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Le Vatican ou l’Italie : qui sera le plus « gay friendly »?

Alors que dans le rapport d’étape, le synode sur la famille préconise l’accueil « des dons et des qualités » que les homosexuels ont à offrir à l’Eglise, Matteo Renzi, en parfaite harmonie, en profite pour faire filtrer dans le quotidien La Repubblica du 15 octobre, son projet pour doter prochainement l’Italie d’une loi sur les « unions civiles ».

La Péninsule aura longtemps attendu, restant le seul pays d’Europe occidentale, sans appareil législatif pour garantir les droits des homosexuels. Ce n’est pas faute d’avoir essayé : mais ni le Dico (droits et devoirs des personnes concubines) porté par Romano Prodi, ni le CUS (contrat d’union solidaire), son avatar, ni le DoDiRe (droits et devoirs de réciprocité entre concubins) soutenu par Silvio Berlusconi n’ont pu voir le jour. A chaque fois, une majorité aussi catholique que transversale, prenant ses ordres au Vatican et auprès de la Conférence épiscopale, s’est opposée avec succès à ces beaux projets.

Et si cette fois était la bonne ? Et si le contrat d’union civile « à l’allemande » (c’est-à-dire réservé uniquement aux couples homosexuels, sans possibilité d’adoption, sinon de l’enfant d’un des partenaires) proposé par Renzi arrivait à bon port ? Pas moins catholique, mais décidé à moderniser la Péninsule et sachant lire les enquêtes d’opinions, Renzi n’a pas pu passer à côté de celle de l’institut Demos, selon laquelle 55 % des Italiens se déclarent, en octobre, favorables au mariage gay alors qu’ils n’étaient que 41 % en janvier 2013.

Farouche opposant de cette idée, le ministre de l’intérieur Angelino Alfano qui voudrait représenter la « droite tradi » s’est laissé convaincre d’abandonner ses réserves en échange de 500 millions d’euros d’aides en faveur des familles nombreuses dans le projet de loi de finance 2015.

En outre – et comme toujours, pourrait-on ajouter – le président du conseil serait épaulé par Silvio Berlusconi lui-même dans cette entreprise. Après des décennies de blagues aussi sexistes que salaces sur les gays, le latin lover rangé des voitures a tourné casaque sous l’influence, dit-on, de sa jeune compagne Francesca Pascale, une habituée de la Gay Pride et des réseaux d’associations homos.

Lundi 13 octobre, le couple a reçu à dîner dans sa propriété d’Arcore (Lombardie) l’égérie des revendications LGTB d’Italie, l’ancienne parlementaire transsexuelle Vladimir Luxuria. « Après tant d’années à ne s’être occupé que des femmes, Silvio est bien inspiré de s’intéresser à nous », a-t-elle confié. « Ce n’est quand même pas une trans qui va dicter la ligne du parti », s’est ému un cadre de Forza Italia.

Source : Blog Italie



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