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Proposition de loi au sénat américain pour abolir la doctrine Don’t ask, don’t tell

En décembre dernier, le président Obama avait réaffirmé devant les militants LGBT son souhait que les homosexuels dans l’armée n’en soient plus exclus du seul fait de la connaissance de leur orientation sexuelle.

«Je vais mettre fin à Don’t ask, don’t tell, c’est mon engagement envers vous»
C’est ainsi que Barack Obama expliquait que «Nous ne devrions pas punir des Américains patriotes qui se sont portés volontaires pour servir ce pays. Nous devrions louer leur volonté de montrer tant de courage et de désintéressement au nom de leurs concitoyens, spécialement quand ils combattent dans deux guerres».

Don’t ask, Don’t Tell («Ne demandez pas, n’en parlez-pas») est la doctrine en vigueur au sein des forces armées américaines depuis 1993. Issu d’un compromis de l’administration Clinton avec les conservateurs, l’application de cette doctrine aurait conduit à la démobilisation de 13.000 soldats du seul fait que leur homosexualité ait été découverte selon le Servicemembers Legal Defence Fund (Réseau de défense juridique des militaires), association de militaires homosexuels.

Pour Joe Liberman, sénateur du Connecticut, cette doctrine est «en contradiction avec nos valeurs nationales les plus importantes et nuit à l’état de préparation de nos armées». Cette déclaration à la presse intervient alors que l’élu vient de déposer une proposition de loi visant à «imposer une politique de «non-discrimination sur l’orientation sexuelle dans l’armée». La proposition est également soutenue par Carl Levin, le sénateur qui préside la commission des forces armées. Pour ce dernier, il n’y a plus de justification à une telle politique «Je n’avais pas trouvé que les arguments pour justifier l’adoption de don’t ask, don’t tell étaient convaincants quand la doctrine a pris effet en 1993, ils le sont encore moins aujourd’hui.» a-t-il déclaré.

Un texte similaire a déjà été déposé au bureau de la Chambre des représentants en juillet 2009 mais tant au sein de la chambre basse que dans la chambre haute, la majorité requise des partisans de l’Egalité n’est pas acquise.

Les militaires partagés sur la levée de cette interdiction
Si le Pentagone et le secrétaire d’Etat à la Défense, Robert Gates, se penchent sur le sujet, aucun calendrier formel ni décision arrêtée ne sont pour l’heure avancés car les militaires eux-mêmes soufflent le chaud et le froid concernant la fin de cette discrimination dans leurs rangs.

Ainsi, le chef d’état-major interarmées, l’amiral Michael Mullen, a indiqué le mois dernier que l’abrogation de Don’t ask, Don’t Tell était «la bonne chose à faire» mais les chefs d’état-major de l’armée de l’Air, le général Schwartz, et de l’armée de Terre, général Casey, ont nuancé leur position. Pour le premier, «le moment était mal venu de perturber l’armée, tiraillée entre des demandes en Irak et en Afghanistan et ailleurs, sans une réflexion prudente», le second appelant à un examen sur un an de la situation. «J’ai effectivement de sérieuses inquiétudes concernant l’impact d’une abrogation de la loi sur une armée qui est pleinement engagée dans deux guerres et est en guerre depuis huit ans et demi» a ainsi expliqué le général Casey devant une commission sénatoriale.

Plusieurs pays ont explicitement indiqué que l’orientation sexuelle n’était pas une cause d’exclusion au sein de leurs forces armées. C’est le cas notamment du Canada, l’Australie, l’Afrique du Sud, l’Uruguay, Israël ou de la Grande Bretagne. Cette dernière se distingue même, l’armée de sa royale majesté s’associant notamment aux évènements LGBT ou publiant dans la presse communautaire des campagnes de recrutement.

VIEDO PLUS

L’intervention devant la presse du sénateur Carl Levin (Anglais)

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