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Municipales : coup de projecteur sur deux candidatures LGBT parisiennes

Nous avions déjà donné un coup de projecteur à des candidatures LGBT et friendly lors des dernières élections législatives. Nous avons voulu renouveler l’expérience en mettant en avant deux candidatures parisiennes qui si elles n’ont pas de dimensions nationales et ne concernent pas des figures habituelles politiques n’en sont pas moins révélatrices d’engagements.

D’engagements politiques individuels pour l’une, candidate Verte, alors que l’autre se fait sous la bannière UMP. D’engagements militants aussi, Pascale Ourbih qui postule dans le 16ème est comédienne, militante féministe, trans’ et de la lutte anti-sida. Olivier Boileau Descamps, Chef d’entreprise et consultant en Ressources Humaines, est membre du bureau de GayLib, mouvement LGBT associé au parti présidentiel. Pascale Ourbih, d’origine algérienne, est tête de liste dans le 16ème et vient de bénéficier de sa naturalisation française publiée au Journal Officiel vendredi dernier pour pouvoir candidater. Olivier Boileau Descamps est en 8ème position, éligible donc en cas de victoire, sur la liste de Delphine Burkli, dans un arrondissement qu’il connaît bien pour y vivre également, être Secrétaire Général de l’association des riverains du 9ème, Président de l’ARTOTEK (association pour la promotion des artistes contemporain) et Délégué de la LICRA toujours pour le 9ème.


CitéGAY : Pascale Ourbih (NDR : Photo, à droite), vous avez obtenu in extremis votre naturalisation pour pouvoir vous présenter. Une première victoire ?

Pascale Ourbih : Oui, c’est une grande victoire. J’habite en France depuis 28 ans, je pourrais enfin dormir tranquillement sans la crainte de me dire : «Demain, peut-être je pourrai être expulsée». Et comme un bonheur n’arrive jamais seul; je peux dire qu’enfin j’ai les mêmes droits, je peux remplir mes devoirs de citoyenne comme tous les français. Ca fait tellement longtemps que j’attends ce moment que je ne réalise pas complètement le changement. Je remercie toutes les nombreuses personnes qui m’ont aidé et soutenu depuis toujours, tout mon entourage proche mais aussi beaucoup de militants LGBT, les associations de lutte pour l’égalité des droits et tous les Verts Paris, nombreux aussi. Je ne peux pas vous donner les noms de tous les soutiens car la liste et très longue !

CitéGAY : Olivier Boileau Descamps, vous êtes membre de GayLib et candidat UMP. Quel accueil avez-vous eu des autres candidats UMP parisiens dont des signataires de l’Entente parlementaire contre le mariage gay et l’homoparentalité ? Et sur le terrain ?

Olivier Boileau Descamps : Mon engagement à Paris est avant tout un engagement de militant de droite avant d’être homosexuel ou communautaire. Je dois moins ma position sur la liste de Delphine Burkli à GayLib qu’à mon engagement depuis 2001 aux cotés des habitants du 9e arrondissement au sein de l’association de défense des riverains (DRIX) dont je suis le secrétaire général. Pour ce qui est des élus, j’ai tissé avec bon nombre d’entres eux une relation de confiance et même d’amitié sincère avec certains. Y compris avec ceux qui ont signé cette entente souvent par méconnaissance des sujets plus que par idéologie véritable. Pour bon nombre d’entres-eux le projet d’UNION et le futur statut de beau-parent porté par GayLib, voulu par le Président de la République et soutenu par l’UMP les a réconcilié avec ses sujets.

CitéGAY : Les Verts sont historiquement proches des revendications LGBT. Votre candidature aurait-elle pu avoir lieu au sein d’un autre parti ?

Pascale Ourbih : Les Verts ont toujours eu un temps d’avance sur les questions de société en générale et particulièrement sur les questions de droits des LGBT. Une personne translgb tête de liste aux municipales est une première en France. A ce jour, ma candidature ne pourrait pas se faire dans les autres partis qui attendent souvent que les Verts commencent à ouvrir la voie en proposant des amendements LGBT à l’assemblée nationale par exemple, à sensibiliser les français et c’est seulement quelques année après, quand les sondage sont positifs, que les autres partis commencent à défendre des questions. Déjà sur le PACS puis, en 2001, avec Camille Cabral, première transsexuelle élue en France entant que Vert, la célébration du mariage gay par Noël Mamère et aujourd’hui avec la question de l’homoparentalité etc. Les verts sont depuis toujours pour la parité et contre toutes les discriminations et ainsi ils obligent les autres partis politiques à se positionner sur les questions liées et font avancer la société française.

CitéGAY : Françoise de Panafieu déclarait vouloir se consacrer aux sujets LGBT à l’assemblée alors qu’elle met un point d’honneur à ne conserver que son mandat municipal si elle gagnait. Sauf à croire qu’elle prédit sa défaite, un coup de com’ à l’attention des LGBT face à Bertrand Delanoë alors son annonce ?

