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Royaume-Uni : un bébé confié à un couple gay contre sa mère

C’est la triste histoire, de plus en plus banale, d’un bébé ayant fait l’objet d’un contrat entre une mère célibataire et l’un de ses amis, gay. Sauf qu’à la naissance, l’ami se sent un peu plus qu’un donneur de sperme, et son compagnon souhaite aussi être appelé «papa».

Fin avril, la justice britannique a décidé de retirer la garde de la fillette de 15 mois à sa mère, pour la confier au couple homosexuel, plus aisé. À la mère, jugée «apte à bien s’occuper de sa fille», mais accusée d’allaiter son enfant pour «manipuler» la justice, la Haute Cour britannique n’a accordé que deux heures de visite, une semaine sur deux, sous surveillance. Contactée par cette jeune femme, ADF International, une association de juristes «défendant la liberté religieuse, le mariage et la famille» vient de déposer une requête à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

La jeune femme, qui connaissait cet ami depuis vingt-cinq ans, lui a proposé d’avoir un enfant avec une insémination artificielle. Les deux parties, selon l’association ADF, avaient passé un accord: elle serait celle qui élèverait le bébé, et il ne jouerait qu’un rôle secondaire. Mais quatre jours après la naissance, les deux hommes déposent une demande de reconnaissance parentale et mandatent un avocat pour menacer d’une procédure. Ils prétendent que la maman n’était en fait qu’une mère porteuse, qu’ils se sont entendus avec elle sur le fait que l’enfant vive avec eux et qu’elle ne joue qu’un rôle mineur.

    «Ce jugement suggère aussi des commentaires homophobes. Mais cette femme ne peut être homophobe puisqu’elle était amie avec cet homme depuis vingt-cinq ans!»
    Me Robert, avocat de la mère

Pendant toute la longue bataille judiciaire, précise Me Robert Clarke, avocat chez ADF International, la jeune femme s’est arrangée pour que l’enfant continue à voir son père biologique, environ trois jours par semaine, pour lesquels elle donnait des biberons de son propre lait. Mais à l’issue de la dernière audience, la juge de la Haute Cour britannique a séparé l’enfant de sa mère, accordant la pleine responsabilité parentale et la garde de l’enfant au couple de même sexe. Elle n’a concédé à la mère que deux heures de visite sous surveillance, s’offusque Me Clarke, au motif qu’un temps plus long plongerait l’enfant dans «la confusion à propos de ses responsables réels». Elle a aussi imposé à la mère de ne plus s’exprimer en public pendant plusieurs mois.

«On ne comprend rien à ce jugement! lance Me Clarke. La juge a rédigé des conclusions que nous réprouvons.» Curieusement, le jugement évoque le fait que la mère avait utilisé l’allaitement de sa fille comme un «outil» pour manipuler la cour et démontrer sa «proximité prétendue» avec le bébé. «Il suggère aussi des commentaires homophobes, poursuit l’avocat. Mais cette femme ne peut pas être homophobe, puisqu’elle était amie avec cet homme depuis vingt-cinq ans! Elle refuse juste que son enfant appelle « papa » le partenaire de son père biologique.»

Pour ADF International, «cette affaire est importante, même au-delà de ce cas particulier, car toute mère a droit à une vie de famille!» «Comment la rupture du lien entre un enfant et sa mère ou son père peut-il être jugé dans l’intérêt de l’enfant?, s’indigne Me Clarke. Nous estimons que cette juge est allée trop loin, et espérons que la CEDH sera d’accord.»

Source : Le Figaro




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