Chaque découverte sur le Sida à des parfums de victoire tant l’espoir de l’éradiquer un jour est grand. Une équipe de chercheurs a publié une étude qui ouvre de nouvelles perspectives sur la lutte contre le Sida (VIH).
Deux hommes, âgés de 57 et 23 ans, ont guéri naturellement du rétrovirus. Ce phénomène naturel (les patients n’ont pris aucun traitement) permet à l’organisme d’intégrer le virus dans l’ADN tout en le neutralisant. Les deux patients ont été infectés par le VIH (dont l’un depuis 30 ans) sans jamais avoir été malades, ni avoir eu de virus détectable dans le sang, rapportent les auteurs de l’étude. Les résultats en sont détaillés dans le journal spécialisé Clinical Microbiology and Infection. Aucun des deux n’a dû être traité. « Cette observation représente une piste pour la guérison » a déclaré le professeur Didier Raoult, l’un des auteurs de l’étude.
Les chercheurs ont montré que le rétrovirus était inactif grâce à une enzyme déjà connue, l’Apobec. Elle fait partie de l’arsenal des humains pour lutter contre le Sida mais elle habituellement inactivée par la protéine « vif », une protéine du virus.
Une autre conception de la guérison : empêcher la propagation plutôt qu’éradiquer
L’utilisation ou la stimulation de l’Apobec pourrait être une manière de guérir du virus. Il pourrait également être possible de détecter la présence du virus au tout début de l’infection, moment où les personnes atteintes peuvent guérir spontanément.
Pour le Pr Raoult, il pourrait aussi conduire à revoir la définition de la guérison qui actuellement repose uniquement sur l’idée de débarrasser l’organisme du virus. La priorité serait plutôt d’empêcher la multiplication du virus dans les cellules que de l’éradiquer.
Autrement dit, il faudrait que le Sida ait le même destin que des centaines de rétrovirus s’intégrant dans l’ADN humain et que le système immunitaire arrive à maîtriser.
En mars 2013, une étude scientifique menée par l’Institut Pasteur annonçait que 14 Français vivaient normalement depuis plusieurs années avec le VIH sans prendre de traitements grâce à une prise en charge dès le début de l’infection.
Source AFP
