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Moscou bloque l’égalité pour les employés gay de l’ONU

La nouvelle guerre froide menée par Vladimir Poutine ne se limite pas à l’Ukraine, au Moyen-Orient ou au Caucase, elle fait également rage dans les coulisses des Nations unies. Ainsi Moscou a engagé un bras de fer avec le secrétaire général. Motif: l’extension des avantages dont bénéficient les employés de l’ONU (tels que rentes, voyages, etc.) à leurs conjoints de même sexe, décidée par Ban Ki-moon en juin dernier. Or ce lundi, un diplomate russe a exigé le retrait «urgent» de ce décret. D’après lui, le secrétaire général viole le droit des Etats à décider pour leurs ressortissants.

Depuis 2004, les salariés homosexuels des Nations unies peuvent déjà faire enregistrer leur mariage ou partenariat enregistré, mais à condition qu’ils soient ressortissants d’un pays ayant ouvert les unions à tous les couples. Un Russe marié à New York ou partenarié à Genève avec un autre homme, par exemple, ne bénéficie donc pas de ce programme – une discrimination que Ban Ki-moon a décidé de supprimer.

LARGESSES

«Foreign Affairs» note que Moscou n’a pas de veto pour censurer la décision du secrétaire général. En revanche, la Russie pourrait amener les Etats membres à voter sur cette question au sein du comité budgétaire de l’ONU. Avec de bonnes chances de succès. Il y a quelques semaines, les diplomates russes avaient distribué un aide-mémoire dénonçant les efforts de Ban Ki-moon pour «saper les droits souverains des gouvernements à déterminer le cadre légal où vivent leur citoyens». Le texte s’indignait que les largesses de l’ONU envers les couples gay et lesbiens se fassent aux dépens d’Etats ne reconnaissant pas les mariages entre personnes de même sexe. Il allait même jusqu’à prophétiser une coûteuse avalanche d’unions homosexuelles frauduleuses.

Pour les observateurs, au-delà d’une nouvelle charge antigay, Moscou veut surtout régler ses comptes avec un Ban Ki-moon, perçu comme trop pro-occidental. «La Russie cherche tous les prétextes pour mettre à mal l’autorité du secrétaire général», résume Jessica Stern, de l’International Gay and Lesbian Human Rights Commission.

Source : 360°




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