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Roselyne Bachelot et les associations : le divorce ?

Alors que les Agences Régionales de Santé (ARS), créées ce 1er avril, auront pour mission de définir la politique de santé de chaque région en coordonnant la médecine de ville, hôpitaux, établissements du médico-social et maisons de retraite, les associations de lutte contre le VIH s’inquiètent de la baisse drastique des subventions accordées dans ce cadre nouveau et accusent la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, de signer, avec cette création des ARS la «mort de la lutte contre le sida».

«ELLE N’A PAS TENU SA PAROLE»

Aides, principale association de lutte contre le Sida en France et dont le budget dépend principalement des subventions publiques, entretient en général des rapports, parfois critiques, mais toujours pragmatiques avec le gouvernement.

Aussi, la charge de l’association relative à la réforme Bachelot instituant les ARS est particulièrement notable. Pour AIDES, la naissance des ARS signe la «mort de la lutte contre le sida» et l’association «dénonce la baisse brutale de crédits alloués à la lutte contre le sida». AIDES rappelle dans son communiqué que la Ministre de la Santé avait annoncé le 23 décembre que les crédits en faveur de la lutte contre le VIH/sida ne baisseraient pas. «Elle n’a pas tenu parole» explique AIDES avançant que les associations subissent des pertes de crédits pouvant aller jusqu’à 47% dans certaines régions.

AIDES subirait ainsi une perte de plus de 700 000 euros par rapport aux financements 2009, «Avec des coupes conséquentes qui concernent des actions prioritaires comme celles menées auprès des publics gays et migrants. Cette baisse n’affectant pas seulement notre association, le montant des coupes budgétaires serait bien plus important». Et ces coupes ne concernent pas que l’association AIDES mais la plupart de celles oeuvrant contre le VIH.

Interrogé par CitéGAY, Olivier Denoue, Directeur général de AIDES, ne décolère pas : «On a alerté le ministère il y a déjà quelques semaines par rapport aux retours que nous avions en régions», «le ministère nous affirme que le budget est comparable mais en régions nous avons deux discours : soit le budget a diminué soit c’est le même montant mais il n’est plus fléché et va à d’autres actions ou sert au financement des nouvelles structures». Au final pour Olivier Denoue, il s’agit d’une «chute drastique des financements», «affectant de surcroit des actions prioritaires compte tenu des données épidémiologiques, celles vers les populations de migrants et à l’attention des gays».

INDIGENCE COUPABLE DU BUDGET DEDIE A LA PREVENTION

Il y a quelques semaines, dans son dernier rapport annuel, la Cour des Comptes publiait des conclusions sans appel : «il appartient à l’État de renforcer la prévention et le dépistage du VIH. L’ignorance de leur état de séropositivité par plusieurs dizaines de milliers de personnes, la propagation de l’épidémie qui en résulte, le coût élevé des traitements pour l’assurance maladie et leur caractère pénible pour les patients militent pour une politique plus active en ces deux domaines». La Cour préconisait également «d’améliorer la connaissance par le ministère de la Santé des actions de prévention et d’accompagnement subventionnées au niveau local par les groupements régionaux de santé publique, dont les missions seront reprises en 2010 par les agences régionales de santé».

Pour Aides, cette chute des financements est l’exact inverse de ce que préconise la Cour des comptes qui, pourtant prompte a vilipender le niveau de dépenses publiques, relevait que le budget alloué à la prévention, 54 millions d’euros, est largement insuffisant compte tenu du coût global pour la collectivité le prise en charge du vih qui s’élève à 1,1 milliard d’euros.

Faisant la même analyse, Marie-George Buffet, présidente PCF du groupe d’étude sur le sida à l’Assemblée nationale, a demandé mercredi à Roselyne Bachelot, de garantir aux associations de lutte contre le VIH, «des moyens plus stables et plus importants». Faisant part de son «inquiétude»

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