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Vatican : vers une position a minima sur le préservatif voire pas de position du tout

Le président du Conseil pontifical pour la santé, le cardinal Javier Lozano Barragan, qui a préparé à la demande de Benoît XVI une étude sur le problème spécifique de l’utilisation du préservatif par les personnes contaminées par le sida et par celles atteintes d’une maladie infectieuse a déclaré à l’Associated Press que le document renvoyé à la Congrégation pour la doctrine de la foi pourrait ne pas faire l’objet d’une recommandation officielle du Vatican.

Rappelant que sur le sujet la fidélité et l’abstinence constitue la doctrine de l’Eglise sur le sujet, le travail entamé par la curie sur la position du Vatican concernant le préservatif était attendu tant pas les principaux concernés, les catholiques pratiquants, que par les ecclésiastiques, plusieurs appelant à un infléchissement de la doctrine sur ce thème.

Benoît XVI, comme le défunt Jean-Paul II, n’a jamais employé le terme «préservatif» dans ses discours. Benoît XVI avait demandé à la Congrégation pour la doctrine de la foi, qu’il dirigeait précédemment, de réexaminer la position de l’Eglise sur le sujet en tenant compte de «tous les points de vue».

L’usage du préservatif comme mode de prévention est toujours formellement rejeté par l’Eglise. Le cardinal colombien Alfonso Lopez Trujillo, président du Conseil pontifical pour la famille, avait dans un texte de 2003 publié la position officielle de l’Eglise de Rome sur le sujet. Le texte qui se voulait une réflexion est édifiant en déniant au préservatif la qualité même d’outil de prévention : «J’ai aussi proposé que les Ministères de la Santé doivent exiger des étiquettes pour les préservatifs, comme ils le font dans le cas des cigarettes, en informant que la protection apportée par les préservatifs n’est pas totale, et que les risques sont en effet significatifs» ou dans le même texte «Dans une perspective médicale, le préservatif ne semble pas être la vraie réponse même dans le cas des couples sérodiscordants» etc etc

A contrario, en janvier 2005, le cardinal Georges Cottier avait trouvé «légitime» l’usage du préservatif pour les «situations particulières» liées à l’usage de drogue ou de la misère. En avril dernier, le cardinal Carlo Maria Martini, ancien archevêque de Milan, avait quant à lui déclaré à un quotidien italien que «l’utilisation du préservatif peut constituer dans certaines situations un moindre mal», son confrère, le cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles, avait également abordé le sujet dans le cas où «un homme séropositif oblige sa femme à avoir une relation sexuelle», «elle doit l’obliger à mettre un préservatif».

Le cardinal Javier Lozano Barragan toujours avait pris soin de préciser qu’«il s’agit d’une affaire extrêmement importante, et le discours officiel de l’Église ne doit pas pouvoir ensuite être utilisé pour détruire la vie, ou légitimer la liberté des moeurs».

Ainsi, c’est donc OUI au préservatif, mais sans le dire ni que l’on communique sur le sujet et de toute façon uniquement pour quelques cas particuliers. Quelle révolution !

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Le site du Vatican : www.vatican.va

Le texte du Cardinal Trujillo sur la sexualité dite sans risques (cf Préservatifs) : Ici

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