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Maroon 5 : Pour ce nouvel album on a eu envie de chansons plus gaies, rythmées et dansantes

Voila encore une matinée ensoleillée qui présage de belles rencontres artistiques. Je déboule de la station George V vers 10h et me dirige vers un des grands hôtels des environs. J’en profite pour contempler la lumière du soleil qui filtre au travers des feuilles des arbres, et je m’aperçois que décidément, Paris sera toujours aussi belle le matin, pas encore envahie par le stress des grandes métropoles. J’ai rendez-vous avec cinq mecs originaires de Los Angeles, et pas des moindres. Avec leur premier album « Songs about Jane » sorti en 2002 et très vite triple disque de platine dans plusieurs pays, ils créaient véritablement l’événement et l’engouement du public. Mai 2006 : Les Maroon 5 reviennent enfin avec It Won’t Be Soon Before Long, un nouvel opus énergique, et dont la sortie est accompagnée d’un dispositif de sécurité impressionnant. Jugez plutôt : De manière à préserver la surprise, les cinq membres arrivent sur les lieux avec la galette sous le bras, la font écouter aux journalistes, en discutent avec eux, puis l’embarquent illico-presto. Le secret du nouveau son Maroon 5 sera donc gardé jusqu’au bout, mais je compte bien glaner quelques informations tout en me rinçant l’oil sur le bel Adam Levin, chanteur hyper sexy de la formation. Mais contre toute attente, alors qu’on m’avait promis une rencontre avec le groupe au complet, je suis mis au courant qu’il faudra me contenter des chevelus Mickey Madden (bassiste ; ndlr), et Jesse Carmichael (clavier ; ndlr). On m’indique bientôt une chambre de l’hôtel qui semble avoir été réquisitionnée pour l’occasion. Les deux gars sont souriants, et me font signe que l’interview peut commencer .

Tof : Salut les gars, avant toute chose je voulais vous dire que votre nouveau son est totalement incroyable. Un album acoustique était sorti dans la foulée de Songs about Jane, mais on peut dire que It Won’t Be Soon Before Long, est votre réel second opus. J’imagine que cela doit représenter une énorme pression .
Mickey Madden (Maroon 5) :
Huum, en fait le terme d’excitation est sans doute plus exact. La pression en tant que telle était plus palpable lorsque nous avons réalisé le premier album, parce qu’à ce stade, nous cherchions surtout à exister, pour avoir ensuite la chance de pouvoir continuer à faire des disques. Songs about Jane était grand et nous en sommes très fiers, mais il était difficile de s’attendre à la façon dont il serait perçu. En fait, la chose la plus importante pour nous est surtout de pouvoir continuer à faire beaucoup de disques sans se répéter.

Tof : Comment avez-vous vécu l’immense succès du premier album, vendu à plus de 10 millions d’exemplaires et récompensé par plusieurs Grammy Awards ?
Mickey Madden (Maroon 5) :
Nous étions tous très attentifs à ne surtout pas lâcher l’affaire. Nous ne pouvions pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers. Mais en même temps tout est arrivé de manière très progressive. Les ventes n’ont pas explosé du jour au lendemain, mais petit à petit. Chaque progression venait récompenser des efforts supplémentaires, ce qui fait que tout cela ressemble finalement un peu à un processus naturel. Bien sûr c’est super d’avoir eu les Grammy, et ça a été vraiment une grosse surprise. Après il faut savoir que nous sommes amis tous les cinq depuis des lustres et que ça nous aide certainement à garder les pieds sur terre et à rester concentrés. On a la chance de se connaître depuis toujours et de pouvoir toujours faire ce qui nous plaît. Aujourd’hui on a un public plus large, et on revient après une tournée qui a duré très longtemps. On continue de faire ce qu’on a toujours fait, mais à une échelle différente, voilà tout ! C’est vrai que nous avons joué notre album très souvent que nous avons vécu quelques excès rock’n’roll, mais rien de non plus très inavouable.


Tof : J’ai vu que vous aviez fait la première partie des Rolling Stones en 2003. J’imagine que ça doit être un truc de fou ?
Mickey Madden (Maroon 5) :
C’était énorme ! Evidemment je suis moi-même leur premier fan. Je me souviens que vers onze ans déjà, j’arborais fièrement un tee-shirt avec le fameux logo en forme de lèvres. Jouer avec eux a été comme un défi à relever, comme j’imagine que ça le serait pour n’importe quel groupe. C’était une expérience ultra motivante et on en garde tous un souvenir extraordinaire et inoubliable, même si c’était aussi un peu spécial, car le public venait surtout les applaudir eux, et donc c’était forcément intimidants pour nous. C’était hallucinant de les voir évoluer sur scène et de ce dire « wahou, ce sont toujours les mêmes ». [Sourire] Il y avait quelque chose de l’ordre de la grâce dans tout ça, et pour ne rien gâcher Mick Jagger et sa bande ont été réellement adorables avec nous. C’était vraiment incroyable et on ne l’oubliera jamais.

Tof : Dernièrement votre batteur original a splitté du groupe. Comment avez-vous accusé le coup et comment s’est faite l’intégration de son remplaçant ?
Mickey Madden (Maroon 5) :
Huum c’est vrai que Ryan (Dusick ; Ndlr) a quitté le navire dans des circonstances assez malheureuses. Il avait un problème à une épaule, à mon avis un truc qui traînait depuis longtemps, et ça s’est aggravé à force de jouer tous les soirs, si bien qu’il a du abréger sa participation à la tournée. On a d’abord attendu qu’il rentre chez lui se faire examiner, puis qu’il revienne en pleine forme une fois que le médecin aurait déterminé ce qu’il avait. Mais ça prend un temps fou de se faire examiner correctement. Matt Flynn est alors venu faire assurer les parties de batterie. C’était un véritable don du ciel, car il est arrivé au tout dernier moment et a appris notre répertoire en deux jours. Pour Ryan il fallait tout simplement réapprendre à jouer car la batterie, c’est quelque chose de très physique, qui demande une implication quotidienne, afin de maintenir un certain niveau, le talent et le savoir-faire. A un moment donné on a dû faire un choix car il n’était plus possible d’attendre son rétablissement. Matt était devenu un membre si proche de « la famille », qui a été naturellement intégré, mais ça a été un vrai déchirement par rapport à Ryan et la transition n’a été facile pour personne. Le point positif de l’histoire est qu’on a eut la chance de tomber sur quelqu’un avec qui on s’entend bien et qui de surcroît est un super batteur.

