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Au Pérou, les lesbiennes sortent de l’ombre

Le 18 mai 2014, un député péruvien créait la surprise en faisant son coming out. Ancien ministre, Carlos Bruce a également été l’un des principaux initiateurs du projet de loi demandant le mariage homosexuel au Pérou. Un an plus tard, le sujet est toujours aussi épineux dans l’un des trois seuls pays d’Amérique latine qui n’ont pas autorisé ce type d’union civile, avec le Paraguay et la Bolivie.

En mars dernier, 500 000 Péruviens ont défilé dans les rues de Lima pour manifester contre l’avortement et le mariage gay. Un sondage Ipsos publié en avril 2014 révèle que 61 % de Péruviens se disent contre cette loi. 17 homosexuels auraient, de surcroît, été tués entre janvier 2013 et janvier 2014 au Pérou, sans que ces homicides ne soient sanctionnés par la police, selon RTL.

Le mariage gay dans la balance

Mi-mars 2015, le texte proposant l’union civile entre personnes du même sexe a été présenté devant le Congrès (le Parlement péruvien), mais a donc été rejeté par les élus. Un choix que regrette Carlos Bruce, selon le site Aleteia :

    « La liberté est le moteur de l’histoire. Aujourd’hui, vous avez vu les membres du Congrès rétrogrades. Ils veulent nier les droits d’autres personnes, se sentent supérieurs et considèrent qu’il y a des citoyens de seconde classe. »

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L’Eglise du Pérou s’est, elle, félicitée de cette décision parlementaire. Pour l’évêque José Antonio Eguren, ce projet de loi était « contraire à l’ordre naturel, déformant la véritable identité de la famille et est en contradiction avec le but du mariage, protégé par la Constitution péruvienne ».

Pour riposter, une grande marche LGBT se tiendra à Lima le 11 avril. L’occasion, peut-être, de faire avancer la lutte pour l’égalité des droits entre hétéros et gays au Pérou. En l’absence de soutiens des pouvoirs publics, les communautés gay et lesbienne ont décidé de sortir de l’ombre pour faire valoir leurs droits. Désormais, les lesbiennes utilisent le hashtag #Patriarcabro (« patriarcat des gays ») pour dénoncer le fait que les gays se comportent comme des hétérosexuels pour éviter d’être discriminés.

Les femmes se rebiffent

« Le Patriarcabro est partout. Nous devons le reconnaître et chercher à le déconstruire afin qu’il rejoigne les traces du passé », explique l’activiste Malu Machuca.

    El #PATRIARCABRO está en todos. Hay que reconocerlos, trabajar sobre ellos, y buscar deconstruirlos hasta que sean huella del pasado
    – Malú Machuca (@oyemalu) 7 Octobre 2014

Les lesbiennes ont pris la tête d’un combat pour le mariage LGBT avec une autre entité : »Union Civil Ya !  » (« Union civile maintenant ! ») rapporte TV5 Monde. Porté par des anciennes militantes venues d’ONG ou indépendantes, le mouvement a de plus en plus de visibilité ces derniers temps.

    « Union Civil Ya ! veut se transformer en quelque chose de plus grand, une fois les grandes échéances actuelles terminées. Nous souhaitons aussi organiser les premières rencontres lesbiennes nationales », explique Liurka Otsuka.

De son côté, le Mouvement homosexuel de Lima (MHOL) semble en perte de vitesse: le manque d’organisation interne et le manque de reconnaissance du travail des femmes auraient conduit à ce que les dirigeantes s’en aillent. « Normalement, il y a un gay et une lesbienne à la tête du MHOL. Aujourd’hui, nous sommes deux gays, les lesbiennes qui avaient des responsabilités sont parties les uns après les autres », relate Giovanni Infante, à la tête de l’organisation. Les femmes, nouveaux moteurs des combats LGBT péruviens ?

Source : Les Inrocks




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