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Homophobie – une exposition vandalisée à Toulouse

Elle n’était visible que depuis lundi dernier : une exposition photo contre l’homophobie installée en plein air à Toulouse (Haute-Garonne) a été vandalisée dans la soirée de vendredi, à coups de tags homophobes et d’affiches arrachées.

Disposées tout autour du Grand Rond, un parc au centre de la ville, les ouvres du photographe Olivier Ciappa montrent des anonymes et des célébrités dans des situations de couples de même sexe. Intitulé «Les Couples de la République», son projet avait été affiché dans la ville avec l’accord de la mairie, et à la demande de l’association LGBT L’autre cercle, qui fête ses 10 ans cette année, et qui va porter plainte.

Les faits se sont produits vers minuit vendredi soir, selon un témoin de la scène, Frédéric Reverdy, qui a ensuite alerté la police et l’artiste. «On rentrait de dîner, on habite juste à côté, a-t-il raconté à Libération, quand on a vu des jeunes jeter les panneaux près d’une poubelle».

«On est allés les interpeller, il y avait cinq hommes et une femme, âgés de 18-20 ans, portant des baskets, sans signe politique distinctifs donc. Ils ont expliqué qu’ils n’acceptaient pas la promotion de ce style de vie. « C’est surtout pour que les enfants ne le voient pas », nous ont-ils dit.»

La tension monte : les jeunes prétendraient ne pas être homophobes, puisqu’ils ont eux-mêmes des amis homosexuels. Puis «ils nous ont dit qu’ils se définissaient comme chrétiens, catholiques, qu’ils défendaient les valeurs millénaires de la France.» Ils finissent par partir, et Frédéric Reverdy récupère les panneaux démontés pour les rendre le lendemain à la mairie. Cette dernière les a remises, et va en imprimer de nouveaux exemplaires qui doivent être exposés à partir de lundi, selon Eric Raynier, de l’association L’Autre cercle.

Pas une première

Ce samedi, Olivier Ciappa a publié sur Facebook un message en liant cette attaque au contexte politique et électoral : «cette violence intervient à deux jours des élections. A deux jours d’un futur succès presque assuré aux régionales du FN. Ce même FN qui vient quand même d’annoncer vouloir supprimer l’intégralité des subventions aux associations LGBT s’ils étaient élus».

L’acte n’a pas été revendiqué par une organisation, mais Eric Raynier a expliqué à Libération que la mairie avait reçu des «pressions» les derniers jours. Contactée en début d’après-midi, la mairie n’a pas encore retourné notre appel.

Apparaissant sur une des photos visées, l’ancienne ministre Roselyne Bachelot a exprimé sa solidarité avec l’artiste sur Twitter.

Egalement montré entre autres à Bordeaux et Paris, ce travail d’Olivier Ciappa avait déjà été victime, dans la capitale, de dégradations homophobes. C’était en juin 2013 ; une manifestation avait alors été organisée.

«C’est le seul pays où l’expo est présentée où il y a des saccages», souligne Olivier Ciappa, tandis qu’Eric Raynier dresse ce constat : «Après le mariage pour tous, on nous a dit ça y est, c’est bon, c’est réglé. Mais nous, il nous semblait bien que ça n’était pas encore réglé, cette histoire.»

Source : Liberation



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