’est tout joyeux que je me rends sur les lieux de ma prochaine interview. Depuis quelques jours, une mélodie incroyable me booste l’esprit et semblerait capable de me donner la pêche, même en cas d’une annonce d’explosion atomique imminente. Cette mélodie, c’est celle du titre « Like a Hobo », par Charlie Winston, que j’ai découvert, comme beaucoup de monde avec émotion, lors d’un des derniers numéros de l’émission Taratata. Ce jour là cet artiste venu des Cornouailles, avec sa voix de velours, entre Chris Martin, Jeff Buckley et Ray Charles, sa dégaine de dandy, son sourire irrésistible, et son entrain de showman, est devenu instantanément un véritable coup de foudre collectif. J’arrive sur le pas du petit café où on m’a donné rendez-vous et une serveuse m’indique qu’il faut me rendre dans une pièce en « arrière-boutique » . Là une dizaine de personnes, dont certaines semblent dans l’expectative, est installée aux tables rustiques du pub. Au fond de la salle je reconnais Charlie en cours d’interview avec un confrère. On m’invite à m’installer et me prévient d’emblée que mon entretien va débuter avec quelques minutes de retard. Juste avant de répondre à mesquestions, le chanteur doit enregistrer une vidéo de deux de ces titres live, et je distingue d’ailleurs le cameraman qui se prépare. Charlie Winston finit par se lever et se dirige dans ma direction. Je lui lance un regard timide pour le saluer. Il se dirige directement au piano qui se trouve derrière moi et commence à jouer, bluffant de naturel. Petit à petit, les bavardages se dissipent et tout le monde observe le virtuose entamer « I love Your Smile », probablement un des titres les plus soul et jazzy de son magnifique album « Hobo ». Le temps semble s’arrêter, et nous vivons un instant magique. Malgré la caméra qui tourne autour de lui, il reste imperturbable et habité. Il empoigne ensuite une guitare sèche, et traverse la pièce, sous les yeux emmervéillés de l’assemblée. Grimpant sur une table il entame son tube « like a hobo », avec une désinvolture déconcertante. Pendant toute la chanson il va ainsi se ballader de table en table, et nous offrir à nouveau un moment hors du commun. Il termine son titre de façon triomphale, sous les applaudissements et vient directement s’asseoir en face de moi pour l’entretien. Mais je suis un peu décontenancé car ma table n’est pas vraiment isolée du reste de l’assemblée, pourtant pêu nombreuse. Nous nous déplaçons là où je l’avais vu initialement, et notre entrevue peut enfin commencer …

Tof : Bonjour Charlie ! Je suis très heureux de te rencontrer, d’autant plus que j’ai appris que tu es le frère de Tom Baxter , que j’avais interviewé l’an dernier à l’occasion de son superbe album « Skybound ». Vous faites tous les deux partie d’une famille de musiciens, mais penses-tu qu’on puisse dire que vous avez tous les deux suivi le même parcours ?

Charlie Winston : Et bien on peut dire ça oui. A 8 ans j’ai appris la batterie, à 10 le piano, à 18 la basse et à 22 la guitare !

Tof : Tu as également composé pour des ballets et pour le théâtre …

Charlie Winston : Oui ! A mes 20 ans j’ai pas mal composé pour les spectacles de danse au théâtre. Principalement des théâtres ambulants et beaucoup étaient complètement fous. Le fait d’apprendre différentes sortes de musiques a été un très bon entraînement pour moi, une vraie discipline !

