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Le plan VIH-sida 2010-2014 devrait être présenté à la fin du mois

En réalité, plus une annonce qu’une révélation. Le quotidien Libération dans son édition du jour et sous la plume de son spécialiste des questions de santé, Eric Favereau, donne les grandes lignes du plan de lutte VIH-sida 2010-2014 qui devrait officiellement, et en détail cette fois, être présenté à la fin du mois.

«L’ÉTÉ DERNIER LA PREMIERE MOUTURE A ÉTÉ FORTEMENT CRITIQUÉE PAR LES ASSOCIATIONS. ILS AVAIENT RAISON»

L’avis conjoint du Conseil national du sida (CNS) et de la Conférence nationale de santé en juin dernier avait torpillé le préprojet de plan. Appelé à revoir sa copie, le ministère de la Santé semble avoir pris enfin la mesure des enjeux soit l’éradication possible de l’épidémie ou tout du moins la baisse significative du nombre de transmissions, la hausse des découvertes de séropositivités non diagnostiquées, l’augmentation des prises en charges médicales et la baisse des décès incidents.

Alors que les deux instances consultatives avaient estimé initialement que «le plan national 2010-2014 ne définit pas une politique publique efficace face aux défis actuels de la lutte contre le VIH et les IST», elles ont reçu le projet finalisé et devraient sans nul doute faire savoir leur point de vue.

En tout cas, elles semblent avoir été entendues par la ministre de la Santé qui reconnait que le projet initial était largement insuffisant. «La première mouture a été fortement critiquée par les associations. Ils avaient raison. Car on a aujourd’hui les moyens d’arrêter l’épidémie en France» indique Roselyne Bachelot à Libération. Le registre émotionnel est au besoin utilisé par la ministre qui confie au sujet de la lutte contre le sida qu’il s’agit d’«un combat qui a accompagné toute ma vie. Je n’allais pas faire un énième plan qui ne serve à rien».

Le pari est double. D’une part, au niveau individuel, diminuer le nombre de personnes ignorant leur séropositivité et faciliter leur prise en charge médicale et optimiser ainsi leurs traitements. D’autre part, et d’un point de vue collectif cette fois, cette prise en charge thérapeutique vise à ce que ces personnes prises en charge n’exposent plus leurs partenaires du fait de leur ignorance et voient leurs charges virales diminuer, l’absence de charge virale détectable étant l’un des facteurs pour lequel on estime que le risque de contamination est potentiellement faible. Avec cette double ambition, le taux de prévalence au VIH-sida en France peut diminuer comme le nombre de nouvelles contaminations.

LA GÉNÉRALISATION DU DÉPISTAGE COMME OBJECTIF AFFIRMÉ. LA PRÉVENTION ÉTENDUE. UNE GOUVERNANCE REDÉFINIE

Le plan, tel que présenté dans ses mesures phares, reprend en fait les propositions expertes de ces dernières années. Suivant l’avis de la Haute Autorité de Santé préconisant la généralisation du dépistage, «sans obligation», le ministère de la Santé entend que soit proposé à toute la population de se faire dépister. Jusqu’ici préconisé à certains moments de la vie (mariage, grossesse.) ou suite à des prises de risques, le dépistage devrait être banalisé. Les médecins généralistes seront mis à contribution pour intégrer l’offre de dépistage dans le parcours de soin quotidien des français et une campagne nationale, déjà prévue par l’INPES, doit être lancée à la fin de l’année. Concernant le dépistage à l’attention des homosexuels, le dépistage communautaire devrait être intensifié, la fréquence des dépistages accrue et régulière, notamment via l’élargissement de l’usage des Tests à Dépistage Rapide (TDR) dans des structures associatives et autres centres de santé sexuelle à développer.

Egalement, suivant le rapport Lert-Pialoux sur la Prévention et réduction des risques dans les groupes à haut risque vis-à-vis du VIH et des IST, la ministre estime que «la politique de prévention doit s’élargir», «Avec l’utilisation de toutes les nouvelles méthodes de prévention : le préservatif bien sûr, mais aussi les traitements qui deviennent aujourd’hui un outil de prévention». Sur ce point, il faudra attendre la présentation détaillée du plan pour connaitre les mesures que compte prendre les autorités de santé sur un sujet où le consensus communautaire et associatif n’est pas réuni.

Enfin, alors qu’experts et associations dénonçaient de concert l’absence de  »pilote » dans la lutte contre le sida, la ministre annonce la mise en place d’un comité qui devrait mensuellement tiré des bilans chiffrés de la mise en oeuvre des mesures gouvernementales.

En France, de 40.000 à 50.000 personnes ignorent leur séropositivité et 50 % des personnes dépistées sont en situation de retard au diagnostic et à la mise au traitement. La prévalence était estimée fin 2008 entre 135.000 et 170.000 personnes infectées. Le nombre de nouvelles contaminations est estimé entre 7.000 et 8.000 par an.

Côté finances, le nerf de la guerre, la ministre a assuré que sur cinq ans «un milliard d’euros est prévu» pour l’application de ce plan

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