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Transmission du VIH : Ni coupable, ni victime





Communiqu du 30 aot 2010



La chanteuse allemande Nadja Benaissa a t condamne deux ans de
prison avec sursis jeudi pour avoir eu des rapports sexuels non protgs avec un
homme auquel elle aurait transmis le virus VIH du SIDA alors qu’elle se savait
sropositive. En France, un homme de 32 ans a t condamn mardi par la cour
d’appel de Rennes 3 ans de prison, dont six mois ferme, pour avoir transmis le
virus du sida sa compagne, alors qu’il se savait atteint par la maladie. Cet
homme avait t relax par le tribunal correctionnel de Saint-Malo en fvrier
2009. Il fait appel de cette dcision.


Ces condamnations deux jours d’intervalles, nous rappellent
malheureusement que le VIH n’est pas une maladie comme les autres. Aucune autre
maladie ne fait l’objet de tels procs. En tant qu’association de personnes
vivant avec le virus du sida, cette spcificit nous inquite.


Suite ces procs, des personnes se retrouvent en prison – heureusement
parfois avec sursis : or, on le sait depuis longtemps, la prison est
incompatible avec la prise en charge d’une infection aussi grave que le
VIH.


De plus, les personnes ont t condamnes parce qu’elles connaissaient leur
statut srologique. Le message qu’envoie la justice est donc : Ne vous faites
pas dpister, vous ne serez pas condamn . Une telle logique est incompatible
avec les impratifs de sant et de prise en charge.


Enfin, ces condamnations font peser sur les seules personnes sropositives
la responsabilit de la prvention, alors que celle-ci devrait tre pleinement
partage. Pourquoi les partenaires des condamnEs ont-ils/elles refus le
prservatif, ou dcid de l’abandonner avant d’avoir fait un dpistage commun ?
O sont, depuis le dbut de l’pidmie, les campagnes de prvention abordant les
questions de fidlit l’intrieur d’un couple, plus ou moins ancien, les
questions de confiance afin de lutter contre les fausses reprsentations qui
aboutissent ce type de drame ? Peut-on se dire que, mme si parler de sa
sropositivit devrait tre une tape ncessaire avant de retirer le
prservatif, les rejets et discriminations dont sont victimes les personnes
vivant avec le VIH encouragent le silence et le dni, et conduisent ces
situations ?


En pointant la responsabilit pnale d’une seule personne, les
condamnations dans ce type d’affaire empchent de poser la question des causes
fondamentales de ces drames et donc de travailler les modifier.


Certaines personnes dcouvrant leur sropositivit dcident de porter
plainte, c’est leur droit. Mais le traitement par la justice de la transmission
sexuelle du VIH est dangereux, pour toutes les raisons indiques. Pnaliser la
transmission du VIH n’enraye en rien la propagation de l’pidmie. Un rapport
sexuel se fait deux au minimum. La prvention et la responsabilit des actes
sexuels relvent donc de cette responsabilit partage. Le fait de se savoir
sropositif(ve) n’occulte en rien le dni de cette maladie. En tant
qu’association de personnes sropositives, nous ne pensons pas que le drame
d’une contamination par le VIH doive se rgler devant les tribunaux. La lutte
contre le sida n’a rien y gagner. La prvention est l’affaire de tous.
Sropositif comme srongatif.

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