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Racisme, islamophobie, homophobie : les dérapages des candidats investis par le FN aux départementales

L’Ariège, l’Aude, l’Aveyron, la Gironde… Des candidats investis par le Front national pour les élections départementales des 22 et 29 mars ont récemment attiré l’attention pour avoir tenu des propos islamophobes, racistes ou encore homophobes.

Dans l’Aveyron, un candidat jugé pour « provocation à la haine raciale »

Qui est-il ? Présenté comme un ouvrier, Alexandre Larionov était candidat en binôme avec une retraitée, dans le canton Causse-Comtal.

Que lui reproche-t-on ? Sur son compte Facebook, il a multiplié en août 2014 des propos injurieux envers les juifs et a même appelé au meurtre en souhaitant leur destruction « une fois et pour toujours ». Il sera jugé pour « provocation à la haine raciale par la voie électronique », a annoncé le procureur de Rodez (Aveyron), lundi. Il encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

A-t-il été exclu ? Oui et sans états d’âme. Le jeune candidat n’était adhérent que depuis six mois, selon le FN de l’Aveyron. « En accord avec les instances nationales (…), cet adhérent est donc exclu automatiquement », a déclaré le parti.

Dans l’Ariège, une candidate épinglée pour des tweets islamophobes et homophobes

Qui est-elle ? Elue municipale FN de la Tour-du-Crieu (Ariège), Chantal Clamer se présente en binôme dans le canton Pamiers 1.

Que lui reproche-t-on ? Elle a appelé, en janvier 2014, à « éliminer sans hésitation, par tous les moyens possibles », les musulmans, sur son compte Twitter. Elle a également insulté les femmes homosexuelles. Samedi 21 février, la candidate a tenté de justifier ces messages : « Celui sur les lesbiennes a été posté depuis mon téléphone par des jeunes qui étaient venus passer l’après-midi chez moi. Concernant l’islam, c’est une réaction émotionnelle après avoir vu la vidéo d’une jeune femme traînée dans la rue à moitié décapitée. »

A-t-elle été exclue ? Pas pour le moment, mais elle pourrait l’être. Marine Le Pen, présidente du FN, a affirmé, lundi que ce n’était pas à elle « d’exclure ou pas » cette candidate, puisqu' »elle était investie par le Siel [petit parti proche du FN] », sous les couleurs du Rassemblement bleu Marine (RBM). « La procédure d’investiture comme celle pour la retirer est un petit peu plus compliquée que pour les investitures simples du FN », a indiqué à francetv info Nicolas Bay, secrétaire général du FN, directeur de la campagne des élections départementales de mars 2015.

Dans l’Aude, un candidat tient des propos islamophobes sur son compte Facebook

Qui est-il ? Militant depuis trente ans au FN, Elie Quisefit est le candidat investi dans le canton de Narbonne 3. Il était également troisième sur la liste FN lors des élections municipales de 2014 dans cette ville.

Que lui reproche-t-on ? Lui a dérapé sur Facebook. Jusqu’en 2012, lorsque son profil était public, « ses coups de gueule orduriers se comptent par dizaines », relève L’Indépendant lundi. « Je le dis haut et fort… bras d’honneur à tous les médias et à tous les Arabes du monde entier ! » Selon lui, la France aurait actuellement « deux ennemis : l’islam et le Parti socialiste ! ». Jusqu’au coup de grâce : « Il y a des battues contre les sangliers… contre les loups… contre les lynx… Et si on organisait plutôt des battues contre les Arabes, on sauverait peut-être la France ! »

A-t-il été exclu ? Non. Par ailleurs, il ne peut pas être poursuivi devant la justice pour ces propos, car il y a prescription. En effet, selon la loi, si l’injure publique vise une personne ou un groupe de personnes pour des motifs racistes, sexistes, homophobes ou à l’encontre des handicapés, le délai de prescription est d’un an.

En Gironde, un candidat se réclame du maréchal Pétai

Qui est-il ? Responsable de la neuvième circonscription de Gironde au sein de la fédération du FN, Guillaume Jambard était le candidat du Front national sur le nouveau canton Sud-Gironde (Langon).

Que lui reproche-t-on ? A lui aussi, des dérapages sur les réseaux sociaux. « Twitter si vous partager (sic) ma devise : ‘Travail, famille, patrie' » : ce message a été posté sur son compte mardi 10 février. C’est une référence claire à la devise du maréchal Pétain et du régime de Vichy.

A-t-il été exclu ? Cela pourrait arriver, selon le secrétaire départemental du FN, Jacques Colombier. « Je verrai avec les instances nationales ce qu’il y a à faire », a-t-il dit à Sud-Ouest, à propos d’une éventuelle procédure d’exclusion du parti. Pour l’heure, Jacques Colombier a retiré au candidat son investiture pour les départementales, ainsi que ses responsabilités au sein de la fédération girondine du FN.

En attendant, pour éviter de nouvelles déclarations polémiques de ses candidats aux départementales sur Twitter ou Facebook, le Front national « leur rappelle les règles d’usage sur les réseaux sociaux [et] leur donne des conseils de communication », explique Nicolas Bay à francetv info.

Source : France TV Info



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