Communiqu de presse le
23 novembre 2010
Les rsultats de l’tude
Iprex : un nouvel espoir pour la recherche en
prvention
Capotes ou
traitements, pourrons-nous un jour choisir ?
Et de deux ! Aprs les bons
rsultats cet t de l’essai CAPRISA (1) sur un gel vaginal base
d’antirtroviral, une nouvelle tude vient confirmer l’intrt des traitements
comme moyen de prvention. Cette fois-ci, il s’agit de prophylaxie
pr-exposition (PrEP), c’est–dire la prise d’antirtroviraux par voie orale
par des srongatifs dans un but prventif.
Rendus publics aujourd’hui, les rsultats trs attendus de l’essai
international Iprex, men dans 6 pays auprs de 2 499 gays, hommes ayant des
rapports sexuels avec d’autres hommes et transsexuelles, constituent la premire
dmonstration que la prise quotidienne de deux ARV (emtricitabine et tnofovir)
par des srongatifs peut leur permettre de se protger, au moins partiellement,
du VIH.
Pour autant, comme dans l’essai CAPRISA, cette efficacit
incontestable reste limite. En effet, dans cet essai, la rduction de la
transmission observe n’est que de 44 % dans le groupe des personnes traites
par rapport celles qui prenaient un placebo (un comprim ne contenant aucune
substance active). Les rsultats montrent par ailleurs que l’effet prventif est
d’autant plus important que la concentration en traitement retrouve dans le
sang est plus leve. Une telle stratgie suppose donc une prise des traitements
trs rgulire.
De quoi temprer notre enthousiasme.
Bien que ce rsultat de recherche soit porteur d’espoir, nous sommes
encore loin d’une mise disposition de la PrEP dans la vraie vie .
De plus, cette stratgie, si elle est intressante, prsente des
inconvnients : la contrainte d’un traitement continu pour des personnes
srongatives pose des problmes d’acceptabilit, de tolrance au long cours, et
de cot.
Pour AIDES, une stratgie de PrEP non plus quotidienne mais la
demande , prise juste avant et juste aprs les rapports sexuels, pourrait
rpondre une partie de ces inconvnients. En France, l’Agence nationale de
recherches sur le sida et les hpatites virales (ANRS) travaille sur un projet
d’essai valuant cette stratgie. Si cette tude est mene bien, nous saurons
peut-tre dans quelle mesure la PrEP peut s’inscrire dans la palette des outils
de prvention combine.
AIDES considre donc que les rsultats d’Iprex doivent encourager les
pouvoirs publics accroitre les financements de la recherche en
prvention.
En attendant, AIDES appelle la plus
grande prudence concernant l’utilisation sauvage d’ARV par des
srongatifs pour se protger du VIH.
(1) Voir notre communiqu de presse du 20 juillet 2010 la confrence de
Viennes : CAPRISA : pas fini !