Olivier Boileau Descamps : Soyons sérieux. Il ne suffit pas de défiler à la Gaypride ce que GayLib fait également. Françoise est depuis longtemps convaincue par le Statut de beau-parent, évolution nécessaire de la loi pour accompagner une réalité sociétale. Il est normal qu’elle veuille s’en emparer. Je pense que sa position sur l’Union et sur le statut et sa volonté de défendre ces deux projets phares est empreinte de sincérité.

CitéGAY : Vous êtes candidate au nom des Verts dans le 16ème arrondissement en étant de surcroît militante trans’ et antisida. Quel accueil recevez-vous sur le terrain lors de cette campagne ? Les questions LGBT sont-elles abordées ?

Pascale Ourbih : Ma candidature est la volonté des Verts de mener une campagne de visibilité LGBT avec les habitants du 16eme arrondissement ou avec la presse. Ainsi, sur les tracts je me présente comme trans’ et mes colistiers sont un panel de plusieurs personnes militantes LGBT et de lutte contre le sida. Sur les affiches de campagne qui sortiront la semaine prochaine, parité homme femme oblige, on est deux femme physiquement même si je n’ai pas mes papiers faisant état de ma condition de femme, ce qui ne manquera pas de susciter des interrogations liées aux droits trans’ et des couples du même sexe social ou anatomique. J’ai l’impression que les gens me font un bon accueil, globalement ils me disent que ce sont mes idées qui les intéressent. J’ai toutefois remarqué que les gens préfèrent passer vite sur les questions LGBT comme pour les questions liées au sida, toutefois, les jeune mamans me paressent plus attentives à la prévention VIH.

CitéGAY : L’opposition municipale dirigée par Françoise de Panafieu n’a jamais approuvé les subventions municipales aux associations LGBT (NDR : elle s’abstient). Reviendrait-elle sur sa position en cas de victoire ?


Olivier Boileau Descamps : Que n’aurait- on entendu si elle avait avec le groupe voté CONTRE ? Ne mélangeons pas tout, la droite revient de loin et le simple fait qu’aujourd’hui le groupe ne vote pas contre ce type de subvention est déjà un énorme pas en avant et GayLib n’y est sans doute pas étranger. On ne peut plus aujourd’hui considérer le travail des associations comme quantité négligeable, GayLib veillera à ce que demain, la droite soit force de proposition que ce soit en matière de prévention ou sur le suicide des jeunes qui découvrent leur homosexualité. Il reste malheureusement beaucoup à faire.

CitéGAY : Peut-il y a voir une politique municipale LGBT ? Si oui, laquelle ?

Pascale Ourbih : Pour les habitantes LGBT : créer des lieux pour écouter, conseiller, orienter, faciliter l’accès au logement et à l’école, facilité la vie professionnelle et de quartier. Concrètement, l’éducation et la sensibilisation par les associations LGBT qui peuvent intervenir dans les écoles, dans les institutions publiques, chez les commerçants et organiser des permanences à la mairie du 16ème.

Olivier Boileau Descamps : Tout communautarisme est dangereux ! Pour autant le rôle d’une Mairie peut aussi résider dans le fait d’aider, promouvoir et appuyer les divers intervenants notamment en matière de prévention. Quand on sait que le nombre de séropositifs à Paris équivaut au nombre d’habitant d’un petit arrondissement de notre capitale soit 40 000 personnes cela fait quand même réfléchir. Non ?

CitéGAY : Si vous aviez un voeu pour les LBGT parisiens, lequel serait-ce ?

Pascale Ourbih : Que Paris soit la capitale de la tolérance et une première ville dans le monde à donner l’exemple d’égalité pour toutEs quelque soit les différences de sexe, genre, classe sociale et origine ethnique.

Olivier Boileau Descamps : Les LGBT sont des parisiens comme les autres, votre question peu laisser penser, une fois encore, qu’il y a une différence. Je suis pour le respect de toutes et de tous vous comprendrez donc que je ne veuille pas de voeux particuliers pour les LGBT !

D’autres candidatures LGBT sont avancées pour ces municipales. Toujours à Paris, citons celles de Christophe Girard, actuel adjoint à la culture de Bertrand Delanoë, dans le 4ème, du fondateur de Radio FG, Henri Maurel, sur la liste UMP dans le 12ème arrondissement conduite par Jean-Marie Cavada. Citons, toujours dans le 9ème arrondissement, sur cette même liste UMP qu’Olivier Boileau Descamps, celle d’Olivier Robert. Citons encore celle de Philippe Meynard à Barsac ou encore la candidature à Marseille du vice-président du SNEG, Christophe Lopez, sur la liste du socialiste Jean-Noël Guérini.

Les élections municipales ont lieu les 9 et 16 mars prochain.

EN SAVOIR PLUS

Le Profil MySpace de Pascale Ourbih : Ici.

Le site de campagne de Pascale Ourbih : http://paris16.lesverts2008.fr.

Le site de campagne de la liste sur laquelle se présente Olivier Boileau Descamps : www.delphine-burkli.fr.

Le site de GayLib : www.gaylib.org.

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