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Homophobie à Bruxelles:  »Un sentiment d’insécurité plus grand »

Ce lundi commence le procès « Fontainas ». Un barman et deux clients d’un café de la Place Fontainas, au centre de Bruxelles comparaissent pour coups et blessures. Selon les témoins, la source de la bagarre est une agression homophobe: l’occasion d’évoquer l’homophobie à Bruxelles avec Michaël François, coordinateur de l’association Ex Aequo.

Novembre 2011. Deux individus entrent dans un café de la place Fontainas, à deux pas de la Bourse, un café fréquenté par de nombreux homosexuels. Eméchés, ils menacent et insultent le personnel : des insultes homophobes. Le personnel du café tente de mettre ces clients agressifs à la porte et la bagarre éclate : au cours de la bagarre, un barman donne trois coups de couteaux à l’un des deux hommes. Ces faits rappellent qu’à Bruxelles, l’homophobie reste une réalité. Dont parle Michaël François, conseiller communal Ecolo à la Ville de Bruxelles et coordinateur de l’association Ex Aequo.

Michaël François, est-ce qu’on peut dire que les faits d’homophobie à Bruxelles sont fréquents ?

On ne peut pas vraiment se baser sur des chiffres pour répondre… Les chiffres ne sont pas un bon point de départ pour analyser la violence homophobe : ils ne sont pas pertinents, parce qu’à Bruxelles, on ne connait que le nombre de PV pour  » insultes sexistes et homophobes « , et cela regroupe beaucoup de choses. Comme on ne fait pas la distinction, on ne peut rien en conclure.

Le nombre de plaintes ne dit pas grand-chose non-plus, parce que de nombreux homosexuels n’osent pas encore porter plainte après une agression homophobe.

Mais de tels faits (ndlr: l’agression) mettent en lumière des problèmes existants que ne reflètent pas forcément les chiffres.

Suite à l’agression, la police de Bruxelles avait proposé une formation pour sensibiliser les policiers aux violences homophobes. C’est utile ?

Oui, mais elle existait déjà. Et surtout cette formation reste optionnelle: n’y assistent que ceux qui en ont envie. Il faudrait que cette formation soit obligatoire.

On entend parfois que Bruxelles est plus homophobe que d’autres capitales européennes

C’est une réflexion que j’entends. Parce qu’il y a des agressions qui marquent des esprits.

On sent que le sentiment d’insécurité est bien plus grand qu’avant. Cela ne veut pas dire qu’il y a plus d’homophobie, ou qu’il y a plus d’insécurité, mais bien que le ressenti a changé. Maintenant quand on se promène, on n’a peut-être plus envie de prendre la main de son copain.

Il me semble qu’il y avait plus de liberté il y a quinze ans, qu’on s’autorisait plus de chose. Et c’est pour ça que les manifs comme la Gay Pride restent intéressantes. On dit que les droits des homos sont gagnés, mais chaque année cette manifestation a encore du sens. Pour s’affirmer face aux agressions médiatisées, et pas seulement: il reste aujourd’hui surtout une homophobie latente, une violence au quotidien au travail, dans le sport, dans l’enseignement. Et c’est clair qu’elle ne crée pas un climat propice à vivre son homosexualité de façon ouverte et épanouie.

Source : RTBF



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