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Ouganda : un militant gay, outé par la presse, assassiné

Responsable du plaidoyer de l’association homosexuelle SMUG (Sexual Minorities UGanda), David Kato Kisuule, enseignant de métier, a été assassiné hier à son domicile de la banlieue de Kampala, la capitale ougandaise.

SA PHOTO ET SON NOM AVAIENT ETE DIVULGUES PAR UN MAGAZINE PARMI UNE LISTE DE GAYS A POURCHASSER

Militant LGBT, David Kato Kisuule, 43 ans, avait vu son nom et sa photo publiés en octobre 2010 par le magazine local Rolling Stone parmi une liste d’homosexuels à pourchasser. Un homme serait entré au domicile de l’enseignant, l’aurait frappé avant de s’enfuir.

Décédé pendant son transfert à l’hôpital, David Kato Kisuule avait porté plainte contre le magazine et obtenu une injonction de la Haute cour ougandaise visant à interdire à tout média de publier des informations et appels haineux concernant des homosexuels présumés.

Cet assassinat intervient alors que les autorités ougandaises sont montrées du doigt par les associations protectrices des Droits de l’Homme, les instances internationales et autres chancelleries occidentales suite à une proposition de loi prévoyant la condamnation à mort d’homosexuels dans certains cas.

«DAVID EST PARTI ET BEAUCOUP D’ENTRE NOUS SUIVRONT, MAIS LA LUTTE SERA GAGNEE»

L’association SMUG a fait part de son émotion. Pour Frank Mugisha, son directeur, «Aucune forme d’intimidation n’arrêtera notre cause». «La mort de David sera seulement honorée quand la lutte pour la justice et l’égalité sera gagnée» a-t-il ajouté. «David est parti et beaucoup d’entre nous suivront, mais la lutte sera gagnée» poursuit-il réclamant des autorités locales que la sécurité des militants LGBT soit garantie. Il réclame également des autorités civiles, politiques et religieuses ougandaises qu’elles condamnent ce meurtre et renoncent à toute forme d’homophobie.

Du côté français, l’association Total Respect – Tjembé Rèd Fédération a adressé aujourd’hui une lettre à Michèle Alliot-Marie, la ministre des affaires étrangères, afin que la France réclame à l’état ougandais la sécurité des militants LGBT, l’impartialité de l’enquête et le retrait de la proposition de loi homophobe.

Si les USA, la Grande-Bretagne, la Suède ou encore le Parlement européen se sont saisis du dossier et demandés, sous peine de sanctions, le retrait du projet, la France s’était montrée frileuse en limitant sa réaction à une simple déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères quand, pour les seuls USA, la Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, comme le Président Obama ont adopté une position ferme.

Ainsi, Barack Obama avait fustigé cette proposition de loi qualifiée d’«odieuse». «Nous pouvons être en désaccord avec le mariage gay, mais nous ne pouvons certainement pas accepter ce qui est déraisonnable, à savoir prendre pour cibles des gays et des lesbiennes pour ce qu’ils sont» avait déclaré le président américain. Hillary Clinton avait précédemment téléphoné au président ougandais Yoweri Museveni pour exprimer ses «plus fermes inquiétudes». Gordon Brown, alors Premier ministre britannique, et Stephen Harper, son homologue canadien, avaient également réagi.

Le rassemblement en mémoire de David Kato Kisuule aura lieu le lundi 31 janvier entre 17h30 et 18h30, devant l’ambassade de l’Ouganda à Paris, 13, avenue Raymond-Poincaré, Paris XVIème, métro Trocadéro.

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