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Le pape François entrouvre la porte aux gays

Un peu d’espoir sur la question des divorcés remariés, une condamnation sans appel de la contraception, quelques ouvertures sur les relations d’amour qu’entretiennent les couples en concubinage ou mariés civilement ainsi que les couples homosexuels. En même temps qu’une vigoureuse réaffirmation de la doctrine sur le mariage.

A mi-parcours de l’assemblée extraordinaire du synode des évêques sur la famille – qui se tient depuis le 5 octobre au Vatican -, l’intervention (Relatio post disceptationem) du cardinal Péter Erdö, rapporteur général des assises, dimanche 12 octobre a fait la synthèse des travaux de la première semaine et donné le coup d’envoi des tables rondes de la deuxième.

Sur l’accès aux sacrements des divorcés remariés, qui en sont pour l’instant exclus, thème qui a occupé les débats présynodaux, surtout dans les médias, la ligne réformiste d’ouverture prudente du cardinal Kasper, durement attaquée par la minorité conservatrice, semble l’emporter. La possibilité d' »alléger la procédure de reconnaissance des cas de nullité » des mariages est évoquée. Les ouvertures les plus surprenantes concernent les mariages civils, le concubinage et les couples homosexuels.

Ces unions ne sont évidemment pas approuvées – le mariage canonique demeure la seule forme pleinement acceptée – mais une certaine valeur leur est reconnue. Il faut comprendre « la réalité positive des mariages civils et, compte tenu des différences, des concubinages », au sein desquels il existe des « éléments constructifs », explique Erdö. Le concubinage « est souvent choisi à cause de la mentalité générale, contraire aux institutions et aux engagements définitifs, mais aussi dans l’attente d’une sécurité existentielle (un travail et un salaire fixes) ». « Dans ces unions aussi, poursuivent les évêques, on peut déceler des valeurs familiales authentiques ou du moins une aspiration à celles-ci. »

Et au sujet des unions homosexuelles, après avoir durement attaqué « l’idéologie du genre », ils rappellent qu' »elles ne peuvent pas être assimilées au mariage entre un homme et une femme » mais prennent acte qu' »il existe des cas où le soutien mutuel, jusqu’au sacrifice, constitue un réconfort précieux pour la vie des partenaires » et des enfants. Pas grand-chose, dans l’absolu, mais un changement de cap significatif par rapport à la dureté affichée sous les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI et contenue, aujourd’hui encore dans le catéchisme de l’Eglise catholique.

Pas de révolution copernicienne à l’ordre du jour, puisque la méthode de la « gradualité » et la nécessité d’unifier « doctrine » et « miséricorde » sont toujours invoquées. Mais la ligne intransigeante semble désormais émoussée. Le rapport final sera dévoilé samedi [18 octobre].

Publié le 13 octobre 2014 dans Il Manifesto (extraits) Rome




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