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Un mariage homosexuel sous haute tension en Birmanie

En Birmanie, dans un grand hôtel de Rangoon, deux hommes ont célébré début mars leur union, ce qui a suscité des réactions violentes. Car en Birmanie, les relations homosexuelles sont punies par des peines de prison.

Depuis cette fête, le couple homosexuel en question se sent donc menacé. Et même si la Birmanie vit une véritable révolution des mours depuis trois ans, le regard porté sur les homosexuels, lui, n’a pas changé.

Main dans la main, en costumes traditionnels, Tin Ko Ko et Myo Min Htet sont tout sourire devant deux cents invités, pour la plupart des amis de la communauté homosexuelle de Birmanie.

Tin Ko Ko a 38 ans :

Ce n’est pas un mariage. Nous fêtons les dix ans de notre couple, mais nous ne nous considérons pas comme mariés. Nous sommes ensemble, c’est tout.

Mais la cérémonie ressemblait étrangement à un mariage traditionnel birman. La presse n’était pas invitée, mais les photographes se sont faufilés et les images du couple ont fait la Une, le lendemain.

Tin Ko Ko :

Certains journaux ont dit que nous ne devrions pas vivre sur Terre, que nous devrions être tués. D’autres ont dit que nous ne méritions pas d’être humains. On a proposé de nous bannir du pays. La nuit dernière, je n’ai pas dormi chez moi, je n’ai pas osé. Nous ne sommes que deux à la maison et j’avais peur que quelqu’un vienne et nous fasse du mal, ou que l’on nous arrête secrètement.

Leur union n’est bien sûr pas reconnue par l’Etat birman, dont les lois héritées de la colonisation britannique punissent en théorie de 10 ans de prison, les relations homosexuelles. En pratique, la législation n’est jamais appliquée, mais la police indique enquêter sur ces deux hommes et la fête qu’ils ont organisée.

U Par Mauk Kha, un bonze de Rangoon :

Parce qu’ils ont rendu leur mariage public et qu’ils ont informé beaucoup de gens, les autres homosexuels du pays vont suivre le même exemple et se marier. Je pense que le gouvernement doit maintenant activer l’article 377 du code pénal : les poursuivre et l’annoncer dans les médias. Il faut les condamner afin que cela serve d’exemple. La tradition et la religion de notre pays, la Birmanie, vont finir par disparaître si le gouvernement ne fait rien. S’il poursuit ces deux hommes, alors il n’y a rien à craindre.

Tin Ko Ko et Myo Min Htet n’ont pas répondu aux attaques dont ils sont victimes dans les médias ; ils font profil bas. Mais ils se réjouissent que la communauté homosexuelle de Rangoon se mobilise sur les réseaux sociaux pour les défendre.

Source : France Inter



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