Tof : Quelles sont les différences entre ce nouvel album et le premier ?
Jesse Carmichael (Maroon 5) :
Après avoir tourné pendant des années, on a eu envie de chansons plus gaies, rythmées et dansantes. Songs about Jane était plutôt composé de titres avec des rythmes mid-tempo lents et groovy. Entre temps on a chacun écouté des choses différentes, et je pense que nos goûts ont influencer la direction musicale qu’allait prendre ce nouvel opus. Celui-ci est indubitablement plus dynamique mais on y retrouve aussi quelques ballades. Les textes d’Adam (Levine, le chanteur ; Ndlr) ont aussi évolué. Alors que sur Songs about Jane, il parlait principalement de sa relation et de sa rupture d’avec son sex, traitant d’une catégorie de sentiments en particulier, là il a carrément élargi son analyse en regardant plus autour de lui, et en parlant du sentiment d’abandon, de communication, de sexe et des relations en général.


Tof : Comment avez-vous choisi les producteurs de ce nouvel album ?
Mickey Madden (Maroon 5) :
Ca n’a pas été simple de déterminer quels seraient les meilleurs producteurs. Chacun d’entre nous avait des idées très fortes sur ce qu’il aimerait au niveau du son, et a contrario sur ce qu’il ne voulait absolument pas. Il a donc fallu négocier entre nous cinq, et déterminer les éléments absents du premier album, et qu’on aimerait intégrer aux seconds. L’équipe initiale avec Mark « Spike » Stent (Bjork, Keane, Gwen Stefani, Marylin Manson ; ndlr) et Mike Elizondo (Eminem ; ndlr) a été formée, parce qu’on était avant tout de grands fans de leur travail. Pour nous il y avait quelque chose de très excitant dans l’énergie qui émanait de ce duo qui n’avait jamais travaillé ensemble, et dont les deux protagonistes venaient de deux univers totalement différents. Cette collaboration a fini par très bien fonctionner, installant une espèce de complémentarité, car Mike a principalement un passé de musicien (bassiste ; ndlr), alors que Spike est plus un mixeur, un ingénieur du son. Le premier s’intéressait plus aux arrangements musicaux, tandis que le second envisageait plus le projet d’un point de vue acoustique et technologique. On a tous été frappés par la vitesse à laquelle travaillait Spike.
Jesse Carmichael (Maroon 5) : On est des grands fans de Queens Of The Stone Age, et donc on a aussi voulu travaillé avec Eric Valentine qui a fait un de leurs albums. Eric est probablement à l’heure actuelle à l’origine du son le plus rock et le plus agressif qui soit et nous voulions que certains titres soient justement marqués par la présence de guitares très saturées. Il a donc produit deux chansons de It Won’t Be Soon Before Long, dont une pas mal influencée par les Queens of The Stone Age.
Ensuite, Mark Endert s’est ajouté au projet. On avait déjà travaillé avec lui sur le dernier album, et il avait réalisé un mix de This Love . Nous avons eu vraiment de belles expériences avec lui, notamment sur le titre Makes Me Wonder et son aide a été précieuse. Il a eu de très bonnes idées sur Back At Your Door, une de mes chansons préférées sur l’album, qui est aussi la dernière.
Mickey Madden (Maroon 5) : Oui il faut aussi souligné son travail sur Wake Up Call, l’une des chansons avec laquelle on s’est pas mal bagarrés. On en avait fait tellement de versions différentes sur cassette, qu’il était difficile de choisir. C’est Mark qui a fait la synthèse du meilleur de toutes nos idées. Il a réussi à trouver le bon angle pour arranger au mieux tout ça.

Tof : On sent bien une infinité de styles différents dans ce nouvel opus. Notamment sur Won’t Go Home Without You, il y a à la fois du R’n’B, du Rock, et une rythmique hip-hop. Comment avez-vous réussi à rendre tout cela cohérent ?
Mickey Madden (Maroon 5) :
En fait ça a été un travail d’équipe aussi bien au niveau des sensibilités des membres du groupe que de celles des producteurs. Par exemple Mike (Elizondo) avait travaillé avec Dr Dre , mais il aime aussi beaucoup The Police ou encore tout simplement le jazz. Spike a travaillé avec à peu près tout le monde, de Bjork à Madonna. En fait personne ne voit la musique sur un plan égal. Toutes ces influences donnent naturellement ce sont assez riche.

Merci de toutes ces précisions. Le très éfficace single Makes Me Wonder, très sexy et catchy, est déjà dans les bacs depuis fin Avril et le moins qu’on puisse dire c’est que l’album va faire bouger plus d’un popotin. On attend avec impatience votre venue en France pour des concerts de folie. Et surtout n’oubliez pas de prendre Adam avec vous cette fois !

Le nouvel album des Maroon 5, It Won’t Be Soon Before Long, sort le 21 Mai 2007

Tu peux aussi en lire la chronique ICI

N’hésite pas à visiter le site officiel de Maroon 5, ainsi que son site Myspace (Single en écoute)






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