Paris, le 7 dcembre 2011
Le Centre LGBT Paris IdF a prt une oreille attentive l’allocution
prononce Genve, devant l’ONU, mardi 6 dcembre, par Mme Clinton, Secrtaire
d’Etat amricaine, l’occasion de la Journe internationale des Droits Humains
qui clbre l’anniversaire de la Dclaration universelle des Droits de l’Homme
adopte en 1948.
Mme Clinton a pour ainsi dire, consacr l’intgralit de son discours,
la dfense des Droits Humains LGBT dans le monde.
Elle s’est engage avec
force et conviction mobiliser un soutien international en faveur de la
minorit invisible que constitue l’ensemble des personnes LGBT et
a affirm que ceci constituait une priorit pour la politique trangre de son
pays.
Elle a
dclar: .Enfin, aux hommes et aux
femmes LGBT de par le monde, je voudrais dire ceci : partout o vous vivez et
quelles que soient les circonstances de votre vie, que vous soyez connects un
rseau ou un groupe de soutien ou que vous vous sentiez isols et vulnrables,
sachez que vous n’tes pas seuls. Dans le monde entier, il y a des gens rsolus
vous soutenir et mettre un terme aux injustices et aux dangers que vous
rencontrez. .
Dans un long, convaincant et mme passionnant discours, elle a dnonc la
marginalisation, les discriminations et les violences subies par les lesbiennes,
les gays, les bisexuels et transgenres dans de nombreuses parties du
monde.
Elle a dclar que Les violences contre cette minorit ne sont pas
culturelles, mais criminelles et qu’tre Lesbienne Gay, Bi ou Trans ne devrait
jamais tre considr comme un crime.
Elle a annonc un plan
de lutte: . Washington, nous avons cr un groupe de travail au
dpartement d’tat pour soutenir et coordonner ce travail. nous allons fournir
chaque ambassade une panoplie d’outils qui l’aideront renforcer son action. En
outre, nous avons cr un programme qui offre un soutien d’urgence aux
dfenseurs des droits des personnes LGBT. Ce matin, Washington, le prsident
Obama a mis en place la premire stratgie conue par un gouvernement des
tats-Unis pour lutter contre les atteintes aux droits des personnes LGBT
l’tranger. . le prsident a demand tous les organismes fdraux engags
l’tranger de lutter contre la criminalisation du statut et du comportement
LGBT, de redoubler d’efforts afin de protger les rfugis et demandeurs d’asile
LGBT vulnrables, de s’assurer que notre aide trangre favorise la protection
des droits des LGBT, d’enrler des organisations internationales dans la lutte
contre les discriminations et de ragir rapidement aux abus commis contre les
personnes LGBT..
Il faudra bien sr que ces mesures soient efficientes, mesurables et
appliques de faon constante et universelle,mais d’ores et
dj, nous tenons saluer comme il se doit Mme Clinton pour la pertinence et la
force de ce discours engag dont nous reproduisons ci-dessous la
traduction.
Pour leCentre LGBT Paris
I-d-F,
Christine Le Doar, prsidente,
Traduction
du discours de Mme Clinton
.Aujourd’hui, je voudrais vous
parler du travail qui nous reste accomplir pour protger une catgorie de
personnes encore prives de leurs droits fondamentaux dans trop d’endroits
travers le monde d’aujourd’hui.
bien des
gards, elles forment une minorit invisible. Elles sont arrtes, tabasses,
terrorises, excutes mme. Beaucoup sont traites avec mpris et violence par
leurs compatriotes, tandis que les autorits charges de les protger dtournent
leur regard ou, trop souvent, participent aux mauvais traitements qui leur sont
infligs. Elles se voient prives des possibilits de travail et d’ducation,
chasses de leur foyer et de leur pays et contraintes de dissimuler leur nature,
voire de la nier, pour se protger.