Tof : Comment s’est passée ta rencontre avec Peter Gabriel, qui est en fait celui qui t’as découvert ?
Charlie Winston : Je jouais de la basse dans le groupe de mon frère, et il se trouve que nous avons enregistré son premier album « Feather & Stone » aux studios Real World de Peter Gabriel. C’est là que je l’ai rencontré, lui et sa fille et nous sommes devenus les meilleurs amis du monde, au point même de partir en vacances ensemble. Et puis un soir à Londres, alors qu’il devait recevoir l’Award du musicien de la décennie, il a eu besoin d’un baby-sitter, et c’est ce que j’ai fait ! Tout s’est passé dans un hôtel. C’est drôle de penser qu’au premier étage 200 personnes recevaient leur récompense, et que pendant ce temps dans une chambre juste au-dessus, il y avait moi qui « jouais » au papa. C’est aussi ce soir là que j’ai laissé un cd à Peter pour qu’il écoute ma musique …

Tof : Dis-moi, finalement cet album est le premier ou le second ?
Charlie Winston : Oh, en fait c’est un mix entre « Make Way » un premier album indépendant qui n’avait pas été produit, et de nouveaux titres, a priori impossible à trouver ou à écouter sur le net. Nous voulions la mettre sur itunes mais on a laissé tomber l’idée car beaucoup des titres se retrouvent sur « Hobo », avec de nouveaux arrangements, plus de batterie, de trompette et de violons. Par contre la version de « Boxes » est la même … « Hobo » reste mon premier album Officiel.


crédits photo : Mathieu Zazzo

Tof : Peux-tu me raconter la façon dont a été enregistré « Hobo »? J’ai l’impression que ça a été assez rapide non …
Charlie Winston :
L’an dernier nous avons passé 3 mois à le peaufiner, mais comme c’est un projet qui rassemble des anciens titres qui datent d’il y a 5 ou 6 ans, et des nouveaux, c’est difficile de dire combien de temps cela a pris exactement entre le début et la fin … beaucoup beaucoup de choses se sont passées entre temps !

Tof : Cet album a été mixé en partie à Pigalle, et comporte même quelques phrases en français. J’ai l’impression que tu vis une vraie histoire d’amour avec Paris et notre pays en général …

Charlie Winston : Tout à fait ! J’ai beaucoup d’amis ici, et notamment Medi mon batteur, qui a d’ailleurs son propre groupe « Medi and the Medicine Show ». C’est lui qui m’a aidé à me produire en concert à Paris et à Londres … A chaque fois que je suis retourné à Londres, je me suis fait de plus en plus d’amis qui venaient en fait de Paris. En même temps je connaissais de plus en plus de personnes ici … C’est comme ça que l’an dernier le label Atmosphériques a entendu parler de moi et que l’album a pu être édité en France. Avant d’écrire toute nouvelle chanson je voulais absolument tout enregistrer à Paris.

Tof : J’ai un peu la même question pour l’Inde. J’ai lu que tu y avais passé beaucoup de temps, que tu avais appris à jouer des tablas (percussions)indiennes. Ton frère Tom Baxter y prépare d’ailleurs actuellement son nouvel album, et ta soeur, également chanteuse a un prénom à consonnances indiennes …

Charlie Winston : Bien vu mais en fait tu te trompes en ce qui concerne ma soeur. Son prénom Vashti est d’origine perse ! Mais bon, Good Try ! [Rires !] Oui la découverte de l’Inde a été une grande chance pour moi. J’y suis allé parce que j’étais totalement amoureux de la musique indienne, et avec l’intention d’apprendre à jouer de la tabla. Mais maintenant je n’aime plus du tout cet instrument car son apprentissage est vraiment très difficile. Pour y arriver il faut vraiment jouer tous les jours sans discontinuer. J’en garde en tout cas une expérience impérissable parce que c’est un pays stupéfiant.

Tof : J’ai l’impression que ce pays a opéré une réelle influence sur ton écriture. Es-tu d’accord par exemple si je te dis qu’il y a un peu de bouddhisme dans la chanson « like a Hobo » ?

