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The Killers :  »Nous sommes loin d’être un groupe de glandeurs »

Nous y voila donc ! Les lascards que je veux absolument rencontrer aujourd’hui, ont un emploi du temps de président et pour cause ! C’est tout bonnement l’un des plus grand groupe de rock actuel, et cela depuis à peine deux ans, date à laquelle ils sortaient Hot Fuss un premier album phénomène, puisqu’il s’est écoulé à presque 6 millions d’exemplaires. Autant dire que ça tue, et justement ça tombe bien parce que ce groupe américain a décidé de s’appeler The Killers, mais plutôt parce qu’il s’agit du groupe factice qui apparaissait dans l’excellente vidéo « Cristal » de New Order, ce qui donne déjà une indications quant à leurs références musicales . Le quartet est de passage à Paris pour l’enregistrement d’une émission télé, et j’ai réussi à obtenir un rendez-vous avec deux d’entre eux. Hélas je n’aurai pas la joie de m’entretenir avec le chanteur Brandon Flowers, qui est à tomber, mais qui est aussi très marié et très mormon pratiquant, mais avec le bassiste Mark Stoemer, qui doit bien faire 4 mètres de haut et 2 cm de large, et le batteur Ronnie Vanucci, qui arrive avec une démarche débonnaires, moustache rouflaquette, chemise de bûcheron, et attitude virile comme on les aime. Contre toute attente il fait beau et doux, nous décidons de nous installer sur un coin de verdure à côté du parking du studio télé. L’interview peut commencer :

Tof : Bonjour à vous deux. C’est un grand plaisir d’avoir la chance de vous rencontrer, surtout sachant que vous êtes actuellement overbookés et que vous revenez d’ailleurs d’une séance de répétition pour l’émission de ce soir. Le succès de votre premier album « Hot Fuss » a été immense. Après plus de 5, 5 millions de ventes à travers le monde, j’imagine que vous avez ressenti une incroyable pression pour le second ?
Ronnie (The Killers) :
Ouh la personnellement j’ai oublié en fait ! Tout est allé si vite … Pour être honnête cette pression dont tu parles nous a à peine effleurée il me semble. Contrairement à ce qu’on pourrait penser nous sommes loin d’être un groupe de glandeurs. Au contraire on est toujours à l’affût question musique, plutôt très curieux. Le fait que nous soyons toujours « en ébullition » fait que nous avons rarement le temps de nous poser, pour avoir des états d’âme. Maintenant ce qui nous importe avant tout c’est de continuer à faire de la bonne musique et à jouer ensemble. La notion de groupe est très importante chez nous. D’une certaine manière on a dû se partager la pression à quatre, ce qui était sans doute mieux gérable. Personnellement je ne l’ai pas trop ressentie.
Mark (The Killers) : Lorsque nous avons débuté c’était bien sûr pour faire carrière et accéder à un certain statut, sinon ça ne nous intéressait pas. Bien évidemment qu’il y avait une certaine pression, légitime, pour ce deuxième album, mais pas forcément plus importante, ni moins en fait.

Tof : Aviez-vous un objectif particulier pour Sam’s Town ?
Mark (The Killers) :
[il me fait signe de se déplacer car l’endroit où nous nous trouveons devient bruyant] Honnêtement notre préoccupation première est juste d’écrire de bonnes chansons. On a tellement travaillé sur cet album, qu’au départ on avait 30 titres à proposer. Puis on en a gardé 17, et finalement l’album n’en contient que 12. Je crois que ça montre à quel point on était attachés à l’idée de faire un album qui ait du sens. Nous avons été particulièrement vigilants à sa réalisation, et assez perfectionnistes.


Tof : Pouvez-vous m’en dire plus sur l’histoire de Sam’s Town . A quoi se réfère le nom ?
Ronnie (The Killers) :
Nous avions tout simplement envie de parler d’un endroit imaginaire où tout le monde se sent bien. Un endroit très convivial où tu peux t’éclater musicalement, écouter un disque, voir un film, faire ce que tu veux en toute sérénité, et où tu sentes en territoire conquis. Chacun a probablement ce genre d’endroit dans un coin de sa tête, avec des références qui lui sont personnelles. Pour nous cela s’appelle aussi Sam’s Town parce que nous sommes originaires de Las Vegas, et qu’il y a effectivement un Sam’s Town là-bas. Lors de nos tournées nous avions tellement voyagé à travers le monde, que nous n’avions qu’une envie, c’était de nous retrouver enfin chez nous, ce qui explique ce choix. L’idée c’était aussi d’inviter le monde à venir partager notre univers tout simplement.

Tof : On a dit que c’était un album concept… Qu’en pensez-vous ?
Mark (The Killers):
Oh non, non, en tout cas si tu le ressens comme ça ce n’était pas intentionnel. Bien sûr, c’est une réelle invitation, donc ça entraînait que les morceaux s’enchaînent de manière particulière, comme le déroulement de l’histoire d’un film. D’une certaine manière c’est un album qui « coule de source » mieux de source que Hot Fuss, car il a réellement un début, une introduction, un développement et une conclusion, un cheminement logique en somme.