Je parle
des homosexuels, des lesbiennes, des bisexuels et des transsexuels – des tres
humains ns libres et qui se sont vu donner, confrer l’galit et la dignit,
et qui ont le droit de les revendiquer. C’est bien l’un des derniers dfis de
notre poque en matire de droits de l’homme.
J’aborde
ce sujet sachant pleinement que le bilan de mon propre pays sur ce thme est
loin d’tre parfait. Jusqu’en 2003, c’tait encore un crime dans certains
endroits. Beaucoup d’Amricains LGBT ont t en butte des violences et au
harclement. Pour certains d’entre eux, y compris beaucoup de jeunes, le
harclement psychologique et l’exclusion font partie de leur quotidien. Les
tats-Unis, comme tous les pays, ont encore du pain sur la planche pour protger
les droits de l’homme sur leur territoire.
Je sais
bien que cette question est dlicate pour beaucoup de gens et que les obstacles
la protection des droits de l’homme de la communaut LGBT sont ancrs dans des
convictions personnelles, politiques, culturelles et religieuses profondes. Je
m’adresse donc vous avec respect, comprhension et humilit. Mme s’il n’est
pas facile de progresser dans cette voie, nous ne pouvons pas pour autant tarder
agir.
Dans cet
esprit, donc, je veux soulever les questions difficiles et importantes
auxquelles nous devons nous attaquer ensemble pour parvenir un consensus
mondial qui tienne compte des droits fondamentaux de tous les membres de la
communaut LGBT, en tous lieux.
La
premire question touche le cour du sujet. D’aucuns avancent que les droits des
homosexuels et les droits de l’homme sont deux affaires spares et distinctes.
En fait, ils ne font qu’un.
videmment, il y a 60 ans, les gouvernements qui rdigrent et adoptrent
la Dclaration universelle des droits de l’homme n’avaient pas rflchi la
manire dont elle s’appliquait la communaut
LGBT.
Ils
n’avaient pas pens non plus la manire dont elle s’appliquait aux populations
autochtones ou aux enfants ou aux handicaps ou aux autres groupes
marginaliss.
Or au
cours des 60 dernires annes, nous avons fini par comprendre que les membres de
ces groupes avaient droit la pleine mesure de la dignit et des droits parce
que, au mme titre que tout le monde, ils partagent une humanit
commune.
Cette
prise de conscience ne s’est pas produite du jour au lendemain. Elle a volu au
fil du temps et, ce faisant, nous avons compris que nous honorions des droits
qui avaient toujours exist, au lieu d’en crer de nouveaux ou spcialement pour
ces personnes. Tout comme le fait d’tre une femme ou d’appartenir une
minorit raciale, religieuse, tribale ou ethnique, le fait d’tre LGBT ne vous
rend pas moins humain. Voil pourquoi les droits des homosexuels sont des droits
de l’homme, et les droits de l’homme ceux des homosexuels.
Les droits
de l’homme sont bafous quand des gens sont battus ou tus en raison de leur
orientation sexuelle, ou parce qu’ils ne se conforment pas aux normes
culturelles imposant ce quoi les hommes et les femmes doivent ressembler ou
comment ils doivent se comporter. Les droits de l’homme sont bafous quand des
gouvernements dclarent l’homosexualit illgale ou laissent impunis ceux qui
font du mal aux homosexuels. Les droits de l’homme sont bafous quand des
lesbiennes ou des transsexuelles sont soumises des viols dits de correction ou
qu’elles se font infliger des traitements hormonaux, quand des homosexuels se
font assassiner aprs des appels publics la violence contre eux ou quand ils
sont contraints de fuir leur pays et de demander l’asile ailleurs pour avoir la
vie sauve.
Et les
droits de l’homme sont bafous quand des soins d’importance vitale sont refuss
des personnes parce qu’elles sont homosexuelles, ou quand l’accs gal la
justice leur est refus parce qu’elles sont homosexuelles ou quand la place
publique leur est interdite parce qu’elles sont homosexuelles. Peu importe notre
aspect, nos origines ou notre identit : nos droits fondamentaux et la dignit
humaine nous appartiennent tous.