Charlie Winston : Oui tu as raison ! S’il y a bien un livre qui symbolise mon idée du Hobo, c’est bien Siddhartha, le roman de Herman Hess, basé en Inde et qui raconte l’histoire d’un voyageur en quête de son propre développement spirituel … Oui, c’est vrai ! Je pense que tu parles plus précisément de l’idée selon laquelle le détachement des choses matérielles apporte le bonheur. C’est aussi le mode de vie du Hobo, une sorte de troubadour qui parcourt les chemins avec le but d’accumuler un maximum d’expériences fondamentales, sans s’encombrer des choses superflues de la vie. Pour moi les crises que nous traversons tous actuellement sont une bonne occasion de réaliser à quel point tout ce que nous pensons important, ne l’est en définitive pas tant que ça ! Faire la part des choses, c’est un problème que beaucoup de gens ont dans leur vie. Beaucoup se plaignent, mais crois-moi lorsque tu vas dans un pays comme l’Inde, tu réalises que nous avons vraiment très très très peu de raisons de nous sentir malheureux. Nous vivons dans une société pleine de privilèges, alors qu’autour de nous il ya des pays qui en sont incroyablement privés, comme l’Inde ou encore l’Afrique. Les capitalistes maintiennent cette situation aussi longtemps qu’ils le peuvent. Personnellement j’essaie plutôt de me focaliser sur ce qui est réel, ce qui est nécessaire, ce qui restera si un jour je perds tout dans ma vie. Je parle de ce qui laisse des souvenirs : mes amis par exemple, ou encore ma famille, ou toutes les personnes que je peux rencontrer au travers de mes voyages. C’est aussi pour cela que je ne prête pas beaucoup d’importance à l’endroit où je vis, ou bien à la nécessité d’avoir ou non une télévision. Je préfère me passer de faire mes courses dans les supermarchés, car pour moi c’est comme une préparation pour aller s’installer sur la lune ! [Rires] Moi je n’ai aucune envie d’aller vivre sur la lune, je suis heureux de vivre sur Terre ! Je préfère les petits magasins, là où on se soucie plus des choses essentielles. Malheureusement, à cause de la compétition entre les petits et grands magasins, le fait que tout le monde soit pressé, les gens finissent par se laisser influencer et ne font plus attention à ce qu’ils mangent. C’est triste …

Tof : Ton album est une réelle bouffée d’optimisme, même lorsqu’il parle de mort (sur le titre « Kick the bucket », « donner un coup de pied dans le seau » en français). Est-ce que c’est une chose à laquelle tu penses souvent ?

Charlie Winston : J’essaie de penser chaque jour à la mort, parce que ça me donne une excellente raison de vivre ! Tu sais en peu de temps j’ai perdu deux amis très chers. La première était une très jolie amie de 22 ans que je considérais comme une soeur. Elle est morte il y a 5 ou 6 ans dans un accident de voiture. Et puis mon ami Jim a été emporté par un cancer en Septembre dernier, au moment où je finissais mon album. Je lui ai d’ailleurs dédié. Il n’a vraiment pas eu de chance car il s’était marié à peine un mois avant sa mort. Tu vois je viens d’avoir 30 ans, et je vois plein de gens autour de moi, qui s’exclament paniqués : « Oh mon dieu j’ai 30 ans, qu’est ce que j’ai fait de ma vie, c’est terrible, Oooooooh … » Moi je dis simplement : « J’ai 30 ans et j’ai de la chance d’être encore là pour profiter de la vie ! ». J’ai peut-être 16 ans devant moi, peut-être moins, pour faire tout ce que j’ai à faire, et donc je veux profiter pleinement de chaque seconde … La mort ne doit pas être envisagée comme une perspective, c’est de cela que parle « Kick the bucket ». Tu vois ce que je veux dire? Nous sommes là et il est tellement facile de seulement exister, tout en perdant le sens du goût … C’est ce qui me rend triste dans notre monde en ce moment. Nous avons tellement de choses à disposition, et pourtant nous n’avons plus le réflexe d’utiliser nos sens ni de penser. Et c’est de cela que parle la chanson « Soundrack to Falling In Love », du fait que notre idée de l’amour est en train de changer. Par exemple regarde ça [Il prend un paquet de piles qui se trouve sur la table] Quand tu en as besoin pour ton dictaphone tu paies quelque chose au moment où tu en as besoin. Tu les prends, tu les utilises, tu les jettes et tu n’y penses plus. Elles ne sont pourtant pas faites pour être perdues. C’est le parfait exemple de la société perturbée dans laquelle nous vivons … Moi même j’achète des piles donc je suis aussi une victime …On a tendance à se laisser aller à la facilité ! Je trouve aussi que le langage entre les hommes est tout à fait essentiel, mais le fait d’avoir des connexions avec des choses qui ne sont pas animées ou même les animaux est très important aussi. Je ne trouve pas que les droits des humains soient plus importants que ceux des animaux ou même des insectes, simplement parce que ceux-ci ne peuvent pas parler. Tu sais si ça trouve les humains vont disparaître, mais les cochons vont continuer [Eclat de Rire]. A la fin ce sont peut-être eux qui auront le dernier mot !


