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Mexico : les adoptions par les couples homos validées constitutionnellement

Après avoir déjà validé les mariages entre personnes de même sexe dans le district de Mexico, la Cour suprême de Justice de la Nation (SCJN) de l’Etat fédéral vient de valider le principe de l’adoption par les couples de même sexe.

L’ADOPTION HOMOSEXUELLE A MEXICO VALIDÉE

En décembre dernier, les députés de l’Assemblée du District fédéral de Mexico avaient, grâce à la majorité de gauche locale, modifié l’article du code civil local qui spécifiait jusqu’à présent que «le mariage est l’union librement consentie entre un homme et une femme». Les premiers mariages avaient été célébrés dès le mois de mars, mais le gouvernement comme des états fédérés dirigés par le parti de droite au pouvoir avaient saisi la Cour suprême pour déclarer anticonstitutionnelle au niveau fédéral la loi locale de la capitale mexicaine. Ils ont été déboutés sur le sujet, tout comme sur le volet de la loi autorisant les couples de même sexe à adopter.

Les juges «ont déclaré la validité (de l’adoption) à neuf voix contre deux» a déclaré le porte-parole de la Cour suprême qui a estimé qu’exclure aux mariés de même sexe le droit à l’adoption «serait une façon de constitutionnaliser la discrimination».

La Cour suprême s’est également prononcée favorablement concernant la reconnaissance des unions homosexuelles et des adoptions éventuelles par l’ensemble des états fédérés mexicains, quant bien même ces états refuseraient pour leurs habitants homosexuels le droit au mariage ou à l’adoption.

LES MAGISTRATS DE LA COUR SUPRÊME ACCUSÉS DE CORRUPTION PAR L’ÉGLISE

Cette nouvelle décision de la plus haute juridiction mexicaine intervient alors même que l’Eglise locale avait bataillé contre la validation des unions et adoptions homosexuelles.

Le cardinal Juan Sandoval Iniguez, archevêque de Guadalajara, avait qualifié ces adoptions d’«aberration» interpellant les journalistes de manière non équivoque. «Ca vous plairait, à vous, d’être adopté par un couple de pédés ou de lesbiennes?» avaient-il demandé.

Le numéro deux de l’Eglise catholique du Mexique était allé plus loin encore, accusant les juges de la Cour suprême d’avoir été corrompus pour déclarer constitutionnelle la loi sur le mariage gay. «Nul doute que (les juges) ont été largement soudoyés par (le maire de Mexico, Marcelo) Ebrard. Ils ont été largement soudoyés par les organismes internationaux» avança-t-il.

Le juge Sergio Armando Valls de la Cour suprême lui avait répondu : «On ne peut en aucun cas accuser impunément de corruption les onze magistrats du plus haut tribunal du pays» et que dans «un Etat laïc comme le nôtre il doit exister une séparation absolue (…) entre l’Eglise et l’Etat». Avec ses collègues, une motion formelle de censure a été adoptée à l’unanimité contre le cardinal.

Sur le continent sud-américain, le district de Mexico avait autorisé le premier, par la voie législative, les mariages homosexuels. Des reconnaissances légales des couples de même sexe, équivalents de notre Pacs, sont instituées en Uruguay, en Colombie, dans la province de Rio (Brésil), dans la ville de Villa Carlos Paz et la province du sud du Rio Negro et à Buenos Aires. Depuis le mois dernier, l’Argentine autorise les mariages de couples de même sexe. Une proposition de loi dans le même sens est examinée au Chili.

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Un reportage de la chaîne pan-latino-américaine Telesur sur le sujet (Espagnol)

Un reportage de l’AFP sur l’ouverture de la municipalité de Mexico concernant les LGBT

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