La seconde
question est celle de savoir si l’homosexualit est le fait d’une rgion
particulire du monde. Certaines personnes semblent penser qu’il s’agit d’un
phnomne occidental et que, partant, ceux qui vivent en dehors de l’Occident
ont un motif pour le rejeter. En ralit, les homosexuels naissent et ont leur
place dans toutes les socits du monde. Ce sont des gens de tous ges, de
toutes races et de toutes religions. Ils sont mdecins et enseignants,
agriculteurs et banquiers, soldats et athltes. Que nous le sachions ou non ou
que nous le reconnaissions ou non, ce sont des membres de notre famille, nos
amis et nos voisins. tre gay n’est pas une invention occidentale. C’est une
ralit de l’humanit.
Et
protger les droits de l’homme de tous les gens, gays et htrosexuels, n’est
pas le seul fait des gouvernements occidentaux. La constitution de l’Afrique du
Sud, rdige aprs le dmantlement de l’apartheid, protge l’galit de tous
les citoyens, y compris des homosexuels. En Colombie et en Argentine, les droits
des gays bnficient galement de la protection de la loi. Au Npal, la Cour
suprme a dcrt que l’galit des droits s’appliquait aux citoyens LGBT. Le
gouvernement de la Mongolie s’est engag faire adopter de nouvelles lois
contre la discrimination envers les homosexuels.
D’aucuns
s’inquitent que la protection des droits de l’homme de la communaut LGBT ne
soit un luxe que seules les nations riches peuvent se permettre. Mais en fait,
quel que soit le pays, il y a un prix payer quand on ne protge pas ces
droits, quand la maladie et la violence cotent la vie des individus tant gays
qu’htrosexuels, quand des voix et des opinions sont rduites au silence alors
qu’elles pourraient enrichir les communauts, et quand des projets d’entreprise
ne se concrtisent jamais parce que le hasard veut que leurs auteurs soient
gays.
Des cots
sont assums chaque fois qu’un groupe est trait en infrieur, qu’il s’agisse de
femmes, de minorits raciales ou religieuses, ou de gays, de lesbiennes, de
bisexuels ou de transgenres. L’ancien prsident Mogae du Botswana a rcemment
not qu’aussi longtemps que les individus LGBT seraient relgus dans l’ombre,
il ne saurait y avoir de programme de sant publique efficace contre le VIH et
le sida. Et cela est tout aussi vrai par rapport aux autres
dfis.
Le
troisime problme, et peut-tre celui qui est le plus difficile, est celui des
valeurs religieuses ou culturelles dans lesquelles certains se drapent pour
bafouer ou pour ne pas protger les droits des LGBT. Cela n’est gure diffrent
de la justification invoque pour les pratiques violentes exerces l’gard des
femmes telles que les crimes d’honneur, l’immolation des veuves ou la mutilation
gnitale fminine. Certains dfendent encore ces pratiques dans le cadre des
traditions culturelles, mais la violence contre les femmes n’est pas culturelle
: elle est criminelle – de mme, l’esclavage qui autrefois tait justifi au nom
de Dieu est maintenant honni comme il se doit en tant que violation immorale des
droits de l’homme.
Dans
chacun de ces cas, nous avons appris qu’aucune pratique ou tradition ne peut
clipser les droits de l’homme qui nous appartiennent
tous.
Et cela
s’applique aussi aux LGBT, qu’il s’agisse de la violence qui leur est inflige,
de la criminalisation de leur statut ou comportement, de leur expulsion de leur
famille et de leur communaut, ou de l’acceptation tacite ou explicite de leur
excution.
Il est bon
de noter videmment qu’il est rare qu’une tradition culturelle ou un
enseignement religieux s’avre incompatible avec la protection des droits de
l’homme. En effet, notre religion et notre culture sont sources de compassion et
d’inspiration l’gard de nos concitoyens de toute la plante. Ceux qui ont
invoqu la religion pour justifier l’esclavage n’taient pas les seuls
l’invoquer : ceux qui ont voulu abolir l’esclavage l’ont invoque
aussi.
