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Le Truvada, traitement préventif du VIH, reçoit le feu vert de Touraine

Alors qu’approche la journée mondiale de lutte contre le sida[3], programmée chaque année le 1er décembre, la ministre de la Santé Marisol Touraine vient de se dire favorable à l’utilisation de l’antirétroviral Truvada en traitement préventif contre le VIH.

S’exprimant dans le cadre de l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2016, elle a précisé que la recommandation temporaire d’utilisation (RTU), qui permet d’utiliser un médicament en dehors des champs de prescription prévus par son autorisation de mise sur le marché (AMM), devrait être publiée «probablement au cours de la première quinzaine de décembre». Le traitement, dont les effets sont «probants» pour réduire les contaminations, pourra ainsi être prescrit individuellement aux personnes identifiées comme étant à haut risque. Il serait pris en charge à 100% «au début de l’année 2016», a-t-elle ajouté.

Pas un substitut du préservatif

Le Truvada est une combinaison d’antirétroviraux du laboratoire américain Gilead qui a été mise sur le marché en 2005 en tant que traitement pour les malades du sida. Il s’est ensuite avéré que, pris quotidiennement ou même quelques heures avant et après une relation sexuelle, il permettait à des personnes saines de réduire très fortement le risque d’être contaminées par le VIH. Ce traitement est relativement onéreux (500 euros la boîte de 30 comprimés).

Le Truvada «ne doit pas se substituer au préservatif», a rappelé Marisol Touraine. «Mais il permet de répondre à des situations dans lesquelles le préservatif ne trouve pas sa place, ou de répondre à des personnes qui ne peuvent pas, pour différentes raisons, en avoir un usage systématique, alors que ces personnes évoluent au sein de groupes où la prévalence et l’incidence du VIH est élevée». Elle a souligné qu’il y avait «urgence à agir» dans le groupe des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, «le seul groupe au sein duquel le nombre des nouvelles contaminations au VIH ne baisse pas».

«Immense satisfaction»

La position de Marisol Touraine va dans le sens de ce que recommandent de nombreux experts. Dans un rapport remis à Marisol Touraine début octobre, une équipe conduite par le spécialiste du sida Philippe Morlat (CHU de Bordeaux) avait recommandé le Truvada comme traitement préventif pour les personnes à «haut risque» (homosexuels masculins, travailleurs du sexe, consommateurs de drogues injectables). Un mois plus tard, ce sont des scientifiques de l’ANSM qui reprenaient les mêmes conclusions. Les États-Unis autorisent déjà le Truvada [4]à cette fin depuis 2012.

En France où, selon l’association AIDES, plus de 500 personnes découvrent chaque mois leur séropositivité au VIH, les associations antisida et gay réclamaient depuis des mois l’autorisation de ce traitement préventif encore appelé «PrEP» pour «prophylaxie préexposition». Aurélien Beaucamp, président d’AIDES, a fait part de son «immense satisfaction» dans un communiqué lundi soir. «Ce nouvel outil (…) pourrait révolutionner la prévention du VIH», écrit-il. L’agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), qui a conduit un essai clinique déterminant pour évaluer l’intérêt du Truvada en prophylaxie, Ipergay, salue également «un pas décisif dans la lutte contre le sida». «L’étude ANRS IPERGAY a montré chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes qu’une stratégie de PrEP à la demande (au moment de l’exposition aux risques) réduisait de 86% le risque d’être infecté[5] comparativement à un groupe prenant un placebo», rappelle un communiqué de l’agence.

Source : Le Figaro




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