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Un Chinois crée l’application de rencontres gay la plus populaire du monde

Ma Baoli s’envole pour Amsterdam, il doit y lancer la version internationale de son application de dating gay Blued. Elle a déjà la particularité d’être la plate-forme de rencontres entre homosexuels la plus populaire de la planète, avec 15 millions d’utilisateurs, contre environ 10 millions pour l’américain Grindr, alors qu’elle n’existe que depuis 2013, et jusqu’alors uniquement en Chine.

Cet ancien policier du port charbonnier de Qinhuangdao, sur la côte nord-est, avait lancé en 2000 un premier blog dans lequel il évoquait son orientation sexuelle. Il le transforma rapidement en un forum, Danlan, qui permet d’échanger sur l’actualité des « camarades », surnom des gays chinois.

En 2012, le succès de ses forums est devenu gênant aux yeux de ses supérieurs. S’il est félicité par le futur premier ministre, Li Keqiang, pour sa contribution à la prévention du sida dans la communauté, il se sent également contraint d’abandonner son poste au sein des forces de l’ordre.

Ma Baoli réalise alors qu’il est grand temps de passer à une application. Le potentiel des réseaux sociaux est déjà évident et les homos chinois commencent à se familiariser avec une application américaine. « Elle n’était pas pratique, tout en anglais et avec une vitesse de connexion très lente », explique M. Ma. La difficulté, raconte-t-il aujourd’hui, a été de trouver un équilibre, en permettant la géolocalisation tout en garantissant aux utilisateurs de ne diffuser que les informations qu’ils désirent rendre publiques, car l’homosexualité demeure taboue en Chine et doit rester discrète.

Peur d’être découverts

Rassembler l’équipe nécessaire n’a pas été aisé. Des hétérosexuels qualifiés pour l’emploi ont craint d’être pris pour des homos s’ils signaient chez Blued, tandis que certains gays qui n’ont pas fait leur « outing » ont eu peur d’être découverts. Mais l’équipe compte aujourd’hui soixante employés, dont beaucoup sont venus des « B-A-T », les trois géants du Web chinois, Baidu, Alibaba et Tencent. Blued a reçu, en novembre 2014, 30 millions de dollars (26,4 millions d’euros) d’investissement d’un fonds de la Silicon Valley, DCM.

Blued surfe sur le succès des applications de « dating » au pays des 640 millions d’internautes. Le leader, Momo, plutôt à destination des hétérosexuels et créé en 2011, revendique plus de 60 millions d’usagers mensuels. L’application de messagerie et de réseau social incontournable en Chine, WeChat, avec ses 468 millions d’usagers, propose également un service permettant de découvrir les personnes à proximité, s’immisçant à son tour sur le marché de la rencontre.

Mais utiliser ces plates-formes de rencontre n’est pas toujours bien vu dans la société chinoise. « D’un point de vue populaire, la perception des applications de dating demeure assez négative », constate Jason Low, qui suit l’Internet mobile chinois pour le cabinet d’études Canalys à Shanghaï. Car Momo a également été largement utilisé par des prostituées y proposant leurs services.

De même, Ma Baoli constate que Blued souffre toujours des jugements moraux. On soupçonne l’application de ne servir qu’à dénicher des « yue pao », des coups d’un soir, alors que l’ambition de M. Ma est bien plus grande. Il souhaite que Blued serve également à intégrer des homosexuels parfois marginalisés. « Nous voulons remédier à l’incompréhension de la société envers la communauté gay par le pouvoir de la technologie », dit-il.

Source : Le Monde

L’appli iPhone/Android CiteGAY : iphone.citegay.com



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