Et gardons
l’esprit le fait que notre engagement protger la libert de religion et
dfendre la dignit de la communaut LGBT mane d’une mme source. Pour la
plupart d’entre nous, la foi et la pratique religieuses nous donnent un sens et
une identit, et sont fondamentales notre personne. De mme, pour la plupart
d’entre nous, les liens d’affection et de famille que nous forgeons nous donnent
galement un sens et une identit, et notre attachement d’autres reflte notre
pleine nature humaine. Car cette exprience humaine est universelle et les
droits de l’homme sont universels et identiques dans toutes les religions et
toutes les cultures.
Le
quatrime aspect est la leon que l’histoire nous a apprise eu gard la
ralisation de progrs pour garantir les droits de tous. Le progrs commence par
un dbat honnte. D’aucuns diraient, et pensent, que tous les gays sont des
pdophiles, que l’homosexualit est une maladie que l’on peut attraper ou qui
peut tre gurie, ou encore que les gays peuvent recruter d’autres personnes
pour devenir gays leur tour.
Eh bien,
ces notions sont tout simplement errones. Mais elles ne disparatront pas si on
feint d’ignorer ceux qui les avancent ou les acceptent sans les inviter parler
de leurs craintes et de leurs inquitudes. Personne n’a jamais cess d’tre
convaincu d’une chose parce qu’on l’y contraignait. Les droits de l’homme
universels comprennent la libert d’expression et la libert de conviction, mme
si par nos paroles et nos croyances nous dnigrons l’humanit des autres.
Cependant, bien que nous soyons tous libres de croire en tout ce que nous
voulons, nous ne pouvons pas faire tout ce que nous voulons – pas dans un monde
o nous protgeons les droits de l’homme de tout un
chacun.
Il faudra
plus qu’un discours pour parvenir une entente sur toutes ces questions. Il
faudra une conversation. En fait, il faudra toute une suite de conservations,
qui se tiendront dans des forums grands et petits, et il faudra faire preuve de
bonne volont pour lancer un dialogue sur la base des diffrences profondes
entre les croyances, au lieu de d’viter de l’entamer. Mais le progrs provient
aussi des changements dans les lois. Dans de nombreux endroits, y compris dans
mon pays, les protections juridiques ont prcd, et non suivi, le respect
gnralis des droits. Les lois nous enseignent certaines choses. Les lois qui
sont discriminatoires valident d’autres discriminations ; les lois qui exigent
des protections gales renforcent l’impratif moral de l’galit. Et souvent,
dans la pratique, il faut que les lois changent avant que la crainte du
changement ne se dissipe.
Un grand
nombre de mes concitoyens ont cru que le prsident Truman avait eu tort
d’ordonner la dsgrgation raciale de nos forces armes. Ils soutenaient
qu’elle minerait la cohsion de nos units
militaires.
Et ce
n’est qu’aprs qu’il l’eut mise en ouvre que nous avons vu comment cette
dsgrgation a renforc le tissu de notre socit de nombre de faons que mme
les partisans de cette initiative n’avaient pas
envisages.
De la mme
manire, certains dans mon pays s’inquitaient de l’abrogation de la politique
de l’arme de ne rien demander, ne rien dvoiler [ Don’t ask, don’t tell
], craignant un effet ngatif sur nos forces armes. Aujourd’hui, le commandant
du Corps des marines, qui tait l’un des adversaires les plus farouches de cette
abrogation, a reconnu que ses craintes taient sans fondement et les marines ont
adopt le changement.
Enfin, le
progrs dcoule de notre volont de nous mettre la place de quelqu’un d’autre.
