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Marianne James

Après les adieux de votre Diva déjantée Maria Ulrika Von Glott il y a 3 ans, vous nous revenez en force: jury pour un télé-crochet, récital à la guitare sèche. On est loin de l’exubérance: assagie peut être?
Je ne serais jamais sage, cela me fait trop penser à ses enfants que les parents obligent à rester tranquille. Oui, on peut dire que ça m’emmerde d’être sage quand tout autour de nous on nous sert une bouillie formatée, pré-digérée. A bas la «lissitude»! On va dire que je me suis affinée, que je suis plus bouleversante et capiteuse !

On cède rapidement tout au ‘Caprice de Marianne’. La presse est unanime et le virage admirablement amorcé. N’a t-il pas été trop dur de passer des Romantiques allemands à Oasis?
Non. j’aime rebondir. Là, je me coule dans de nouveaux vêtements. Vous savez depuis l’âge de 14 ans, je suis une bonne guitariste. J’écoutais Patti Smith, Lou Reed, le Velvet Underground. j’adore le rock londonien, de New York. Bref le vrai rock pas celui qui n’est que décibels. J’écoute ça en même temps que du classique ou le ‘Bad Girl’ de Donna Summer. Mes parents me soutenaient à l’époque car j’ai failli virer bonne sour. une vraie ‘We Are The World’ à moi toute seule. La musique leur apparaissait comme le moyen le plus sûr pour que je ne prenne pas le voile. J’y ai alors préféré la scène et le chant, quel qu’il soit.

Dans ‘Nouvelle Star’, vous avez été estampillé «méchante» à l’instar d’André Manoukian cuisinant Jonatan Cerrada l’année dernière. Qu’avez-vous à dire pour votre défense?
Ces gens manquent de vocabulaire: je suis simplement sévère. Vous savez: ces ados du casting ne sont pas mes amis, je n’ai pas à être gentille. Ce qu’il faut savoir c’est qu’en 2004, à 42 ans, je passe aussi des auditions et m’y prépare durement. Et je me fais bouler comme beaucoup d’autres prétendantes au rôle. Mais je ne me la pète pas, ne m’offusque pas des refus et ne prend personne pour des connards. Ce qui est souvent le cas de ces jeunes: arrogants, s’excusant de ne pas prendre pas de cours de chant car trop chers alors qu’il portent pour 4.000 balles de fringues sur eux.

La Marianne adolescente aurait-elle pu entonner un tube francophone dans une de ces émissions-concours?
Oui, mais pas enfermée dans un château. Je veux rester libre de mes mouvements et proche de ma famille. J’aurais fait le show, on m’aurait sans doute mis l’étiquette de chanteuse exotique. A 16 ans déjà, je faisais la manche avec ma soeur. On chantait à Saint-Tropez. Jusqu’en 1987 je faisais la manche en entonnant les Stones en version lyrique. C’est comme ça qu’on m’a remarqué et j’ai atterri dans un groupe de chanteuses, Les Demon Loulou, et passé à l’Olympia avec elles.

Ne mâchant jamais vos mots, vous n’hésitez pas à conspuer la Star Ac’ et consorts. Ne craignez vous pas que votre sincérité ne vous ferment des portes?
Je ne crois pas et en plus je suis bien souvent en dessous de ce que je pense. C’est vrai que j’ai de l’énergie mais je n’oublie jamais qu’en face de moi j’ai des êtres humains qu’il faut ménager. Je suis plus à l’écoute qu’on ne l’imagine et voit de suite si une personne est bien dans sa peau ou pas.

Une fois l’émission et la tournée finie, que chemin allez-vous emprunter ?
‘Le caprice de Marianne’ tourne jusqu’en mars 2005. L’émission de M6 a un peu boosté mon spectacle, mais sans plus. De toute façon, la proposition de ‘Nouvelle Star’ est arrivée bien après avoir calé ce spectacle. Tout au plus j’aurais un public nouveau pour ce récital. Après tout cela je vais me produire au théâtre dans une pièce musicale que j’ai co-écrit avec Thomas Le Douarec. Ce sera pour septembre 2005. J’y joue principalement la Marianne de la République dans un futur proche (la VIe République de 2037) où le Marais est un état gay indépendant.

Justement, vous n’êtes pas sans savoir que les gays apprécient votre personnage. Vous refusez l’étiquette réductrice de fille à pédés pour celle de diva (gay) que vous êtes. Heureuse de rejoindre Mylène, Sheila et Sylvie Vartan?
Je ne suis rien de tout cela. J’ai des amis gay, mais à bas les ghettos dans lesquels vivent les filles à pédés. Etre «icône» gay comme Chantal Goya ou Casimir, ce n’est pas être icône mais «conne». Je n’ai fait qu’un spectacle avec Ulrika et n’en suis pas arrivé au talent d’Almodovar, Arias ou Streisand. Par contre Ulrika Von Glott est une diva gay, sans aucun doute

Le Caprice de Marianne. Le 9 avril à Paris, le 4 mai à Lyon, le 25 à Toulouse, le 26 à Aix-les-Bains

Propos recueillis par Cédric Chaory
Photo : Francesca Montovani
Interview reproduite avec l’aimable autorisation d’IBnews.




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