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Arc-en-ciel : la campagne contre l’homophobie soulève des controverses

La campagne de l’ONG Arc-en-Ciel, dans le cadre de sa lutte contre l’homophobie à Maurice, fait débat. Deux écoles de pensées s’affrontent principalement sur le réseau social Facebook. Cette campagne pour sensibiliser la population au respect des droits de la communauté LGBT n’est pas au goût de tout le monde et certains n’hésitent pas à le crier haut et fort.

Ces ‘billboards’ ne passent pas inaperçus. On y voit deux filles enlacées les yeux dans les yeux, ou encore deux jeunes hommes assis côte à côte, et sur un autre encore un transgenre. Tous ces panneaux publicitaires véhiculent un seul message: Le droit d’aimer, d’exister et le respect des droits de la communauté Lesbiennes, Gays, Bisexuelles et Transgenres(LGBT) à Maurice. C’est d’ailleurs le thème de cette campagne « Droit d’aimer et d’exister pour tous » qui se veut accrocheur. Pauline Verner, coordinatrice et chargée de plaidoyer du collectif Arc-en-Ciel, nous explique que cette campagne a commencé le 17 février et se terminera le 23 février. Elle souligne que l’objectif derrière cette opération est de revendiquer le droit de la communauté LGBT de s’aimer et de s’exprimer comme tout autre personne.

Faire évoluer les mentalités

« Nous sommes en 2015 et les personnes ne sont pas toutes libres de s’aimer, de se regrouper ou d’être en couple. La pression sociétale et la pression familiale sont très fortes. Il est donc important que nous commencions à faire évoluer les mentalités. La réaction de Jameel Peerally (voir encadré) prouve qu’il existe cette mentalité homophobe. C’est pour cela que la communauté LGBT n’est pas libre de s’aimer ou de s’exprimer, par peur de représailles », soutient Pauline Verner.

Elle souligne que cette campagne financée par le Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL) comprend des insertions dans la presse écrite et dans le digital ainsi que des spots radio. Deux visuels seront « on air » sur les billboards du 17 au 23 février. Les publications presse, la diffusion d’un spot radio et le déploiement de la campagne sur les supports digitaux se feront en parallèle: « Nous voulons à travers cette opération alerter l’opinion publique. Nous n’en sommes qu’au début de la campagne et cela crée déjà un sacré buzz.

Des réactions comme celui de Jameel Peerally, nous nous y attendions. Oui, il y a ceux qui sont contre, mais nous avons aussi eu le soutien de beaucoup d’autres personnes, qui ne font même pas partie de la communauté et ça c’est une bonne chose ». Certains axes de plaidoyer qui ont été présentés dans le cadre de cette campagne sont: L’abrogation de l’article 250 du code pénal de 1838 pénalisant la sodomie. La création d’une loi concernant les violences à caractère de haine (comprenant l’homophobie et la transphobie).

La réaction de Jameel Peerally démontre l’importance du point 2 de notre plaidoyer. Il est aussi faux de venir dire que nous sommes là pour recruter. On ne devient pas homosexuel ou lesbienne par choix et croyez moi ce n’est pas notre campagne qui va influencer les hétérosexuels à devenir des homosexuels. C’est insensé de dire cela et c’est tout bonnement impossible. Nous ne faisons pas cette campagne, contrairement à ce que disent les mauvaises langues, pour justifier notre financement. Nous avons fait cette campagne avec un petit budget et en très peu de temps. Nous n’avons qu’un but et c’est de lutter contre l’homophobie et défendre et revendiquer le droit d’aimer et d’exister de la communauté LGBT ».

Un « gay agenda » ?

Jameel Peerally, très connu comme travailleur social qui a milité pour la défense de plusieurs causes s’oppose ouvertement à cette campagne et il n’a pas hésité à le dire sur son mur Facebook. C’est ce qui a provoqué une cascade de commentaires. Certains partageant son avis et d’autres le critiquant pour sa « petitesse d’esprit » et son « intolérance ».

« Je n’ai aucun problème avec la communauté LGBT. J’ai moi-même des amis homosexuels et je les respecte du moment qu’ils me respectent aussi et gardent leurs mains là où il faut. Mais je ne trouve pas correct, le fait que ces panneaux publicitaires soient mis près des écoles. La photo que j’ai prise est celle d’un panneau installé près du collège Queen Elizabeth. Pour moi, cela risque d’influencer nos enfants sur ce qui est naturel ou pas. J’ai moi-même trois fils et j’ai le droit de les éduquer afin que demain ils puissent contribuer au bien de l’humanité », lance Jameel Peerally.

Il affirme qu’il n’a fait que donner son opinion et répondre à la question posée sur les panneaux publicitaires: « J’ai le droit d’avoir mon opinion. Je ne vois pas la raison d’être de cette campagne. Les homosexuels ne sont pas opprimés à Maurice. Ils ont le droit de circuler librement. On fréquente les mêmes endroits, on mange dans les mêmes restaurants et nous allons aussi dans les mêmes toilettes. Je ne vois vraiment pas comment ils sont opprimés ou persécutés. Mais j’ai le droit de penser que l’homosexualité est contre nature. Je n’ai rien contre les homosexuels, mais je suis contre cette campagne, qui, pour moi, n’est qu’une mascarade. Je suis sûr que dans le gay agenda ils pensent aussi demander la légalisation du mariage gay et par la suite le droit à l’adoption. J’ai le droit de ne pas être d’accord. »

Source : DeiMedia




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