Nous devons nous demander : Que ressentirais-je si c’tait un dlit d’aimer la
personne que j’aime ? Que ressentirais-je si je faisais l’objet de
discrimination pour un aspect de ma personne que je ne peux pas changer ? Le
dfi de rpondre ces questions s’impose nous tous alors que nous nous
penchons sur nos croyances les plus profondes, alors que nous cherchons faire
preuve de tolrance et de respect pour la dignit de toutes les personnes et que
nous tendons la main avec humilit ceux avec lesquels nous sommes en dsaccord
dans l’espoir d’arriver une meilleure entente.
Et la
cinquime et dernire question est de savoir comment nous pouvons faire notre
part pour encourager le monde respecter les droits de l’homme de toutes les
personnes, y compris les LGBT. Il est vrai que les individus LGBT doivent
prendre la tte de ces efforts, comme un grand nombre d’entre vous l’ont dj
fait. Leur savoir et leurs expriences sont inestimables, et leur courage, une
inspiration. Nous connaissons les noms de ces militants et militantes gays,
lesbiennes, bisexuels et transgenres courageux qui ont littralement sacrifi
leur vie cette cause, et il y a beaucoup d’autres dont les noms ne seront
jamais connus.
Mais
souvent, ceux qui sont privs de leurs droits sont les moins capables de
raliser les changements qu’ils souhaitent. En agissant seules, les minorits ne
peuvent jamais devenir la majorit qui peut apporter le changement
politique.
Donc,
quand n’importe quelle catgorie humaine est mise en marge de la socit, nous
ne pouvons pas rester les bras croiss. Chaque fois qu’un obstacle au progrs a
t limin, il l’a t grce la coopration de gens situs des deux cts de
la barrire. Dans la lutte pour les droits des femmes, le soutien des hommes
demeure crucial. La lutte pour l’galit raciale a compt sur les contributions
des peuples de toutes les races. Combattre l’islamophobie ou l’antismitisme est
une tche qui incombe aux adeptes de toutes les confessions. Et cela est vrai
aussi, s’agissant de cette lutte pour l’galit.
En
revanche, lorsque nous voyons les droits de l’homme refuss ou bafous et que
nous n’agissons pas, nous transmettons le message ceux qui les refusent ou les
bafouent qu’ils n’ont pas subir les consquences de leurs actes, et ils
persvrent.
Mais
lorsque nous passons l’action, nous transmettons un message moral puissant.
Ici, Genve, la communaut internationale a agi cette anne pour renforcer le
consensus sur les droits de l’homme des gays, lesbiennes, bisexuels et
transgenres. Au Conseil des droits de l’homme, en mars, 85 pays de toutes les
rgions du monde ont appuy une dclaration appelant mettre fin la
criminalisation (des LGBT) et la violence contre les personnes en raison de
leur orientation et leur identit sexuelles. Aux sessions suivantes du conseil
en juin, l’Afrique du Sud a parrain un projet de rsolution sur la violence
l’gard des LGBT. Sa dlgation s’est exprime loquemment sur l’exprience de
la lutte pour l’galit et l’indivisibilit humaines en Afrique du Sud. Lorsque
la mesure fut adopte, elle devint la toute premire rsolution des Nations
unies reconnatre les droits de l’homme des gays dans le monde
entier.
l’Organisation des tats amricains cette anne, la Commission interamricaine
des droits de l’homme a cr une unit sur les droits des personnes LGBT – une
tape qui conduira, du moins nous l’esprons, la cration d’un rapporteur
spcial. Maintenant, nous devons aller plus loin et travailler ici et dans
chaque rgion du monde en vue de mobiliser davantage de soutien en faveur des
droits de la communaut LGBT.
