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Rikki Beadle-Blair (Metrosexuality) reçoit CitéGay :

C’est par un beau soir d’Hiver que j’ai rendez-vous avec Rikki Beaddle-Blair, le créateur et acteur de Metrosexuality, la série qui explose tous les tabous … Dans ce café du Marais, qui diffuse la vidéo de la série sur un téléviseur, l’ambiance est très conviviale . Pendant que je prépare mes questions, l’interprète Catherine (que je remercie pour son aide) m’explique que Rikki est une vraie nature, drôle et généreux, tout comme à l’écran … Rikki finit par arriver, tout sourire, et s’installe, prêt à répondre à mes questions …

Tof : Bonjour Rikki et merci de me recevoir … Avant de commencer, As-tu coupé ton portable ?
(Rikki vérifie et sourit à ma plaisanterie , clin d’oeil à la série, qui est régulièrement ponctuée par les sonneries de téléphone des personnages, mais nous en reparlerons plus tard …)

Tof : Hé,hé, It was a joke ! Voyons, peux-tu me dire ce que tu faisais avant Metrosexuality ?
Rikki Beadle-Blair : (Rires) Tu veux la vérité … ? ou quelque chose de plus romantique ? J’étais comme Jean Genet … en prison ! Non plus sérieusement, j’ai plusieurs casquettes .. Je suis comédien, danseur, chanteur, compositeur, réalisateur … Je suis aussi l’auteur de scénarii, comme par exemple celui de StoneWall, un film que j’ai écrit vers 1985, et qui retrace la fameuse rebellion des homosexuels en Angleterre, à l’origine des Gay Prides …



Tof : Pourquoi as-tu créé Metrosexuality ?
Rikki Beadle-Blair : En fait c’est mon métier, puisque j’ écris principalement pour des films, radios, ou même des petits films pour la télévision . Il se trouve que je dirige également une compagnie de théâtre avec mes amis . Et on peut dire que Metrosexuality a été écrit pour ces amis avant tout …

Tof : Sont-ils tous gays ?
Rikki Beadle-Blair : Non, et d’ailleurs Gays ou Straights, bisexuels, transexuels, on s’en fout … Tous mes amis sont différents et éclectiques !

Tof : En fait, tu as voulu montrer qu’il pouvait y avoir une vraie vie de famille entre des personnes très différentes . Chaque personnage est complémentaire et chacun peut apporter quelque chose d’intéressant …
Rikki Beadle-Blair : Oui tout à fait, mes amis sont gays, straights, noirs, blancs, juifs, catholiques, chinois. Ils forment tous une famille réellement cohérente et solidaire . Dans Métrosexuality , les personnages jouent souvent le rôle qu’ils ont dans la vie … L’actrice qui joue ma soeur est aussi ma vraie soeur …

Tof : Les situations sont-elles autobiographiques où c’est un total produit de ton imagination ?
Rikki Beadle-Blair : Fifty-fifty ! C’est comme une salade … Un peu de réel, un peu d’imagination . Certaines choses me sont arrivées . Certaines autres sont des évènements qu’on m’a raconté . Il y aussi des trucs que j’ai vu ou que j’ai rêvé . Mais les rêves peuvent aussi révéler la réalité, n’est-ce pas ? Les rêves sont réellement importants pour moi . Par moment je me suis amusé à détourner la réalité pour en faire de la fiction et du fantasme …

Tof : On dirait que tu as pensé la série comme une comédie musicale … D’ailleurs elle aurait très bien pu faire l’objet d’une adaptation en ce sens …
Rikki Beadle-Blair : (sourire) Tu aimes la musique toi … ! Oui, si tu veux . En fait Metrosexuality est plein de choses à la fois : une comédie musicale, une comédie dramatique, un défilé de mode, un show-photos .

Tof : Une Bédé ?
Rikki Beadle-Blair : Oui définitivement ! Quand j’étais enfant j’en ai beaucoup lu . Je voulais être Superman, pour mettre des habits moulants par exemple (Rires)

Tof : D’ailleurs, le rythme de la série est très rapide … Tu as sans doute été pas mal influencé par une culture clip-vidéo ?
Rikki Beadle-Blair : Oui le clip-vidéo est le langage visuel d’aujourd’hui, par excellence ! Par ailleurs ma vie est vraiment rapide et très active : Toujours en train de faire quelque chose . Je vis ma vie comme une vidéo, sauf que j’appuie constamment sur le bouton Avance Rapide !

