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Enquête PREVAGAY : près de 18% des hommes dépistés S+

L’enquête PREVAGAY est une enquête de séroprévalence du VIH auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et fréquentant des établissements de convivialité gays parisiens. Conduite par l’Institut de veille sanitaire et l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) en partenariat avec le Centre National de Référence pour le VIH et le pôle prévention du Syndicat National des Entreprises Gay (SNEG), cette recherche livre aujourd’hui ses premiers résultats.

Lancée au printemps dernier, cette enquête est une première du genre en France associant un prélèvement biologique à un questionnaire comportemental auprès d’Hommes ayant des relations Sexuelles avec d’autres Hommes (HSH) fréquentant des établissements de convivialité gays parisiens. Soutenue par les associations de lutte contre le sida, l’enquête s’est déroulée du 28 avril au 5 juin 2009, 6 semaines durant lesquelles plus de 1500 hommes ont été sollicités dans 14 établissements commerciaux de convivialité gay parisiens (bars, saunas, backrooms). Au total, 917 hommes ont accepté de participer, 886 tests VIH et questionnaires ont finalement été analysés.

Sur ces 886 tests VIH et questionnaires, 157 participants ont été diagnostiqués séropositifs pour le VIH. Soit une prévalence biologique de 17,7%. Parmi ces HSH séropositifs pour le VIH, si 80% d’entre eux connaissaient leur statut sérologique, 20% méconnaissaient leur séropositivité.

Ces hommes séropositifs pour le VIH avaient un âge médian de 40 ans. Ils déclaraient un nombre important de partenaires sexuels masculins occasionnels dans les 12 derniers mois : 26 % avaient eu plus de 50 partenaires. Quant aux pénétrations anales avec ces partenaires occasionnels, 57 % déclaraient avoir eu au moins une pénétration anale non protégée dans les 12 derniers mois. Sur ces 157 hommes séropositifs, 126 se déclaraient positifs mais 31 ne le déclaraient pas, faisant soit état d’une sérologie négative soit qu’ils se déclaraient plus certains d’être encore séronégatifs. Ainsi, parmi les HSH enquêtés séropositifs pour le VIH, 20 % indiquaient un statut différent. Ces hommes qui méconnaissaient leur positivité étaient plus jeunes que ceux qui la connaissaient, avec un âge médian de 37 ans (versus 41 ans). Parmi les participants méconnaissant leur statut, 22 % n’avaient jamais eu recours au test de dépistage VIH dans leur vie, pour autant, ils étaient 61 % à avoir réalisé ce test dans les 12 derniers mois, ce qui montre également l’importance des contaminations récentes.

Dans un communiqué, AIDES a souligné l’importance du dépistage. «Face à ces nouvelles données de l’InVS, AIDES appelle au renforcement de la mobilisation pour la prévention de la transmission du VIH/sida avec les gays et les bisexuels» précise l’association pour qui «Il est nécessaire de poursuivre et développer des actions spécifiques et variées de prévention permettant de toucher les gays. Notamment, le renforcement des actions de proximité sur les lieux de socialisation gay et celles facilitant l’accès au dépistage répété du VIH pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes».

Ces résultats sont sensiblement différents de ceux de l’enquête NET GAY BAROMETRE2009, étude nationale et plus large, qui font état d’un taux de séropositivité déclarée de 11,7% (18,7% des répondant déclarent ne pas connaître ou ne plus être sûr de leur sérologie).

Enfin, Annie Velter, en charge du projet à l’InVS, a répondu aux questions de Christophe Martet pour le site Yagg. Elle a notamment rappellé le caractère très particulier et limité de l’étude mais confirmé l’importance des taux obtenus, notamment en comparaison d’une étude anglaise analogue qui faisait état d’un taux de 12% de séroprévalence du VIH.

Un regret toutefois, l’enquête qui devait être étendue en province ne l’a pas été finalement. Sans minorer l’importance de ces résultats, la faiblesse du corpus comme le caractère particulier et circonscrit de l’intervention empêche la généralisation des résultats.

EN SAVOIR PLUS

Le communiqué de l’InVS avec les premeirs résultats : www.invs.sante.fr

Le site internet dédié : www.prevagay.fr

Santé communautaire : lancement de l’enquête PREVAGAY

VIDEO PLUS

L’interview d’Annie Velter (InVS) réalisée par le site Yagg.






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