Aux
dirigeants des pays o des gens se font emprisonner, battre, voire excuter
parce qu’ils sont gays, je vous demande de considrer ceci : le leadership, par
dfinition, signifie que l’on doit guider son peuple lorsque les circonstances
le veulent. Cela signifie que l’on doit monter au crneau pour dfendre la
dignit de tous les citoyens et pour persuader son peuple de faire de mme. Cela
signifie que l’on doit faire en sorte que tous les citoyens soient traits comme
des gaux devant la loi, parce que – soyons clairs – je ne dis pas que les
homosexuels ne peuvent pas commettre ou ne commettent pas de crimes, ils le
peuvent et ils le font, tout comme les htrosexuels. Et quand ils le font, ils
doivent en rpondre devant la justice. Mais cela ne devrait jamais tre un crime
d’tre gay.
Aux
peuples de toutes les nations, je dis que la dfense des droits de l’homme est
l’une des responsabilits qui vous incombent vous galement. La vie des gays
est faonne non seulement par des lois, mais aussi par la manire dont les
traitent, chaque jour, leur famille et leurs voisins.
Eleanor
Roosevelt, qui a tant fait pour promouvoir les droits de l’homme dans le monde
entier, a dclar que ces droits commencent dans des lieux familiers, prs de
chez soi : dans les rues o les gens vivent ; dans les coles qu’ils
frquentent, dans les usines, dans les fermes et dans les bureaux o ils
travaillent. Ces lieux constituent votre domaine. Par la faon dont vous y
agirez, par les idaux que vous y dfendrez, vous pourrez dterminer si les
droits de l’homme y rgneront.
Enfin, aux
hommes et aux femmes LGBT de par le monde, je voudrais dire ceci : partout o
vous vivez et quelles que soient les circonstances de votre vie, que vous soyez
connects un rseau ou un groupe de soutien ou que vous vous sentiez isols
et vulnrables, sachez que vous n’tes pas seuls. Dans le monde entier, il y a
des gens rsolus vous soutenir et mettre un terme aux injustices et aux
dangers que vous rencontrez.
C’est
certainement vrai pour mon pays. Vous avez un alli dans les tats-Unis
d’Amrique, et il y a des millions d’Amricains que vous pouvez compter parmi
vos amis.
Le
gouvernement Obama dfend les droits des personnes LGBT dans le cadre de sa
politique globale des droits de l’homme : c’est une priorit de notre politique
trangre. Dans nos ambassades, nos diplomates expriment leur proccupation au
sujet de lois et de cas particuliers et s’emploient avec divers partenaires
renforcer la protection des droits universels de toute
l’humanit.
Washington, nous avons cr un groupe de travail au dpartement d’tat pour
soutenir et coordonner ce travail et, dans les mois venir, nous allons fournir
chaque ambassade une panoplie d’outils qui l’aideront renforcer son action.
En outre, nous avons cr un programme qui offre un soutien d’urgence aux
dfenseurs des droits des personnes LGBT.
Ce matin,
Washington, le prsident Obama a mis en place la premire stratgie conue par
un gouvernement des tats-Unis pour lutter contre les atteintes aux droits des
personnes LGBT l’tranger. S’appuyant sur les efforts en cours au dpartement
d’tat et dans l’ensemble du gouvernement, le prsident a demand tous les
organismes fdraux engags l’tranger de lutter contre la criminalisation du
statut et du comportement LGBT, de redoubler d’efforts afin de protger les
rfugis et demandeurs d’asile LGBT vulnrables, de s’assurer que notre aide
trangre favorise la protection des droits des LGBT, d’enrler des
organisations internationales dans la lutte contre les discriminations et de
ragir rapidement aux abus commis contre les personnes
LGBT.
Je suis
galement heureuse d’annoncer que nous lanons un nouveau fonds mondial pour
l’galit, qui appuiera l’ouvre des organisations de la socit civile qui
travaillent sur ces questions travers le monde. Ce fonds les aidera
recueillir des informations qui leur permettront de mieux cibler leurs activits
de sensibilisation, apprendre se servir des lois existantes, grer leur
budget, former leur personnel et crer des partenariats avec des
associations fminines et d’autres groupes de dfense des droits de la personne.
