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Sida – le vieillissement accéléré des seniors séropositifs

Avancer en âge est une source d’inquiétude pour la grande majorité des seniors concernés, selon les résultats préliminaires d’une enquête de l’Observatoire SIS (Santé Info Solidarité) réalisée cette année auprès d’un échantillon de 194 sujets âgés d’au moins 40 ans. Leurs craintes portent sur l’accès aux maisons de retraite, le vieillissement accéléré, la précarité, l’isolement et une sexualité réduite. En moyenne, les participants à cette enquête vivent depuis 18 ans avec le VIH (22 ans pour les femmes et 16,5 ans pour les hommes). La quasi-totalité est sous traitement antirétroviral depuis 12,5 ans en moyenne et moins d’un sur dix a une charge virale (quantité de virus dans le sang) détectable ou fluctuante, résume Mathilde Coudray, chargée d’études SIS.

Le VIH entraîne un vieillissement du cerveau, des reins, du foie.

L’infection VIH est devenue « une maladie chronique » qui s’accompagne d' »un vieillissement accéléré », souligne à cette occasion la Dr Valérie Martinez-Pourcher du service maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Les « co-morbidités  » (hypertension, diabète, maladies cardiovasculaires…) sont plus fréquentes et apparaissent plus tôt que dans la population générale séronégative, relève-t-elle.

« Cette sénescence accélérée est liée à plusieurs facteurs : traitements qui avaient été administrés, un effet probablement direct du virus lui-même et surtout une inflammation chronique délétère pour les cellules et qui entraîne un vieillissement du cerveau, des reins, du foie », détaille pour sa part le Pr Gilles Pialloux, spécialiste du Sida à l’hôpital Tenon de Paris. Classiquement, une personne séropositive depuis plusieurs dizaines d’années, qui a 55 ans, fait dix ans de plus sur le plan métabolique et dans son apparence physique, explique-t-il.

Une espérance de vie qui a drastiquement augmentée en 25 ans

Mais « l’espérance de vie actuellement d’une personne nouvellement dépistée, prise en charge précocement et qui suit bien son traitement, se rapproche de celle d’une personne négative, tous facteurs de risque confondus (tabac, alcool…), ajoute le Pr Pialloux. Il y a 25 ans, la moitié des patients décédaient dans les onze mois suivant une infection opportuniste (infections diverses profitant de l’affaiblissement des défenses immunitaires par le Sida, ndlr) », rappelle-t-il.

Le Pr Pialloux plaide ainsi pour une prévention et un dépistage ciblés sur ces seniors. D’autant que passé 50 ans, le risque est plus grand d’être contaminé par le VIH, en raison par exemple de la fragilité du col chez la femme. Ces spécialistes évoquent même des séropositivités détectées chez des personnes de 80 ans.

Source : Sciences et Avenir




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