Tof : Comment vouliez vous faire sonner Sam’s Town ?
Mark (The Killers) :
Nous voulions qu’il ait un son un peu plus organique, plus américain même d’une certaine manière . Attention nous renions pas nos influences qui ont fait Hot Fuss, mais depuis, d’autres s’y sont ajoutées, du côté américain par exemple avec Bruce Springsteen. Nous avons gardé bien sûr les claviers, mais également de vrais instruments, comme le piano et des organes. Nous avons aussi cherché à ce que Sam’s Town soit plus riche en harmonies vocales. Ronnie, a pas mal chanté dessus d’ailleurs. D’une manière générale l’album sonne beaucoup plus classique.
Ronnie (The Killers) : On peut aussi ajouter que les paroles de Brandon ont gagné en maturité. Il a éprouvé entre temps le besoin de se rapprocher de sa famille par exemple. Le fait d’avoir accédé à son rêve d’enfant, c’est-à-dire devenir une rock-star, et puis d’avoir rencontré des pointures telles que U2 par exemple, dont nous avons fait les premières parties, ça l’a un peu fait gamberger. Et ça a forcément joué sur la qualité de l’album car à mon avis les paroles ont gagné en force et ce sont certainement pour l’instant les meilleures qu’il a pu écrire.

Tof : Parlez-moi des conditions d’écriture de cet album ? J’imagine qu’il a été conçu sur la route …
Ronnie (The Killers):
En fait eviron cinq chansons ont été écrites sur la route, parmi lesquelles Johnny et Bones, mais en fait une grande partie des titres a été écrite à la fois sur la route et à la fois en studio. Un bon mélange entre le live et le studio, qui donne justement ce résultat très brut, déjà calibré pour la scène.

Tof : Il a été particulièrement difficile d’entendre les morceaux de ce nouvel album avant sa sortie sur le net. Etes-vous la proie des hackers ?
Ronnie (The Killers) :
En fait nous faisons très très attention à garder secret notre travail jusqu’à la dernière minute, mais en fait pas vraiment pour des raisons d’argent, mais surtout pour garder l’effet de surprise intact .

Tof : Comment définiriez-vous l’organisation de votre travail ?
Mark (The Killers):
Difficile de répondre, on ne procède jamais vraiment de la même façon tu sais. Une fois une idée peut naître d’une session de jam à la guitare, et une autre cela peut venir d’une idée que Brandon nous propose. Ensuite nous nous réunissons pour arranger les morceaux. Et là vraiment chacun a son mot à dire. C’est comme si nous rassemblions les pièces d’un puzzle. Les idées, elles, arrivent toujours de manière différente. Nous avons la chance de pouvoir créer sans jamais suivre le même processus. Lorsqu’on écrit un album on peut très bien être inspirés par une composition de Brandon au piano, que par un jam de guitare. Au niveau de la construction d’un morceau, les paroles arrivent toujours en dernier, et quelques fois il nous arrive de retravailler certaines mélodies, toujours à la guitare.


Tof : Qui me parle du clip du premier titre « When You were Young »?
Ronnie (The Killers):
Ronnie : Ca a été une expérience assez fabuleuse. Tu sais nous sommes du genre à considérer l’image comme un réel moyen d’expression, complémentaire à notre musique. Le clip a été tourné au Mexique, et parle d’une histoire d’amour impossible, sur fond de religion. C’est quasiment un court-métrage, réalisé par le photographe Anthony Mandler, qui a déjà travaillé avec Eminem et Snoop Doggy Dog. Autant dire que l’image est très soignée et que c’était assez intéressant de mélanger un univers Rock avec le folklore mexicain. On sait déjà que le deuxième titre extrait de l’album sera »Bones », encore une histoire d’amour, d’un romantisme un peu nouveau, dirons-nous. Et c’est Tim Burton, qui a l’air de bien nous apprécier, qui s’est collé à la réalisation, qui promet de sacrés effets spéciaux !

Tof : Vous allez vous produire au Bataclan le 15 Novembre. Y aura-t-il des surprises visuelles pour ce concert ?
Ronnie (The Killers):
Oh, oui ! Nous sommes assez excités de revenir bientôt car le public y est très chaleureux. Tu sais l’album a été enregistré dans les conditions du Live, et on y sent d’ailleurs une progression entre un début toujours assez synthétique et une fin plus organique, plus Big Band . Nous avons hâte de tester tout ça en réel !
Mark (The Killers) : Pour le Bataclan ça risque de rester une configuration assez simple mais priori on devrait revenir dans un endroit plus grand en Février ou Mars 2007, et là les choses seront faites en grands, avec probablement des écrans géants etc .

Merci de cette courte mais agréable entrevue. Le temps a décidément passé un peu trop vite. On sera là pour vous applaudir au Bataclan et certainement aussi au début 2007. L’album Sam’s Town est quant à lui assuré de se vendre par millions avant Noël, c’est déjà bien parti pour. Pour ma part je reste bien entendu dans les parages pour assister à ce fameux show télévisé, qui a d’ailleurs été diffusé depuis. Les Killers en grande forme avec mon Brandon tout en sueur. Je crois rêver. Par chance j’arrive à l’intercepter dans les coulisses après le show. Maladroit je laisse tomber un stylo à terre et me relève pour me cogner à son front, comme dans la fameuse fausse pub des Nuls où une homme et une femme se tombent littéralement dans les bras après avoir ramassé une paire de lunettes de soleil. Brandon me sourit mais part déjà vers d’autres cieux. Allez Tof arrête un peu de rêver .

Retrouve Sam’s Town des Killers dans notre boutique.

Pour plus d’infos, visite le site de The Killers et le site Myspace de The Killers

THE KILLERS : Le 15 Novembre au Bataclan – Paris






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