Nous avons vers plus de 3 millions de dollars dans le dmarrage de ce fonds, et
nous avons bon espoir que d’autres se joindront nous pour le
soutenir.
Les hommes
et les femmes – dont certains sont ici aujourd’hui avec nous – qui dfendent les
droits de la communaut LGBT dans des endroits hostiles, sont des tres
courageux et dvous, qui mritent toute l’aide que nous pouvons leur donner.
Nous savons que le chemin parcourir ne sera pas facile. Une grande partie du
travail reste faire.
Mais
beaucoup d’entre nous ont vu de premire main comment le changement peut
survenir rapidement. Dans notre vie, les attitudes envers les homosexuels dans
de nombreux endroits ont t transformes. Beaucoup de gens, et j’en suis, ont
approfondi leurs propres convictions sur ce sujet, au cours des annes o nous y
avons rflchi davantage, engag des dialogues et des dbats, et tabli des
relations personnelles et professionnelles avec des personnes qui sont
homosexuelles.
Cette
volution est manifeste dans de nombreux endroits. Pour en citer un exemple, la
Haute Cour de Delhi a dpnalis l’homosexualit en Inde il y a deux ans,
dclarant, et je cite : S’il existe un principe dont on peut dire qu’il
apparat en filigrane dans la Constitution indienne, c’est celui de l’inclusion.
Je suis
persuade que l’appui aux droits des LGBT ne cessera de crotre car, pour de
nombreux jeunes, l’affaire est simple : toute personne mrite qu’on la traite
avec dignit et que ses droits de l’homme soient respects, peu importe qui elle
est et qui elle aime.
Il y a une
expression qu’on emploie aux tats-Unis pour exhorter les autres soutenir les
droits de l’homme : soyez du bon ct de l’histoire. L’histoire des tats-Unis
est celle d’une nation qui a maintes fois d faire face l’intolrance et
l’ingalit. Nous avons eu une guerre civile brutale au sujet de l’esclavage.
D’un bout du pays l’autre, des citoyens ont organis des campagnes visant
faire reconnatre les droits des femmes, des peuples autochtones, des minorits
raciales, des enfants, des handicaps, des immigrs, des travailleurs, et de
bien d’autres encore. Et la marche vers l’galit et la justice s’est
poursuivie. Ceux qui prconisent d’largir le cercle des droits de l’homme ont
toujours t du bon ct de l’histoire, et l’histoire leur rend hommage. Ceux
qui ont essay de restreindre les droits de l’homme ont eu tort, et l’histoire
reflte cela galement.
Je sais
que les ides que j’ai partages aujourd’hui se rapportent des questions sur
lesquelles les opinions sont encore en volution. Comme il est arriv tant de
fois auparavant, l’opinion va converger, une fois de plus, avec la vrit, la
vrit immuable selon laquelle tous les tres humains naissent libres et gaux
en dignit et en droits.
Nous
sommes appels, une fois de plus, concrtiser les prceptes de la Dclaration
universelle. Rpondons cet appel. Soyons du bon ct de l’histoire – pour
notre peuple, pour notre nation et pour les gnrations futures dont l’existence
sera faonne par le travail que nous faisons aujourd’hui.
Je
m’adresse vous pleine d’espoir et de confiance qu’aussi longue que soit la
route, nous allons la parcourir ensemble, et aboutir.
Je vous
remercie.
Centre Lesbien, Gai, Bi &Trans. de Paris et Ile-de-France 61 / 63
Rue Beaubourg
75003 Paris
Accueil:01 43 57 21 47 Administration:01 43
57 75 95
Site Internet:http://www.centrelgbtparis.
Membre de l’ILGA-Europe, de l’Inter- LGBT et du
SNEG
Association but non lucratif Loi 1901,dclare au J.O. le 7 avril 1993
Agrment ministriel au titre de la Jeunesse et de l’Education Populaire
depuis le 11 juin 1999
L’association est soutenue par la
Mairie de Paris, Sidaction, le GRSP IDF,la Rgion IDF