crédits photo : Mathieu Zazzo

Tof : Tu m’offres une belle transition en parlant des animaux ! Dans « life as a duck » (ma vie de canard), une de mes chansons préférées de ton album (en même temps tout est bon), tu dis « For all my life – I’ve tried to hide The animal in me – Now it’s time to open up and breath , and breath » (Toute ma vie, j’ai essayé de cacher l’animal en moi – Maintenant il est temps de s’ouvrir et de respirer). Tu parles d’une forme de coming out ?

Charlie Winston : Oui c’est vrai ! C’est exactement ça, l’idée de se montrer soi-même tel que l’on est … Je vais te raconter l’histoire de cette chanson. J’étais à un dîner avec ma girlfriend de l’époque, et nous avons discuté sur le thème : « Quel animal voudrais-tu être dans ta prochaine vie ? » Certains ont répondu « un lion », ou encore « un tigre ». Moi j’ai répondu « un canard », parce que c’est un animal amusant qui à mon avis cache une certaine force. [Rires] Ils marchent, ils nagent, ils volent, et ils sont très bons, c’est mon plat favori ! [Rires] . Ma girlfriend écrivait également des chansons, et nous avions l’habitude de faire un jeu pour nous exercer chacun à l’écriture. On décidait d’un thème et l’autre avait dix minutes pour écrire quelque chose là-dessus. Cette fois-ci, j’ai donc dû écrire sur le thème « ma vie comme canard », et c’est de là qu’est venue le texte, excepté la dernière partie qui commence par « I know you, your father was a duck » … Ensuite j’ai joué cette chanson à ma mère et elle m’a dit « c’est étrange parce que je me souviens que lorsque tu étais enfant, tu es rentré une fois de l’école en me disant : Aujourd’hui j’ai appris ceci, je sais faire cela et puis je sais ça aussi … et moi pour rire je t’ai répondu, oui oui je te connais, ton père était un canard ! » [Rire] C’était une façon de me taquiner et du coup je l’ai inclus dans la chanson. Mais la chose la plus importante pour en revenir à ta question, c’est que je ne savais pas vraiment ce que j’écrivais au moment où j’ai créé cette chanson. Je ne pensais pas qu’elle m’était liée… C’est plus tard que j’ai réalisé à quel point elle était personnelle. A force de la chanter en concert par exemple, je me suis petit à petit aperçu du fait qu’elle parlait de mon coté contradictoire. Je suis à la fois quelqu’un qui se pose très sérieusement des questions sur les choses de la vie, qui aime débattre de sujets de société, et en même temps je n’accorde pas non plus trop d’importance à tout cela. Donc pour répondre à ta question, cette chanson parle aussi de m’accepter avec toutes ces choses contradictoires qui font ce que je suis. Ca dit juste que je suis un homme et que je dois composer avec … Très longue réponse non ? [Rires]

Tof : Pas mal ! Et sinon tes chansons s’inspirent de ce que vit ton entourage, sortent de ton imagination, ou sont plutôt autobiographiques ?
Charlie Winston :
C’est un peu de tout ça !

