Le SNEG dénonce le recours devant le Conseil d’Etat déposé par le maire divers droite de Lisses, Thierry Lafon, pour empêcher l’installation d’un lieu de rencontres homosexuelles dans une zone artisanale de sa commune. La mairie invoque des problèmes de sécurité. La procédure traîne depuis 4 ans.
Quatre ans de procédures, neuf permis de construire, un arrêté municipal, une décision du tribunal administratif, et maintenant les sages du Conseil d’Etat. A Lisses (Essonne), l’installation d’un sauna gay dans une zone artisanale en bordure de cette petite commune est au cour d’une guerre juridique opposant le maire divers droite, Thierry Lafont, et l’exploitant, Stéphane Mahé.
« Homophobie déguisée », accuse ce gérant par l’entremise du Syndicat national des entreprises gaies (Sneg), ce dernier dénonçant le « gaspillage d’argent public » englouti dans la procédure, soit près de 10.000 euros, pour empêcher l’installation du sauna « Les Terrasses », avec ses cabines privées, son « backroom », ses espaces de massage et même d’épilation. Problèmes de sécurité, invoque la municipalité, dont l’arrêté interdisant cet « établissement recevant du public » (ERP) a été suspendu par le juge administratif en décembre dernier.
« J’ai des amis homosexuels »
Le maire, injoignable vendredi après-midi, avait été interrogé mi-mars par Le Parisien. Il niait alors toute homophobie : « J’ai des amis homosexuels et je ne m’en cache pas », avait-il justifié pour sa défense. Au bout de quatre ans de querelle, le débat porte désormais sur. les normes de sécurité d’un escalier qui dessert les 4 étages du bâtiment.
« On est en totale conformité », assure Stéphane Mahé, en s’appuyant sur les expertises réalisées. « Si l’on était dans l’illégalité, on serait pénalement responsables ! » Nul doute que les juges du Conseil d’Etat seront passionnés par cette requête. En attendant leur décision en référé, « d’ici un mois, un mois et demi », espère Stéphane Mahé, le sauna gay de Lisses accueille, depuis décembre dernier, ses premiers clients. Près de 70 personnes se retrouvent chaque jour dans ses cabines.