Tof : Et c’est toi qui a composé les chansons de la série …
Rikki Beadle-Blair : Tu les aimes ? (Rikki sort un cd de son sac) La B.O. sort en Mars 2003, en voici une copie !


– Sur la jaquette, je reconnais mon personnage préféré parmi les comédiens (blond évidemment !) –
Tof : Whaou Bambi ! It’s my « chouchou » you Know ?
Rikki Beadle-Blair : (Gros éclat de Rire) Oui, tout le monde l’aime beaucoup . Il chante Free To Be Lonely avec moi sur le CD !

Tof : Il y a un truc qui m’a frappé dans la série, ce sont les représentations « extrêmes » des parents . Tu montres aussi bien des parents très peace and love et presque envahissants avec leur fils Bambi, que des parents qui n’acceptent pas forcément l’homosexualité de leur fils . Où te situes-tu là-dedans ?
Rikki Beadle-Blair : C’était pour montrer que tous les enfants sont embarrassés par leurs parents . Ils ne sont jamais contents d’eux, ce qui représente une certaine gêne, voire une honte vis-à-vis d’eux .

Tof : L’inverse est vrai aussi, par exemple lorsque les parents veulent imposer un avenir à leurs enfants …
Rikki Beadle-Blair : Les familles, autant libérales soient-elles, ont toujours déjà un avenir prédéterminé pour leurs enfants . Oui, tous les parents font ça, et pas seulement les parents homophobes . Ils essaient toujours de contrôler leurs enfants . J’ai voulu montrer deux teenagers gays, avec des styles de vie très différents, car dans tous les shows télévisés, il y a un seul jeune gay, ce qui donne une représentation trop réductrice de l’adolescent gay … Dans Metrosexuality , j’ai voulu montrer deux amis avec une vie très différente et des parents assez opposés . De cette façon les jeunes gays qui verront la série, sauront qu’il n’y a pas une seule façon de vivre sa sexualité. Moi j’aime l’idée de la diversité !

Tof : Tu abordes le thème de la prévention de manière assez originale . D’abord parce qu’elle est décrite au sein d’un couple lesbien, et puis tout simplement parce que le moyen utilisé est une digue dentaire, qui peut être utilisé qu’on soit hétéro, Bi, Gay, Lesbienne ou Transgenre .
Rikki Beadle-Blair : C’était important pour moi de montrer que tout le monde est concerné par la prévention, et d’une manière amusante si possible ! Cela peut tout à fait être abordé de manière Relax !

Tof : Le thème général de la série, c’est le droit à la liberté . Mais pourtant les personnages me semblent prisonniers de leur mode de vie . Cela se voit aussi bien au niveau de leurs vêtements – ce sont de véritables fashion victims – que dans l’utilisation forcenée des téléphones portables .
Rikki Beadle-Blair : Oui, il y a sûrement une contradiction . Mais pour moi le mobile est plus une liberté qu’une contrainte . Il ne t’empêche pas de vivre, car tu peux parler en même temps que tu fais des trucs, aider un ami qui galère à des kilomètres par exemple …

Tof : Dis-moi, en faisant un parallèle avec les Chroniques de San Francisco, ton rôle c’est Madame Madrigal ? Tu aides tout le monde comme si c’était une mission !
Rikki Beadle-Blair : (Rikki éclate de rire) C’est exactement ça ! Mais je suis un peu comme ça dans la vie aussi …

Tof : Y aura-t-il une suite à Metrosexuality ?
Rikki Beadle-Blair : Je ne sais pas, mais je vais faire d’autres films . J’en prépare un actuellement et ton « chouchou » Bambi, en sera la star . Mais ce sera très différent : Un autre style de coupe de cheveu, d’autres vêtements, bref une histoire très éloignée de Metrosexuality . On y retrouvera aussi d’autres acteurs de la série …

Tof : Une question pour conclure . Le message que tu voudrais que les internautes de CitéGay retiennent en voyant Metrosexuality, ce serait quoi ?
Rikki Beadle-Blair : (silence d’une minute) Love Is Everything ! Le plus important c’est l’Amour !

Tof : Merci beaucoup de cet entretien très agréable Riffi … Et à Bientôt !
Rikki Beaddle-Blair : Si tu me fais une bise, je ferai la même chose de ta part à Bambi !

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Pacstualits 3

L’hebdo des Flamands roses du 13 dcembre 2002