Tof : Tu as fait un duo remarqué avec Catherine Ringer lors d’un Taratata … La connaissais-tu avant ?
Charlie Winston :
Oui, d’une certaine façon. Je l’ai rencontré en Mai juste avant d’enregistrer « Hobo » . Le producteur Mark Plati travaillait alors avec elle sur l’enregistrement de son spectacle à la Cigale. Il m’y a invité et j’ai adoré. Ensuite nous nous sommes retrouvés à New York pour le mixage et Catherine nous a rejoints. Lorsque mon album a été fini, j’avais besoin d’un agent et j’ai fait appel au sien. C’est comme ça qu’elle a découvert ma musique et m’a sollicité pour Taratata. C’était vraiment très cool.

Tof : Est-ce que tu connais déjà le nom du prochain single ?
Charlie Winston : Pas encore, mais je pense que ce sera soit « In your Hands », soit « Kick the Bucket »

Tof : Il y a deux versions du clip de « Like a Hobo ». Pourquoi n’avoir pas gardé la version « film d’animation », que je trouve bien plus intéressante ?

Charlie Winston : [Grand moment d’hésitation] Hmmm, c’est une décision de la maison de disques. Je comprends que tu la préfères … Tu sais quoi ? Je vais leur en parler [Rires] Enfin il faut aussi voir que la version de la chanson est différente …

Tof : Ok mais les images de la version animée auraient pu être calées sur la nouvelle version de la chanson … Je suis triste Charlie, on vient de me faire signe qu’il faut nous quitter car un taxi t’attend. Peux-tu laisser un petit mot aux internautes de CitéGAY ?

Charlie Winston : Tout à fait avec plaisir [Sourire] [Il cherche un moment puis me tend sa dédicace, Je souris en découvrant le texte]


crédits photo : Mathieu Zazzo

Merci à toi Charlie, pour ce moment plein d’humour, de simplicité et de générosité… Décidément je suis épaté de voir qu’autant de talent puisse être concentré dans une seule famille ! Après une poignée de main très fraternelle, je te laisse rejoindre ton taxi, et remballe tranquillement mes affaires, un peu rêveur. Je te croise encore à la sortie et tu me regardes avec un sourire surpris : « Il n’y a pas de Taxi ! » Plus tard j’apprendrai que celui-ci avait du retard. Dommage car sans cela on aurait eu encore le temps pour discuter un peu. Vivement tes prochains concerts en France. La date de la Maroquinerie a été très vite sold out, mais la Cigale en Juin est encore disponible. Il s’agira de ne pas se réveiller en retard … Comme ce satané taxi !

Charlie Winston en concert

CHARLIE WINSTON / BLUE OCTOBER / MAMAS GUN, le 20 Janvier au Magic Mirrors De Cannes
dans le cadre du festival MIDEM

le 18 Février à 20h00 au Grand Theatre – Opera De Dijon dans le cadre du festival GENERIQ

le 19 Février à 20h00 au Nouveau Theatre De Besancon dans le cadre du festival GENERIQ

le 20 Février à 20h30 CHARLIE WINSTON / CASEY / CHAPELIER FOU à La Poudriere De Belfort dans le cadre du festival GENERIQ

le Samedi 21 Février au Noumatrouff de Mulhouse CHARLIE WINSTON / CHAPELIER FOU dans le cadre du festival GENERIQ

le 2 Mars à La Maroquinerie de Paris

le 9 et 10 Juin à la Cigale de Paris

charliewinston.com/

Lire les interviews précédentes de CitéGAY : Hélène Ségara – Benjamin Diamond – Lorie – Roisin Murphy – Enrique Iglesias – Calogero – Maroon 5 – Christophe Willem – Zazie – Jay Jay Johanson – A-Ha – Cerrone – David Guetta – Elodie Frégé – Duran Duran – Elli Medeiros – The Killers – Kim Wilde etc, etc …




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